Pour la pre­mière étape de l’exposition du Fonds International d’Objets Imprimés de Petite Taille le col­lec­tif Toner Toner pro­pose de re-publier trois docu­ments, pré­sen­tés en amont de l’exposition et abor­dant tous les mois un sujet dif­fé­rent sur le sta­tut des objets impri­més et/ou de l’information. Alors que le pre­mier traite du sta­tut des dis­tri­bu­teurs de pros­pec­tus publi­ci­taires, le second s’intéresse à l’aspect spec­ta­cu­laire de l’information et le troi­sième est un extrait de l’ouvrage d’Inge Scholl qui décrit dans ce pas­sage l’attention por­tée à la concep­tion des tracts de résistance.

Afin de célé­brer l’habileté tech­nique de l’imprimeur pari­sien Gerfau, Christophe Jacquet assemble dif­fé­rentes tech­niques de fabri­ca­tion et de fini­tion pour y déve­lop­per une forme d’essai visuel en écho au Bœuf écor­ché, célèbre tableau de Rembrandt. Ainsi se com­binent des contre-col­lages de car­ton gris séri­gra­phié, de l’impression sur papier bible, une forme de découpe, des adhé­sifs, pour un objet aux strates multiples.

Pour cet ouvrage reve­nant sur une série de col­loques et une expo­si­tion autour des ques­tions migra­toires en Europe cen­trale après 1902, deux tech­niques ciné­tiques sont employées en paral­lèle de la lec­ture du texte. La pre­mière, celle de la séquence d’images ani­mées per­met de voir en feuille­tant l’ouvrage des formes migrantes qui passent de l’oiseau à la main ou l’ancre de bateau. La seconde per­met de lire sur la tranche de l’ouvrage plié dans un sens ou dans l’autre, deux ins­crip­tions manus­crites que l’on sup­pose être une ver­sion anglaise et une ver­sion tchèque du même contenu.

En charge de l’identité visuelle du Strelka Institute à Moscou, Anna Kulachëk porte une atten­tion par­ti­cu­lière aux maté­riaux uti­li­sés pour les objets impri­més. Ici, deux car­tons d’invitations à la rigi­di­té ren­for­cée : le pre­mier joue de la teinte ver­dâtre et de la trans­pa­rence du plexi­glass quand le contre-col­lage des papiers tein­tés masse du second cite un jas­page sur tranche.

Après le pro­jet The Annotated Reader, Ryan Gander pour­suit son inté­rêt pour les anno­ta­tions de textes majeurs en pro­po­sant ce pochoir dont les ajours sont défi­nis par les anno­ta­tions de l’artiste sur une page du texte Ways of Seeing de John Berger. Une syn­thèse visuelle d’informations tex­tuelles qui invite à la soi­rée d’inauguration de la foire du livre d’art Printed Mater.

La mai­son d’édition de mul­tiples d’artistes We do not work alone pro­duit avec Elsa Werth, un objet dans la conti­nui­té de son inté­rêt pour l’appropriation joueuse des objets du monde du tra­vail. L’objectif étant ici d’aller de 1 à 30 en incluant l’ensemble des mesures de la règle via une for­mule arith­mé­tique complexe.

Pour la marque de joaille­rie Patcharavipa, les gra­phistes conçoivent un cata­logue sen­suel usant de 4 papiers dif­fé­rents aux mul­tiples for­mats, impri­més en noir ou gau­frés. Cet assem­blage est dis­cret en infor­ma­tions et laisse la place aux tona­li­tés et à la main des papiers.

Pour le res­tau­rant zuri­chois MIKI Ramen, le gra­phiste Laurenz Brunner joue du contraste entre finesse et pré­cio­si­té de la dor­rure à chaud aux motifs de nouilles et un ver­so brut dédié aux infor­ma­tions pratiques.

Les contre-formes du motif pré­sentes au ver­so ain­si que l’utilisation d’un papier cou­ché sur chrome brillant blanc au rec­to (zone habi­tuelle d’écriture manus­crite) contraignent l’appropriation et la per­son­na­li­sa­tion que le pho­to­graphe et direc­teur artis­tique Qiu Yang peut faire de sa carte de correspondance.

Pour cet objet assem­blant car­ton d’invitation à l’exposition, affi­chette, invi­ta­tion à un dîner, le stu­dio anglais relie ; à l’aide d’un impo­sant trom­bone bico­lore ; trois feuilles volantes, pliées ou non, uti­li­sant huit tons Pantone au total. Ce feu d’artifice visuel sou­ligne la thé­ma­tique de l’exposition : mêler des tra­vaux d’artistes de dif­fé­rentes géné­ra­tions abor­dant le sujet de l’humour.

Julie Peeters et Scott Ponik conçoivent depuis 2014 les car­tons d’invitation du centre d’art cana­dien Artspeak. Cartons dont le rai­nage cen­tral invite à trans­for­mer leur for­mat A5 ini­tial en un dépliant A6 et ain­si iso­ler l’image au trai­te­ment bit­map dont la déli­ca­tesse est ren­for­cée par une encre gonflante.

Lors de la consti­tu­tion du fonds d’objets de petit for­mat, les com­mis­saires ont long­temps cher­ché un pro­jet qui aurait pu s’emparer du papier et des plis mul­tiples uti­li­sés notam­ment pour les notices de médi­ca­ment. N’en trou­vant pas, ils ont alors réin­ves­ti ce prin­cipe pour le car­ton d’invitation, per­met­tant d’inclure ce type d’objet dans la collection.

Pour l’exposition au musée Hepworth Wakefield dont le com­mis­sa­riat était assu­ré par le sty­liste Jonathan Anderson, le stu­dio OK-RM pro­duit deux invi­ta­tions, en écho l’une de l’autre, fai­sant elles-mêmes écho aux ques­tions de réfé­rences, de cita­tions, de mises en com­pa­rai­sons abor­dées dans l’exposition. Pour le car­ton d’invitation sont asso­ciées sur la même face une sculp­ture de Giacometti et une pho­to­gra­phie de Jamie Hawkesworth fai­sant ici réfé­rence à l’Homme qui marche (célèbre sculp­ture de ce même Giacometti). Pour l’invitation au diner inau­gu­ral, ces deux œuvres s’associent par l’insertion d’un pre­mier car­ton dans un second ajou­ré. On sou­ligne ici la ren­contre des genres au sein de l’exposition.

Éditée par la mai­son d’édition BAT, ancêtre de <o> future <o>, FAN (Free Art News) invi­tait un auteur, un com­mis­saire d’exposition, un artiste ou encore un uni­ver­si­taire à s’emparer des deux faces d’un for­mat A3 plié en A6. Chaque numé­ro, gra­tuit et tiré à 100 exem­plaires en riso­gra­phie, était envoyé par la poste aux tirés au sort par­mi une liste d’inscrits.

La per­ruque est une revue au for­mat long, mais étroit, qui édite et dif­fuse des spé­ci­mens typo­gra­phiques. Chaque numé­ro est impri­mé en amal­game d’autres impres­sions chez deux off­set­tistes belges et fran­çais, pro­fi­tant ain­si d’espaces lais­sés habi­tuel­le­ment vierges.

À la fois feuille de salle et cata­logue d’exposition, le petit livret « Il pleut, tulipe » reprend le for­mat d’un flip book au sein duquel défilent, sur l’ensemble des belles pages, les 24 carac­tères japo­nais issus de la vidéo Conversation avec un cac­tus, d’Elise Florenty et Marcel Türkowksy, puis une cap­ture d’écran des films mon­trés dans l’exposition. Présent uni­que­ment sur les pages de gauche, l’ensemble des textes et infor­ma­tions est com­po­sé d’un même corps de texte tout au long du livret.

Pour le pro­gramme du cen­te­naire du plus grand mou­ve­ment de grève suisse, Simone Koller et Corina Neuenschwander décalent d’un peu plus de 2,5 cen­ti­mètres le pre­mier pli, allon­geant légè­re­ment le for­mat qui aurait dû être un A5 plié. Grâce à cette astuce, la  repro­duc­tion d’un tract ori­gi­nal, com­po­sé avec une typo­gra­phie Fraktur emblé­ma­tique de la période, se confronte à une vision plus contem­po­raine par l’usage d’une linéale typi­que­ment suisse.

Dans le cadre du fes­ti­val de musique suisse Bad Bonn Kilbi, dont ils réa­lisent l’identité, Adeline Mollard et Clemens Piontek inves­tissent un sup­port sin­gu­lier pour com­mu­ni­quer l’événement. En 2018 ils pro­duisent un sti­cker dont la découpe et le papier miment le CD-ROM et qui fait réfé­rence à un uni­vers musi­cal déjà d’un autre temps.

En guise de scé­na­rio, comme sup­port au dérou­lé de confé­rences riches en docu­men­ta­tion, le stu­dio offi­ceabc pro­duit un tirage très limi­té de dépliants fluo­res­cents. Ces dépliants, impri­més sur une machine qui sert géné­ra­le­ment à pro­duire et plier des plans, per­mettent aus­si de conser­ver une archive de confé­rences, trop sou­vent dans l’oubli faute d’archive acces­sible en ligne.

À la fois cata­logue, car­tel et affiche, ce docu­ment aborde les dif­fé­rentes strates tem­po­relles et spa­tiales liées à l’exposition menée par Jérôme Dupeyrat aux Abattoirs de Toulouse. Les dif­fé­rents plis et sens de lec­ture orga­nisent et seg­mentent les usages.

En charge de l’identité du CRAC Alsace, Coline Sunier et Charles Mazé pro­posent, pour l’exposition « Il pleut, tulipe », une ini­tia­tion aux hira­ga­nas : un des quatre sys­tèmes d’écriture du japo­nais, éga­le­ment uti­li­sé dans la vidéo Conversation avec un cac­tus d’Elise Florenty et Marcel Türkowksy, qui est pro­je­tée durant l’exposition. Clefs pour com­prendre et tra­duire la vidéo, ces car­tons d’invitation sont aus­si des outils d’apprentissage chers aux gra­phistes, pour ce centre d’art dont le bâti­ment est une ancienne école.

Alors que les cartes de visites riva­lisent sou­vent pour avoir un papier le plus épais pos­sible, celle de la gale­rie de Birmingham uti­lise, en plus d’un for­mat car­ré contrai­gnant, un sup­port ultra léger qui en fait un objet pré­cieux, à mani­pu­ler avec délicatesse.

Comme des portes qui s’ouvriraient dans les archives d’intentions cura­to­riales et artis­tiques pas­sées et pré­sentes, la publi­ca­tion du centre d’art contem­po­rain d’Ivry-sur-Seine arti­cule, à tra­vers des plis et replis, un ensemble de maté­riaux papiers et ico­no­gra­phiques aux contrastes puis­sants et sans cesse renouvelés.

Fictions, abs­trac­tions joyeuses et ten­ta­tives ordi­naires, tel est le titre de la face cata­logue du pos­ter réa­li­sé pour l’exposition de Jean-Marc Ballée en 2005. Ce pos­ter assure d’un côté la com­mu­ni­ca­tion de l’exposition à venir et, de l’autre, archive, docu­mente et com­pile le tra­vail mon­tré. Cette invitation/archive de rési­dence qui donne la part belle aux formes, tex­tures et maté­riaux est impri­mée sur un déli­cat papier au calan­drage crocodile.

En annonce du Festival inter­na­tio­nal de l’affiche à venir et afin de sou­hai­ter les bons vœux pour l’année 2007, la ville de Chaumont envoie un docu­ment modeste qui com­mence à assem­bler les élé­ments gra­phiques de l’affiche de l’événement futur. La légende vou­drait que l’ensemble ait été impri­mé chez un petit impri­meur du 18e arron­dis­se­ment pari­sien dont les tarifs pour la dorure à chaud écra­saient toute concurrence.

Un reflet démo­niaque bri­sé d’une Alice dans le miroir annonce l’exposition « Antidote 7 » de la Galerie des Galeries. En appui des finesses de des­sin et de com­po­si­tion, un ver­nis sélec­tif vient ame­ner une brillance à l’encre noire impri­mée sur papier mat.

Cet ensemble de six modules per­met­tant de déve­lop­per des formes gra­phiques diverses à par­tir de tex­tures de pla­cage adhé­sif est ici mis à pro­fit par Mathias Schweizer pour des­si­ner une typo­gra­phie dont l’appareil pho­to est l’outil essen­tiel pour fixer les com­po­si­tions et lettres produites.

Pour pro­duire cette invi­ta­tion au défi­lé, les gra­phistes s’emparent d’un docu­ment de la col­lec­tion Hubert de Givenchy, tra­duit et inter­pré­té en huit cou­leurs pan­tone sous la forme d’un pos­ter plié sous enveloppe.

L’identité visuelle du centre d’art Looiersgracht 60, réa­li­sée par le Studio Veronica Ditting, part de la volon­té de sto­cker et conser­ver l’ensemble des impri­més. Ainsi chaque docu­ment est per­fo­ré afin de per­mettre son ran­ge­ment dans un clas­seur. Les façon­nages et plis des livrets d’exposition varient à chaque fois, de même que le nombre et la forme des per­fo­ra­tions. Cette liber­té lais­sée per­met d’identifier et de regrou­per les dif­fé­rents évé­ne­ments au sein de la série.

En charge de l’identité visuelle du centre d’art amstel­lo­da­mois Looiersgracht 60, le Studio Veronica Ditting uti­lise, pour les enve­loppes, une gamme de papier dont les cou­leurs contrastent avec l’aplat noir impri­mé sur la face inté­rieure. Celui-ci, qui per­met d’assurer la confi­den­tia­li­té du conte­nu du pli, apporte éga­le­ment un élé­ment de sur­prise lors de son ouverture.

Pendant six années, le gra­phiste fait conser­ver chez son impri­meur dif­fé­rentes « feuilles de passe » (pre­mières feuilles d’impression dont la qua­li­té, encore en réglage, les rend non uti­li­sables). Ces feuilles de passe ou macules sont issues de l’impression des ouvrages qu’il a conçus, dont une bonne par­tie pour sa propre mai­son d’édition BOM DIA BOA TARDE BOA NOITE. Elles se com­pilent sous la forme d’un livre épais, dont l’intérêt est la contem­pla­tion d’un recueil de pro­jets au moment du « faire ».

À la fois feuille de salle et cata­logue en écho à la scé­no­gra­phie de l’exposition à l’ENAC de Lausanne, le docu­ment cir­cu­laire à pli croi­sé pré­sente l’ensemble des ouvrages qui auraient ali­men­té le livre exem­plaire d’Aldo Rossi L’architecture de la Ville, 1966.

Les noms des trois fon­da­teurs de la gale­rie Mendes Wood DM étant cen­traux dans le nom du lieu, c’est l’articulation de leurs ini­tiales qui fait vivre l’identité gra­phique. Comme une sorte de constant ré-accro­chage, chaque sup­port pro­pose des arti­cu­la­tions dif­fé­rentes des ini­tiales sous forme de monogrammes.

Le Contemporary Art Club de Vienne com­mu­nique à tra­vers une iden­ti­té gra­phique majo­ri­tai­re­ment fon­dée sur la typo­gra­phie. Afin de pro­mou­voir les trois évé­ne­ments d’un tri­mestre, Manuel Raeder pro­pose une série de papiers colo­rés extra-fins pour accom­pa­gner la carte glis­sée sous enve­loppe. Cette enve­loppe est, elle aus­si, dou­blée d’un papier très fin.

Pour l’exposition de l’école d’art expé­ri­men­tale F + F, le stu­dio NOI pro­pose, dans un for­mat faus­se­ment car­ré, une invi­ta­tion où la face pho­to­gra­phique fait écho à son ver­so typo­gra­phique en repre­nant les signes « F + F » à tra­vers des corps humains.

Pour la salle de pro­jec­tion, de concert et d’événements cultu­rels bruxel­loise, les deux gra­phistes pro­posent une sur­cou­ver­ture pour les pro­grammes qui fait écho aux car­tons d’invitations, eux-mêmes des­si­nés en écho à la pro­gram­ma­tion au moyen de formes de découpe et autres plis.

Pour la pré­sen­ta­tion de la col­lec­tion femme automne/hiver 2017–2018 de la marque Loewe, M/M (Paris) conçoit pour Jonathan Anderson un petit livre, dont le tirage est limi­té au nombre de sièges pour le défi­lé. L’ouvrage revient sur la scé­no­gra­phie conçue autour d’une col­lec­tion d’orchidées rares et de pho­to­gra­phies ori­gi­nales de Lionel Wendt et per­met donc de mettre des mots sur les images et signes inté­grés au défilé.

Afin d’établir un lien entre les dif­fé­rents ouvrages de la col­lec­tion Beyond Sound, publiée par Christophe Daviet-Théry, les gra­phistes pro­posent un écho des types de papier entre chaque publi­ca­tion. Ainsi, le papier de l’intérieur d’un ouvrage est uti­li­sé en cou­ver­ture du sui­vant et ain­si de suite.

Afin de pro­mou­voir, au sein même de la carte de vœux de l’institution, le démé­na­ge­ment du Centre National des Arts Plastiques, les gra­phistes pro­posent 2018 phrases dif­fé­rentes géné­rées infor­ma­ti­que­ment à par­tir d’une même struc­ture grammaticale.

Portfolios, affi­chettes, timbres, sti­ckers, impres­sions sur soie ou glas­sine et mar­quages sur papier, les invi­ta­tions aux défi­lés Givenchy prennent libre­ment la forme d’images ou d’objets répon­dant à l’imaginaire du sty­liste Riccardo Tisci, dans un dia­logue libre avec les cam­pagnes publi­ci­taires de la marque. Destiné à être por­té au poi­gnet, le masque, objet de cos­tume et de regard, reprend ici un motif plu­sieurs fois revi­si­té par les graphistes.

Tubelight est une revue cri­tique néer­lan­daise gra­tuite au sujet de l’art dont la concep­tion gra­phique des numé­ros 71 à 87 est confiée au stu­dio Meeusontwerpt. De for­mat A4 et impri­mée en un ton noir sur un papier off­set blanc stan­dard, elle a la par­ti­cu­la­ri­té d’être mar­quée au centre de l’ensemble de ses pages d’une ligne de pré­dé­coupe. Celle-ci per­met d’alléger la revue de ses textes cri­tiques pour ne gar­der qu’une ver­sion image.

Le car­ton d’invitation de la pho­to­graphe Cuny Janssen, réa­li­sé par Jana & Hilde Meeus, est impri­mé sur une carte au ver­so cou­leur kraft qui contraste avec le rec­to sur un cou­ché blanc plus habi­tuel. Deux lignes de pré­dé­coupes dia­go­nales tra­versent le for­mat dans sa hau­teur per­met­tant à la carte de tenir debout une fois les deux angles cornés.

Des cartes pos­tales sont édi­tées par Experimental Jetset à l’occasion d’expositions, de la publi­ca­tion de leur mono­gra­phie, de démé­na­ge­ments, de confé­rences ou de la concep­tion de timbres. Ces objets de cor­res­pon­dance attestent de la géné­ro­si­té d’écriture du stu­dio, dont l’approche des pro­jets intègre un rap­port pri­vi­lé­gié au texte pour la pré­sen­ta­tion et le com­men­taire du tra­vail et de son sujet, au point d’atteindre l’emploi des formes typo­gra­phiques. De façon géné­rale, le for­mat et les moda­li­tés de dif­fu­sion sont sou­vent pris en compte par Experimental Jetset afin d’ajuster l’usage dévo­lu à chaque sup­port utilisé.

Dans son inté­rêt pour les modes et outils de pro­duc­tion, Xavier Antin pro­duit dif­fé­rentes séries de vis en bronze dont la clé est une lettre ou un glyphe com­po­sé dans la typo­gra­phie Univers. Cet outil, d’habitude uni­ver­sel dans son usage, est alors réser­vé aux déten­teurs de cette clé. L’outil devient sculp­ture mais aus­si publi­ca­tion en arti­cu­lant dif­fé­rents signes entre eux.

L’identité gra­phique du Centre d’Art Contemporain de Brétigny-sur-Orge s’écrit à tra­vers une rési­dence au long cours de Coline Sunier et Charles Mazé. Un lan­gage s’articule à tra­vers la créa­tion et l’utilisation de deux typo­gra­phies dont les noms reprennent ceux des RER reliant Brétigny à Paris. LARA s’augmente au rythme des pro­jets du CACB qui sont autant d’occasions d’activer des signes sup­plé­men­taires pré­le­vés dans l’environnement visuel du centre. Alors que le carac­tère BALI, sans sérif et sans contraste, sert à la trans­crip­tion des mes­sages. Le spé­ci­men de ce der­nier est impri­mé sur crayon gris, per­met­tant au BALI d’accompagner tous les types d’inscriptions du centre d’art.

Afin d’animer les visites de sco­laires durant l’exposition « Membrains » de Florian Sumi, le CAC Brétigny pro­duit une série de cinq tatouages éphé­mères repre­nant des signes issus du Lycée Jean-Pierre Timbaud, situé en face du centre d’art, redes­si­nés par les graphistes.

Dans le cadre du fes­ti­val de musique suisse Bad Bonn Kilbi, dont ils réa­lisent l’identité, Adeline Mollard et Katharina Reidy inves­tissent chaque année un sup­port sin­gu­lier pour com­mu­ni­quer l’événement. En 2017 des bis­cuits chi­nois refer­mant des maximes en langue alle­mande accom­pagnent la pro­gram­ma­tion plu­tôt que le thé.

Pour son cycle d’expositions au CNEAI centre natio­nal d’art contem­po­rain, l’artiste Christophe Lemaitre invite les gra­phistes de Spassky Fischer à pro­duire la com­mu­ni­ca­tion. Pour cha­cune des quatre étapes, un tirage pho­to numé­rique repro­dui­sant une œuvre réa­li­sée pour les expo­si­tions est insé­ré dans une enve­loppe sur laquelle les infor­ma­tions habi­tuelles d’un car­ton d’invitation sont séri­gra­phiées. Un moyen pour l’artiste de pro­duire l’archive de son tra­vail en même temps que sa communication.

Les invi­ta­tions aux défi­lés d’Alexander McQueen pro­posent plu­sieurs spé­ci­fi­ci­tés. La pre­mière est l’impression récur­rente des infor­ma­tions logis­tiques sur un papier très fin de 18 gr/m2. Ce papier vient habiller l’impression d’une gra­vure sur cuivre pour la col­lec­tion femme ou se super­po­ser à une impres­sion typo­gra­phique au plomb pour les hommes.

Les invi­ta­tions aux défi­lés d’Alexander McQueen pro­posent plu­sieurs spé­ci­fi­ci­tés. La pre­mière est l’impression récur­rente des infor­ma­tions logis­tiques sur un papier très fin de 18 gr/m2. Ce papier vient habiller l’impression d’une gra­vure sur cuivre pour la col­lec­tion femme ou se super­po­ser à une impres­sion typo­gra­phique au plomb pour les hommes.

Pour cette invi­ta­tion à la col­lec­tion automne/hiver 2018 de la marque Miu Miu, une encre vient dépo­ser l’image d’un abé­cé­daire illus­tré sur un papier de gram­mage ultra léger glis­sé sous pochette à rabats.

Comme une décli­nai­son du voca­bu­laire for­mel du stu­dio M/M (Paris), The World Of M/M (Paris) com­pile, redé­ploie et archive une série de signes ico­niques à tra­vers dif­fé­rents sup­ports. Ici, il s’agit de tatouage éphé­mères pro­duits à l’occasion de l’exposition « C’est Wouf ! » à la gale­rie Air De Paris.

Comme une mise à feu des pre­mières col­lec­tions de Natacha Ramsay-Levi pour Chloé, M/M (Paris) pro­pose une série d’invitations maté­ria­li­sées par une boîte d’allumettes. Ce modèle-ci reprend une illus­tra­tion de Rithika Merchant, déjà pré­sente dans la collection.

En écho aux fines brillances de la scé­no­gra­phie du défi­lé automne hiver 2017 de la marque Acne, le stu­dio M/M (Paris) pro­pose une invi­ta­tion dorée à chaud puis décou­pée au laser afin d’offrir un maillage scintillant.

L’identité gra­phique et les car­tons d’invitations de la gale­rie, spé­cia­li­sée dans la pho­to­gra­phie contem­po­raine, assemblent, par une même agrafe, un voca­bu­laire tech­nique lié à la pho­to­gra­phie et un aper­çu du tra­vail des artistes concer­nés. Ce couple de don­nées est arti­cu­lé dans des for­mats aux façon­nages constam­ment différents.

Sollicité pour créer la carte de vœux 2007 du Centre National des Arts Plastiques, M/M (Paris) s’associe à l’artisan cho­co­la­tier Christian Constant pour pro­duire une mise en volume de l’identifiant qu’ils ont conçu pour l’institution en 2005. Le signe comes­tible est un assem­blage de trois cho­co­lats différents.

En 2005, M/M (Paris) for­mule pour le Centre National des Arts Plastiques une iden­ti­té visuelle qui conserve for­mel­le­ment la mémoire de la cocarde sub­ver­tie en 1984 par Grapus pour le CNAP. Le nou­veau mono­gramme se com­porte comme un poin­çon d’artisan qui, en estam­pille, cer­ti­fie et sou­tient le tra­vail de l’art. La forme ren­voie à l’essence admi­nis­tra­tive du CNAP et son des­sin se rap­proche des sinuo­si­tés des trom­bones qui relient les docu­ments et les for­mu­laires. Comme sou­vent, la carte de vœux est l’occasion de pro­duire un objet inau­gu­ral, le logo lui-même décou­pé au laser dans un métal bleu, blanc ou rouge.

Depuis 2010, Joris Kritis (avec Julie Peeters de 2010 à 2013) est en charge de l’identité visuelle de la salle de pro­jec­tion, de concert et d’événements cultu­rels belge, le Beursschouwburg. Deux des car­tons d’invitation réa­li­sés ont la par­ti­cu­la­ri­té de pou­voir être uti­li­sés pour se dégui­ser, au moyen de formes de découpes des­si­nées pour l’occasion. Le pre­mier se déploie en cou­ronne, pour fêter le 50e anni­ver­saire du lieu, quand les trous du second per­mettent d’en faire un masque, pour une expo­si­tion sur le sujet de la muta­tion et de la métamorphose.

L’identité gra­phique du centre d’art et de ciné­ma indé­pen­dant Netwerk Aalst com­bine une réfé­rence à l’histoire du lieu – qui fut une usine – et un jeu gra­phique, au moyen d’un bégaie­ment du N capi­tale. Le motif aigu de la forme de découpe du haut du for­mat accen­tue et sou­ligne le clin d’œil historique.

The Grateful Dead est le jour­nal de Gabriel Krampus, un artiste vivant depuis qua­rante-quatre ans sur une île déserte de l’océan Indien avec sa femme, artiste concep­tuelle enter­rée dans le sable jusqu’au cou. L’ouvrage est com­po­sé de deux cou­ver­tures, la pre­mière pose les bases de la col­lec­tion alors que la seconde est le résul­tat d’une carte blanche don­née à l’artiste, auteure du livre.

Grace à une fini­tion avec bords arron­dis, le car­ton d’invitation au ver­nis­sage et à la soi­rée tom­bo­la orga­ni­sée par Ateliers j&j se fait l’écho du mobi­lier en tubu­laire que le stu­dio conçoit et produit.

Éditée lors de l’exposition de Mélodie Mousset à Genève dans l’artist-run space Forde, cette carte repro­duit cer­tains organes de l’ar­tiste, com­po­sés ici en une constel­la­tion d’autocollants pré­dé­cou­pés sur un fond en aplat noir qu’un léger dégra­dé du blanc au jaune vient animer.

Expédiée fil­mée comme un pros­pec­tus, l’invitation à l’exposition « Showroom » de la gale­rie Binnen est sur­im­pri­mée sur une page de cata­logue IKEA. Une façon de confron­ter deux lieux consa­crés, via des fina­li­tés dis­tinctes, à la pré­sen­ta­tion du desi­gn industriel.

L’exposition du tra­vail, des acti­vi­tés et des rela­tions pro­téi­formes de l’artiste suisse Serge Stauffer s’offre une invi­ta­tion qui com­pile les noms des artistes pré­sen­tés et les évé­ne­ments théo­riques ou musi­caux asso­ciés à cette expo­si­tion mono­gra­phique à plu­sieurs têtes. Ainsi le car­ton et ses pré­dé­coupes témoignent de cet assem­blage d’activités, consul­tables sépa­ré­ment ou dans leur intégralité.

Invités à des­si­ner des cou­teaux à fro­mage et des planches à décou­per pour la Maison du Gruyère, les étu­diants en desi­gn pro­duit de la HEAD Genève pré­sen­taient leurs recherches au salon du desi­gn de Milan. C’est en toute logique qu’une découpe laser vient tran­cher l’invitation à l’événement.

À la fois objet de jeu et guide dans les dif­fé­rents espaces cloi­son­nés, la marque embos­sée d’une balle rebon­dis­sante des­sine le titre de l’exposition des étu­diants en desi­gn d’espace de la HEAD Genève au salon du mobi­lier de Milan.

Pour l’identité gra­phique 2016 de la Bâtie, le stu­dio de gra­phisme recouvre des pho­to­gra­phies par des images de den­ti­frice, un moyen de rafraî­chir l’identité. Le car­ton et sa forme de découpe suivent ce même principe.

La période de Noël est celle du sapin et des bons vœux, alors pour­quoi ne pas envoyer une carte en forme d’arbre magique ?

Quatre papiers de gram­mage et de tex­ture de plus en plus légers sont super­po­sés et piqués à cœur par trois agrafes « mort aux vaches » afin de mettre en scène le texte bru­tal de Manuel Joseph à pro­pos du tatouage en prison.

Pour les évé­ne­ments orga­ni­sés entre la marque COS et dif­fé­rents par­te­naires, Claire Huss pro­pose des sup­ports de com­mu­ni­ca­tion met­tant l’accent sur les sen­si­bi­li­tés de tex­tures et de façon­nages de dif­fé­rents papiers. Les jeux de coupe, for­mats, gammes chro­ma­tiques et trans­pa­rences font ici écho aux des­sins des vêtements.

Célébrant les 10 ans de la marque, COS pro­duit une col­lec­tion cap­sule visant à ne pas perdre de maté­riau lors de la fabri­ca­tion des vête­ments. La gra­phiste Claire Huss réa­lise alors deux éti­quettes pre­nant vie autour d’un même for­mat orthogonal.

La tra­duc­tion des termes tech­niques du gra­phisme entre les langues est par­fois chose com­plexe. Claire Huss réa­lise avec B.Books le pre­mier opus d’un glos­saire bilingue fran­çais-anglais et anglais-fran­çais per­met­tant de tra­duire des termes spé­ci­fiques au métier.

Pour cha­cune des trois expo­si­tions (« Broken Ensemble: War Damaged Musical Instruments (brass sec­tion) » de Susan Philipsz, « Birmingham Show » et « Silks » de Samara Scott) au sein du centre d’art Eastside Projects, le gra­phiste James Langdon pro­duit un livret de 16 pages sur­im­pri­mées sur les vues d’exposition de l’événement pré­cé­dent. Le troi­sième livret est donc à lui seul l’archive annuelle.

Le pro­gramme de la série de per­for­mances, confé­rences et expo­si­tions « Weak Signals, Wild Cards » est com­po­sé d’un livret de douze pages d’un déli­cat cou­ché brillant piqué à che­val, encar­té dans un lepo­rel­lo impri­mé sur une carte gra­phique une face off­set, au gram­mage épais protecteur.

Mona Chancogne, Morgane Masse et Anouk Rebaud pro­duisent, en écho aux dif­fi­cul­tés d’une actua­li­té, en fonc­tion des modes de pro­duc­tion et des pos­si­bi­li­tés de dif­fu­sion dans l’espace public, des feuillets ano­nymes pré­sen­tant des réédi­tions d’articles, d’essais, de poèmes ou de bandes des­si­nées. Ces objets aux sup­ports colo­rés dif­fé­rents, aux plis et for­mats ryth­mant leurs conte­nus, sont impri­més avec le riso­graphe de l’association et pro­po­sés selon dif­fé­rents dis­po­si­tifs allant du trac­tage au col­lage dans les toi­lettes en pas­sant par des sculp­tures portatives.

Le Palais de la maçon­ne­rie typo­gra­phique est un lieu de pen­sée consa­cré par Richard Niessen à la valeur et l’intérêt des lan­gages gra­phiques. Ses dif­fé­rents dépar­te­ments, cabi­nets et pavillons sont consti­tués au gré des invi­ta­tions et des évé­ne­ments qui les rendent pos­sibles. L’invitation endosse éga­le­ment le rôle de docu­ment de visite et per­met la publi­ca­tion d’un texte et le recen­se­ment com­men­té des œuvres. Dans « The Asemic Cabinet », elle consti­tue en elle-même le maté­riau de l’exposition. Une pré­dé­coupe est uti­li­sée afin de com­pen­ser l’épaisseur du car­ton et replier son for­mat A2 à la façon des plans dis­po­nibles dans les musées. Elle sert éga­le­ment à com­par­ti­men­ter visuel­le­ment la sur­face attri­buée à chaque projet.

Consacré à la diver­si­té cultu­relle, « De Droomintendant » était orga­ni­sé par le Fonds voor Beeldende Kunsten Vormgeving En Bouwkunst. Le livret qui accom­pagne l’événement explore le thème à sa façon en prô­nant l’unité. Ses trois piqûres à che­val ras­semblent en effet les docu­ments éta­blis en amont : invi­ta­tion, pro­gramme et des­crip­tif des pro­jets aux­quels s’ajoute sur papier cou­ché une inter­ven­tion artis­tique. Tandis que l’homogénéité est appor­tée par le trai­te­ment chro­ma­tique rouge, bleu or et par une typo­gra­phie qui arti­cule dans la matière des lettres des motifs de dra­peaux, chaque objet contri­bue par la varié­té des for­mats de page à la sin­gu­la­ri­té de l’ensemble.

Le duo de gra­phiste pro­pose, pour cette revue thé­ma­tique, un panel d’expériences d’impression et de façon­nage en uti­li­sant dif­fé­rents tons directs et pré­dé­coupes, des ver­nis et des asso­cia­tions d’images fron­tales, qui animent de manière dif­fé­rente cha­cun des contenus.

Chaque année, l’imprimeur Lenoir Schuring pro­pose à un gra­phiste de réa­li­ser sa carte de vœux. Cette invi­ta­tion fut pour Niessen et de Vries l’occasion de mettre à pro­fit les pos­si­bi­li­tés de découpe, de pré-découpe et de rai­nage pour mettre au point un objet impri­mé déployable, ajou­rable et mon­table sur une cordelette.

À l’occasion de l’exposition célé­brant les vingt cinq années d’activités de l’artiste hol­lan­dais, le duo de gra­phiste pro­pose une carte au mul­tiples découpe typo­gra­phiques laser der­rière laquelle vient se glis­ser (his­to­ri­que­ment, mais per­due ici) une pho­to­gra­phie d’atelier.

Un objet hybride, res­ti­tu­tion d’une dis­cus­sion entre le desi­gner Martijn Arts, dont les pro­pos sont livrés en bleu reflex sur fond blanc, et Aysem Mert, cher­cheuse en sciences poli­tiques, qui parle ici dans la réserve blanche d’un fond rouge fluo. Les poin­tillés sont tout à la fois le titre de l’ouvrage, Dotted Lines, la forme impromp­tue de l’échange et la tech­nique appli­quée aux pages. La publi­ca­tion peut ain­si être dis­lo­quée en fiches per­met­tant de recom­po­ser la car­to­gra­phie du ter­ri­toire discursif.

Invité lors du 18e Festival de Chaumont, Richard Niessen ima­gine avec Esther de Vries la maquette d’une ville typo­gra­phique où les façades de bâti­ments sont consti­tuées par ses tra­vaux gra­phiques. Mobilier, sacs et caisses de trans­port ou docu­ments de média­tion, l’ensemble du dis­po­si­tif est pen­sé avec la rigueur d’une maçon­ne­rie arti­sa­nale. L’invitation reprend dans sa com­po­si­tion stra­ti­fiée des élé­ments emprun­tés aux grilles des espaces urbains : façade, plan de rues ou écha­fau­dages. Imprimé par Lenoirschuring, le car­ton com­bine forme de découpe et impres­sion en deux tons directs où la typo­gra­phie est trai­tée en réserve dans l’or sur­im­pri­mé au noir.

Le pro­jet artis­tique de la gale­rie W139 envi­sage la com­mu­ni­ca­tion comme autant d’opportunités de com­mandes à des gra­phistes choi­sis plu­tôt que la simple recon­duc­tion de prin­cipes pré­éta­blis. En 2002–2003, elle invite De Designpolitie à conce­voir les invi­ta­tions de la sai­son. Dans sa réponse, le stu­dio dédouble par une inter­ven­tion publique la visi­bi­li­té inhé­rente aux car­tons. À chaque évé­ne­ment, un espace dis­po­nible, parce que négli­gé, est repé­ré dans l’espace urbain d’Amsterdam. Sa sur­face fraî­che­ment repeinte reçoit un let­trage qui com­pose en capi­tales Lettera les noms de l’exposition et de la gale­rie. La pho­to­gra­phie fron­tale de l’affichage est repro­duite sur le rec­to cou­ché du car­ton qui en reprend les pro­por­tions et, pour son ver­so, la cou­leur dans laquelle les infor­ma­tions sont impri­mées en réserve dans le même Lettera capi­tales. Le for­mat à chaque fois sin­gu­lier dis­pense de l’utilisation d’enveloppe pour ces invi­ta­tions, sur les­quelles sont sim­ple­ment appo­sés un timbre et une éti­quette d’expédition à l’adresse de chaque destinataire.

Le théâtre et l’orchestre sym­pho­nique de Saint Gall font pro­gramme com­mun, confié comme le reste de leur com­mu­ni­ca­tion au stu­dio Bureau Collective, lui aus­si situé dans la ville. En l’absence de reliure, le pli apporte son uni­ci­té à l’objet en main­te­nant entre elles ses pages et en don­nant à l’ensemble un for­mat aisé­ment trans­por­table. Il inter­vient éga­le­ment pour ren­sei­gner la dis­tri­bu­tion des infor­ma­tions par des onglets ména­gés par l’asymétrie et la varia­tion du for­mat de chaque feuille. Dépliées, celles-ci offrent sur leur ver­so un bel espace pleine page aux pho­to­gra­phies des spectacles.

Pour les sup­ports de cor­res­pon­dance du créa­teur de cock­tails Philipp Grob, les gra­phistes Bureau Collective pro­posent un reca­drage suc­ces­sif dans une illus­tra­tion de Janine Widget. Ce reca­drage fait brillam­ment écho aux notions de for­mat mais aus­si d’échelle et de volume.

Ueli Reusser est un expert du bois qui a ouvert sa menui­se­rie en 2014. Imprimées en séri­gra­phie sur des chutes issues de ses archives, ses cartes de visites fonc­tionnent comme des échan­tillons de son tra­vail et mettent en avant la pré­ci­sion avec laquelle il traite le matériau.

Peut-être est-ce parce que l’eau est trans­pa­rente ou alors parce que le papier n’aime pas l’eau que les gra­phistes pro­posent un ensemble de sup­ports plas­tiques trans­pa­rents pour le cin­quième anni­ver­saire de La danse de Constance, évé­ne­ment qui se tient au bord du lac éponyme.

Pour la carte de vœux de l’école des beaux arts de Toulouse, le duo de gra­phistes agence une constel­la­tion de réfé­rences liées au roman Orlando de Virginia Woolf et à la série Deux flics à Miami. La par­ti­cu­la­ri­té de l’objet tient tout autant à cette arti­cu­la­tion de formes qu’aux étranges reflets de bleu, dus à la brillance de l’encre impri­mée sur le papier doré.

Pour le salon de coif­fure suisse Duett, les gra­phistes suisses mettent l’accent sur la coupe de la marge de tête de cha­cun des for­mats. La découpe, façon ciseaux cran­tés, fait ici davan­tage réfé­rence à la pré­ci­sion et à la créa­ti­vi­té liées à l’univers de la mode qu’à la coif­fure de Bart Simpson.

Une cou­ture Singer à plat, un élas­tique ou une enve­loppe sont autant de moyens pour le stu­dio de gra­phisme suisse d’affirmer la néces­si­té de mani­pu­la­tion des maté­riaux par une ouver­ture contrainte des cata­logues de sai­son réa­li­sés pour la sty­liste Stefanie Biggel.

Le col­lec­tif de gra­phistes construit l’identité du restaurant/salon de thé Franz autour de deux typo­gra­phies (une Égyptienne et une Didone) impri­mées sur une gamme de sup­ports beiges aux tex­tures raffinées.

Plutôt qu’opter pour un papier clas­sique et afin d’éviter les nom­breux plis qui pour­raient être faits une fois mise dans la poche, Bureau Collective pro­pose d’imprimer la carte de visite du DJ Manuel Moreno sur plas­tique souple.

Souhaitant depuis plu­sieurs années ouvrir un musée sans en avoir les moyens, le col­lec­tif Åbäke fait vivre une col­lec­tion d’œuvres réfé­ren­cées par le biais de cartes pos­tales com­por­tant une repro­duc­tion et le numé­ro d’inventaire cor­res­pon­dant. The Victoria and Alfred Museum échappe aux contraintes habi­tuelles et n’existe ain­si qu’à tra­vers ses docu­ments et sup­ports de médiation.

Frédéric Teschner a fré­quem­ment col­la­bo­ré avec les archi­tectes Pierre Jorge Gonzalez et Judith Haase. Un livret des­ti­né à pré­sen­ter quatre de leurs pro­jets répond par la sophis­ti­ca­tion de son façon­nage à la modes­tie de son for­mat. L’ensemble s’active au ser­vice d’un agen­ce­ment opti­mal du conte­nu. Un car­ton brun cou­ché blanc arti­cule le titre sur la pre­mière de cou­ver­ture et un texte cri­tique sur la seconde. Un pos­ter plié s’intercale ensuite. Pris dans la piqûre bou­clette, il laisse sa face gla­cée seule acces­sible. Y figure une vue en cou­leurs de chaque pro­jet. Imprimé dans le ton direct gris uti­li­sé pour le texte, le ver­so mat reçoit des vues com­plé­men­taires. À la suite, la troi­sième de cou­ver­ture contient les infor­ma­tions bio­gra­phiques avant que l’opuscule ne se referme sur l’image plus dif­fuse d’une archi­tec­ture res­ti­tuée dans le nuage d’une trame forcie.

Invité par Étienne Bernard à faire expo­si­tion de son tra­vail dans les salles de la Maison d’Art Bernard Anthonioz, Frédéric Teschner pro­pose au visi­teur, au com­mis­saire et à ceux que celui-ci invite à son tour de s’arrêter sur trois ques­tions posées à cha­cun d’eux : « Le desi­gn gra­phique est-il un outil cri­tique ? », « Qu’est-ce qu’une pra­tique gra­phique contem­po­raine ? », « Le desi­gn gra­phique peut-il s’affranchir de la com­mande ? ». La réponse s’imprime sur des feuillets (cinq milles ont été impri­més) eux-mêmes assem­blés en bloc dont le visi­teur peut empor­ter les pages qu’il aura réunies dans une cou­ver­ture car­ton­née. Le par­tage s’établit ain­si : le rec­to est inves­ti par Frédéric Teschner qui y place la matière qu’il a pré­cé­dem­ment extraite du fonds de la biblio­thèque de la MABA ; au ver­so se trouvent les contri­bu­tions texte ou image de Pierre Bernard, Stéphane Calais, Thierry Chancogne, Jean-Marie Courant, Éric Degoutte, Alexandre Dimos, Alexandra Fau, Clo’e Floira, Vanina Pinter et Stefan Shankland.

La com­mu­ni­ca­tion des sai­sons 2008–2009 et 2009–2010 consti­tue aus­si une aire de dif­fu­sion pour une com­mande publique du théâtre de Gennevilliers à la pho­to­graphe Valérie Jouve. Il convient de par­ta­ger les espaces dévo­lus à l’écriture de la pho­to­graphe et à celle du gra­phiste, à l’expression des infor­ma­tions ins­ti­tu­tion­nelles et à l’intervention artis­tique. Les invi­ta­tions sont impri­mées sur un car­ton cou­ché une face ordi­nai­re­ment uti­li­sé dans la confec­tion des packa­gings. Ici, il est uti­li­sé à revers. La face brute est por­tée à l’extérieure où elle reçoit et hié­rar­chise les élé­ments typo­gra­phiques : sur la pre­mière face l’annonce et la notice du spec­tacle concer­né, au dos les cré­dits, la pro­gram­ma­tion annuelle et la men­tion des par­te­naires. Une fois déplié, l’intérieur révèle une pho­to­gra­phie de Valérie Jouve où, de dos, des per­sonnes appa­raissent dans leur rela­tion à la cité.

Invités à des­si­ner le gra­phisme de l’exposition « Period Room », pro­duite par le Palais de Tokyo dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art, SpMillot pro­pose en retour de consa­crer le bud­get dévo­lu au cata­logue à l’édition de deux textes d’Henri Focillon récem­ment « tom­bés » dans le domaine public. L’ouvrage qui en résulte est libre­ment pro­po­sé au visi­teur, accom­pa­gné d’un dépliant où sont ins­crits les élé­ments rela­tifs à l’exposition : texte intro­duc­tif et notices d’œuvres. Celles-ci par­tagent leurs numé­ros d’ordres, for­mu­lés en chiffres romains, avec les dif­fé­rentes sec­tions du livre.

Un pli accor­déon déca­lé inha­bi­tuel range une feuille A3 dans un for­mat A5, encom­bre­ment nor­ma­li­sé pour une carte de vœux ins­ti­tu­tion­nelle. Un papier de faible gram­mage est ain­si libre­ment conte­nu dans une carte pré­sen­tant une face cou­chée avant de révé­ler son inté­rieur de car­ton brut. L’ensemble arti­cule la convi­via­li­té d’un mes­sage à l’annonce d’une pro­gram­ma­tion à venir. Une explo­ra­tion sen­sible des enjeux por­tés par les mis­sions des arts déco­ra­tifs est opé­rée dans le choix des maté­riaux, le façon­nage et la convo­ca­tion d’éléments orne­men­taux, eux-mêmes emprun­tés à l’architecture et à la typo­gra­phie, et impri­més en tons directs métal­liques et fluos.

Au for­mat habi­tuel, la carte de visite reprend au rec­to le car­touche com­po­sé pour les archi­tectes Jordi Garcés, Daria de Seta et Anna Bonet par Frédéric Teschner et au ver­so, là encore de façon conven­tion­nelle, les infor­ma­tions d’usage. Unique sophis­ti­ca­tion, un jas­page bleu sur la tranche de l’objet.

Un ver­nis sélec­tif égraine en syl­labes les noms des desi­gners sur l’image du vase Ruban de Pierre Charpin. Le geste évoque autant la rela­tion his­to­rique de la manu­fac­ture de Sèvres avec des créa­teurs du temps que la dépose de l’émail sur la céramique.

La com­bi­nai­son non démons­tra­tive d’un papier à très fort gram­mage, de la dorure à chaud et d’un encol­lage dis­cret per­met l’édition en cartes pos­tales de neuf illus­tra­tions de Masanao Hirayama sans atteinte à leur fragilité.

Afin de réac­ti­ver le regard sur les monu­ments de La Valette-du-Var pré­sents dans le quo­ti­dien visuel des fami­liers du lieu, Frédéric Teschner s’empare du dépliant de cartes pos­tales, sup­port jus­te­ment dédié à la mémoire pho­to­gra­phique des objets archi­tec­tu­raux. Un pli rou­lé mul­tiple agence des repré­sen­ta­tions pho­to­gra­phiques des bâti­ments, repro­duites en accen­tuant la pixel­li­sa­tion de face en face. Muni de ce lepo­rel­lo, le public est invi­té à se dépla­cer in situ où un mar­quage au sol (repris au ver­so de chaque image) lui indique un point de vue sin­gu­lier sur l’édifice concerné.

Afin de pro­mou­voir la biblio­thèque en ligne de pro­fils colo­ri­mé­triques d’impression (www.colorlibrary.ch) les gra­phistes du stu­dio Maximage pro­duisent des sup­ports qui expé­ri­mentent et mettent en avant les carac­té­ris­tiques tech­niques et la richesse des ren­dus pos­sibles lors de l’usage d’un mode d’impression dif­fé­rent du clas­sique Cyan/Magenta/Jaune/Noir.

En charge de l’identité de la rési­dence La Borne depuis 2014, Marie Proyart et Jean-Marie Courant ont contour­né la contrainte bud­gé­taire pour en faire un élé­ment struc­tu­rant des docu­ments impri­més. Afin de réduire au mini­mum le nombre d’envois chez l’imprimeur, le car­ton d’invitation fait éga­le­ment office de cou­ver­ture des publi­ca­tions des rési­dences. Le pli accor­déon du car­ton se trans­forme en pli rou­lé et accueille les pages inté­rieures, piquées à che­val, per­met­tant au pas­sage de relé­guer les infor­ma­tions rela­tives au ver­nis­sage à l’intérieur du rabat.

Au début de l’année 2018, par le biais de confé­rences, per­for­mances, pro­jec­tions de films, groupes de lec­ture, débats, expo­si­tions et confé­rences, le Studium Generale de la Rietveld Academie s’intéresse à la notion d’haptique, qui concerne le sens du tou­cher. En réponse à cette pro­blé­ma­tique et en écho au nom de domaine du site inter­net de l’événement, le car­ton d’invitation subit plu­sieurs découpes laser qui des­sinent une anse per­met­tant de le por­ter à la manière d’un sac ou d’une palette.

Initialement contrainte à uti­li­ser les enve­loppes char­tées de la ville de Noisy-le-Sec pour l’envoi des car­tons d’invitation du centre d’art contem­po­rain La Galerie, la gra­phiste contourne le pro­blème en inté­grant direc­te­ment l’enveloppe au des­sin du car­ton d’invitation.

Souvent réa­li­sées au der­nier moment, les feuilles de salle qui accom­pagnent les expo­si­tions du FRAC pré­voient l’éventualité où elles devraient être impri­mées en interne sans que la dif­fé­rence de qua­li­té ne se fasse res­sen­tir par rap­port à l’impression off­set habi­tuelle. Le papier, tou­jours off­set, n’est jamais le même et pré­sente des teintes légè­re­ment dif­fé­rentes. L’impression mono­chrome est à chaque fois réa­li­sée avec un nou­veau ton direct issu d’une gamme de gris et noirs plus ou moins denses et colorés.

L’artiste alle­mand Thomas Geiger s’intéresse à la valeur de l’art, à son enga­ge­ment, à sa dif­fu­sion. Une part de son tra­vail est consa­crée à la vente de son mul­tiple I Want to Become a Millionaire, numé­ro­té pro­gres­si­ve­ment de 1 à 1 000 000 et ven­du 1 euro. Il a aujourd’hui ven­du plus de 32 000 tickets. Les fans de maths comprendront.

En charge de la concep­tion gra­phique des docu­ments de média­tion de la sai­son 2010-11 de la gale­rie amstel­lo­da­moise W139, les deux gra­phistes belges fondent l’identité sur la récur­rence de deux per­fo­ra­tions qui sim­pli­fient l’archivage et sur un for­mat A5 qui se déploie dif­fé­rem­ment sur cha­cun des docu­ments. Chaque impri­mé pos­sède ain­si un façon­nage qui lui est propre et auquel le gra­phisme et la typo­gra­phie s’adaptent.

La revue d’entretiens ber­li­noise Mono.kultur consacre son 31e numé­ro au tra­vail réa­liste du peintre belge Michaël Borremans. Du fait du for­mat A5 de la revue, les pein­tures repro­duites à échelle 1 des pages inté­rieures ne montrent que des détails reca­drés des toiles, alors que la cou­ver­ture les recense toutes à une échelle 1/20e, à côté des nuances de cou­leurs les plus uti­li­sées dans son travail.

Suite à l’achat par Julien Tavelli d’un pos­ter psy­ché­dé­lique dans un mar­ché ber­li­nois que le duo de Maximage aimait par­ti­cu­liè­re­ment, ce der­nier déci­da de com­man­der leur carte de visite au même gra­phiste amé­ri­cain spé­cia­liste en art psy­ché­dé­lique et uti­li­sant des frac­tales. Le résul­tat illustre par­fai­te­ment le man­tra qui accom­pagne les deux gra­phistes depuis leurs débuts : « Émotion et technologie ».

Le cata­logue 2018 de la gamme tabu­laire de l’Atelier j&j est réa­li­sé via un ser­vice d’impression online stan­dar­di­sé, qui per­met une pro­duc­tion effi­cace et éco­no­mique. En pre­nant compte de la palette uti­li­sée par Atelier j&j, les six cou­leurs issus du nuan­cier RAL sont ici tra­duites en CMJN.

Le flyer tis­sé, Belle éti­quette, sup­port publi­ci­taire, réa­li­sé par l’artiste Français Jean-Michel Wicker est insé­ré et dis­tri­bué dans une publi­ca­tion épo­nyme de 16 pages. Le flyer pre­nant la forme d’un mini tapis, est pré­sen­té sous tous ses aspects : plan tech­nique échelle 1 : 1, repro­duc­tions rec­to et ver­so 1 : 1, jusqu’à sa mise en situation.

Ayant rem­por­té le man­dat pour la concep­tion de l’identité visuelle et la com­mu­ni­ca­tion de la Villette, Grapus s’attache à mettre en place les condi­tions qui per­mettent à chaque acteur du site de pré­tendre à une visi­bi­li­té et un dis­cours auto­nome indé­pen­dam­ment de son poids finan­cier. Pour accom­pa­gner ce foi­son­ne­ment d’expressions, une norme gra­phique est livrée, mais c’est davan­tage la négo­cia­tion d’un contrat de sui­vi qui s’avère déter­mi­nant. Pendant un an, tous les docu­ments émis par l’ensemble des éta­blis­se­ments de la Villette sont conçus en interne au sein de Grapus, qui s’applique à chaque fois à réa­li­ser un objet singulier.

Avec le sou­ci évident d’une éco­no­mie de moyens, une carte impri­mée en une cou­leur est glis­sée dans un feuillet de papier tein­té dans la masse lui aus­si impri­mé en un ton. Sur celui-ci est impri­mé sans aucun ajout le logo­type des­si­né par Grapus pour le secours popu­laire fran­çais. Une dif­fé­rence de for­mat laisse entra­per­ce­voir, dépas­sant sur la carte, deux mains ten­dues en écho à la pre­mière. Elles appar­tiennent à un des­sin offert par Riad Sattouf au Secours et contri­buent à la réac­ti­va­tion et à l’universalité du signe.

Depuis 1991, l’association Ne pas plier tra­vaille dans le champ de l’éducation et des luttes popu­laires « pour qu’aux signes de la misère ne vienne pas s’ajouter la misère des signes ». Son épi­ce­rie d’art frais, qui œuvre à la dif­fu­sion d’imprimés, est conçue par Gérard Paris-Clavel à tra­vers des images pro­po­sées comme des outils d’appropriation et de dis­cus­sion. Face aux situa­tions cri­tiques et contes­tables, mais aus­si heu­reuses de la vie citoyenne et sociale, le gra­phiste pro­pose à qui le veut d’être acteur de sa propre réac­tion. À la pesan­teur du pavé, objet emblé­ma­tique de la contes­ta­tion popu­laire, s’allie la légè­re­té du papillon qui porte un des­sin mes­sage sur ses ailes et qui désigne tout aus­si bien un petit imprimé.

Adepte des matières sen­sibles impri­mées, Mathias Schweizer fait coha­bi­ter, sur un sup­port épais, des effets de tex­tures 3D ou des­si­nés, avec un pas­sage d’encre séri­gra­phique gon­flante blanche.

Pour la publi­ca­tion de l’artiste Florent Dubois, le duo de gra­phiste pro­duit un objet ten­ta­cu­laire autour d’un pos­ter 120 × 176 cm, impri­mé en séri­gra­phie puis recou­pé, plié, assem­blé et enrou­lé autour de la somme de docu­ments. L’objet joueur dépasse le sta­tut de la mono­gra­phie conve­nue pour deve­nir une cho­ré­gra­phie visuelle du travail.

Imprimé en amal­game d’un autre pro­jet du gra­phiste anglais, ce dépliant pré­sente une sélec­tion impri­mée à échelle 1 de signa­tures d’acteurs du monde du livre. Ainsi plu­sieurs dizaines de libraires, relieurs, com­po­si­teurs… se retrouvent à signer un seul for­mat.   Ces signa­tures sont extraites d’une col­lec­tion visible en ligne menée par Greg Kindall (www.sevenroads.org).

Au fil des ren­contres et des expé­riences, des com­mandes et des pro­jets, la tra­jec­toire de M/M (Paris) a acti­vé une galaxie de signes dont les modu­la­tions per­mettent au duo de par­ler un lan­gage séman­tique et sen­sible en écho à leur vision du monde et appli­qué aux pro­jets qu’il com­mu­nique. En 2016, World of M/M s’incarne pro­gres­si­ve­ment en une série d’accessoires.

Parce qu’un nom sur une carte de visite ne ren­seigne pas tou­jours suf­fi­sam­ment la nature de l’institution qu’elle pré­sente, Jan & Randoald miment une cor­rec­tion, une pré­ci­sion au sty­lo Bic rouge, afin de remé­dier au problème

La carte de visite de l’académie des arts visuels de Gand, qui pré­sente une to do list d’actions accom­plies plus ou moins gro­tesques (deve­nir pilote, écrire un livre ou voir des aurores boréales), pro­pose de s’attaquer à de vrais objec­tifs, sco­laires cette fois, sur son verso.

Les cartes de visite et de cor­res­pon­dance du com­mis­saire d’exposition Philippe Van Cauteren ne pré­sentent ni encre ni cou­leur. La signa­ture des objets se fait au moyen d’une pince à gau­frer dont le léger relief laisse une place plus impor­tante à d’éventuels messages.

Alors qu’il est le plus sou­vent lais­sé vierge d’information, le ver­so de la carte de visite est uti­li­sé comme la conti­nui­té du rec­to par Jan en Randoald. Le sup­port s’adapte ain­si à la lon­gueur des mots et noms fla­mands com­po­sés en lettres capitales.

Brief aan mijn Kind est une pièce de théâtre dont la per­for­mance est réa­li­sée en réac­tion aux « lettres à mon enfant » préa­la­ble­ment reçues par le public poten­tiel. Le car­ton d’invitation, impri­mé sur une enve­loppe vide, agit éga­le­ment comme une invi­ta­tion à la rédac­tion d’une de ces lettres.

Le London Centre for Book Arts lance en 2018 un pro­gramme de sou­tien aux publi­ca­tions d’artistes. Le pro­jet doit néces­sai­re­ment être de for­mat A6. Ce for­mat, bien qu’économique, peut mal­gré tout se trou­ver quelque peu contrai­gnant pour ouvrir le champ de l’imprimé.

Artiste à l’identité floue créé par Yonatan Vinitsky, Matt Montini signe ses œuvres à l’aide d’un tam­pon à son nom.

Rassemblant les pro­gram­ma­tions de dif­fé­rentes struc­tures d’art contem­po­rain fran­çaises, l’Agenda Commun dresse, tous les 6 mois, le pro­gramme des expo­si­tions et évè­ne­ments en France. À l’instar d’une grande par­tie du tra­vail de Fanette Mellier, c’est ici l’approche « jubi­la­toire » de la cou­leur qui mani­feste l’identité de ces objets fins et étroits. Ainsi le décou­page de la France en cinq zones géo­gra­phiques est signi­fié par l’usage de cinq tons directs Pantone, uti­li­sés en aplats ou superposés.

La col­lec­tion F.R. David, des­si­née par Will Holder et publiée par le gra­phiste avec Mike Sperlinger, s’intéresse au sta­tut de l’écrit dans l’art contem­po­rain en publiant des essais et en repu­bliant des textes au sein d’ouvrages au nombre de pages consi­dé­rable. Différentes cartes, à la fois som­maires, marque-pages, échos poé­tiques à cer­tains sujets ou œuvres à part entière, sur­gissent entre les pages des livres.

Souhaitant depuis plu­sieurs années ouvrir un musée sans en avoir les moyens, le col­lec­tif Åbäke tente d’établir une col­lec­tion. Ils s’approprient ici un ancien stock de cartes du musée bio­lo­gique de Stockholm pour y appo­ser un tam­pon vali­dant la qua­li­té de l’objet et le fai­sant alors entrer dans la col­lec­tion du Victoria and Alfred Museum.

L’artiste Oliver Griffin rebon­dit sur le carac­tère ennuyeux des cartes de visites dis­tri­buées à tout-va et dont on peine par­fois à se rap­pe­ler l’émetteur aus­si bien que de la ren­contre elle-même. Ainsi il per­son­na­lise ce sup­port en y appo­sant la date de la ren­contre et sa signa­ture avant de la trans­mettre à son interlocuteur.

Parce que la carte de visite ren­seigne peu sur le tra­vail des auteurs et sur les champs de leurs cultures, les membres d’Åbäke pro­duisent des cartes de visite sous de fausses iden­ti­tés qui rebon­dissent sur des pro­jets menés, des lieux visi­tés ou des réfé­rences marquantes.

À défaut de pou­voir des­si­ner les timbres offi­ciels, ces der­niers peuvent être mis en scène. Ainsi les gra­phistes d’Europa pro­posent une série d’enveloppes impri­mées qui joue et com­pose avec le por­trait de pro­fil de la reine d’Angleterre.

eee­books est une mai­son d’édition créée par le gra­phiste Marius Schwarz et qui édite des publi­ca­tions spé­cia­le­ment pour Iphone. Consciente du carac­tère non pérenne de ces der­nières, elle pro­duit et dis­tri­bue gra­tui­te­ment lors de chaque lan­ce­ment un objet en rap­port avec la paru­tion. Malgré l’aspect éphé­mère de ces objets – canette en alu­mi­nium, auto­col­lant ou boîte d’allumettes –, leur maté­ria­li­té per­met la collection.

Le gra­phiste Pierre Vanni déve­loppe des sup­ports reliés éco­no­miques et sin­gu­liers en « bruts de rota­tive » de livre de poche. Ainsi, c’est seule­ment la griffe dans le cahier qui per­met de relier les pages entre elles. Après Traité des exci­tants modernes, le pro­cé­dé est uti­li­sé pour les Siestes Électroniques 2016, puis pour l’identité du Théâtre de la Cité, Toulouse.

Ces fac-simi­lés de cartes de visites d’artistes (du XVIIIe à nos jours) sont glis­sés entre les pages de l’ouvrage prin­ci­pal qui ana­lyse l’usage de ces petits objets de com­mu­ni­ca­tion. On peut ain­si y lire et y com­pa­rer dif­fé­rentes approches du sujet, dif­fé­rents des­sins typo­gra­phiques, dif­fé­rents supports.

La casse typo­gra­phique expo­sée Pangramme pré­sente un ensemble de carac­tères des­si­né par la gra­phiste et impri­mé par un panel d’imprimeurs, avec dif­fé­rentes tech­niques d’impression et dans une large diver­si­té de sup­ports et for­mats. Ces dif­fé­rences sont par­fois liées à l’économie d’objets pro­duits en amal­game d’autres pro­jets, de choix res­treints de sites d’impression en ligne ou de tech­niques d’impression com­plexes ame­nées par un lieu donné.

Dans un contraste entre objet popu­laire et cita­tion des mar­quages et motifs d’artisanats divers, la carte de vœux du MAD Paris en forme de ticket de manège déplace par une approche joueuse l’histoire et les tra­di­tions asso­ciées à ce musée.

Accompagnée par l’avocate Agnès Tricoire, la fédé­ra­tion des pro­fes­sion­nels de l’art contem­po­rain (CIPAC) pro­duit des modèles de contrat. La gra­phiste Fanette Mellier s’empare alors des codes gra­phiques habi­tuels des for­mu­laires (casses, filets et poin­tillés) pour pré-impri­mer, dans une encre trans­pa­rente en gamme avec la cou­leur du sup­port papier, une struc­ture dont la rigi­di­té tra­di­tion­nelle est bou­le­ver­sée, comme remixée. Ces sup­ports sont par la suite sur­im­pri­més à la demande pour être rem­plis et fonctionnels.

Invitée par la gale­rie Fotokino (Marseille), Fanette Mellier pro­pose un panel d’objets impri­més consti­tuant un jeu et des sommes à gagner, pour peut être rem­por­ter un chèque rem­pli par les soins de la gra­phiste. Une série de règles vise à acti­ver et mettre en rela­tion ces objets aux tech­niques d’impression et for­mats divers.

Pour pro­mou­voir l’évènement Laterna Magica au centre Georges Pompidou (Paris), la gra­phiste met en avant la lumière à tra­vers la trans­pa­rence du papier. C’est l’usage sub­til de l’opacité d’une encre blanche qui per­met de pro­po­ser des contrastes lumi­neux puissants.

Le texte de Laure Limongi Ensuite j’ai rêvé de papayes et de bananes, se déploie ici dans des sens dif­fé­rents et crée alors son propre espace. Cette lec­ture contrainte et bou­le­ver­sée conte­nue par une jaquette aux angles mul­tiples fait écho au sujet de lan­gage déve­lop­pé dans le texte de l’auteure, à sa conser­va­tion et à sa créa­tion, à sa mani­pu­la­tion, donc.

Partie inté­grante de l’image gra­phique de la chaine de télé­vi­sion fran­çaise Canal+, le papier à en-tête pro­pose un jeu sub­til de trans­pa­rences.   Le logo­type com­po­sé à l’envers est impri­mé en défonce au ver­so de la feuille et lisible par trans­pa­rence au rec­to lais­sé vierge. Un fois pliée en trois, la feuille laisse volon­tai­re­ment appa­raitre une bande colo­rée grâce à un pli légè­re­ment déca­lé. Lors de la récep­tion du fichier à impri­mer, l’imprimeur inquiet du logo­type « à l’envers » retour­na celui-ci sans faire part de son action. Ainsi ce sont plu­sieurs mil­liers de feuilles qui furent jetées.

Partie inté­grante de l’image gra­phique de la chaine de télé­vi­sion fran­çaise Canal+, le papier à en-tête pro­pose un jeu sub­til de trans­pa­rences. Le logo­type com­po­sé à l’envers est impri­mé en défonce au ver­so de la feuille et lisible par trans­pa­rence au rec­to lais­sé vierge. Un fois pliée en trois, la feuille laisse volon­tai­re­ment appa­raitre une bande colo­rée grâce à un pli légè­re­ment décalé.

Afin de mettre l’accent sur le côté fes­tif du lan­ce­ment du maga­zine Bill, publié par Roma et édi­té par Julie Peeters, le gra­phiste Joris Kritis uti­lise un sous-verre en guise de car­ton d’invitation.

Un objet déri­vé de plus qui témoigne de l’intérêt du Fraser Muggeridge Studio pour la fabri­ca­tion d’extensions aty­piques aux évé­ne­ments culturels.

En guise de cata­logue de l’exposition « The Sound of Laughter Isn’t Necessarily Funny » dans sa ville natale de Leicester, Jonathan Monk pré­sente cette cas­sette à tra­vers laquelle on peut entendre une com­po­si­tion musi­cale de l’artiste, com­po­sée à par­tir de l’enregistrement de sa mère, net­toyant le pia­no de son père. Le cata­logue audio fait ici figure de géné­rique d’entrée ou de fin.

Le jeu de carte conçu par les gra­phistes (Europa) et l’artiste Ryan Gander pré­sente des cartes à jouer dont les deux faces pos­sèdent des figures ou des chiffres, dif­fé­rents sur cha­cun des deux cotés. Se créent ain­si des règles par­ti­cu­lières dans un jeu qui semble constam­ment à décou­vert et vient per­tur­ber la lec­ture des actions de l’adversaire. Pour la seconde édi­tion du jeu, l’ensemble a été impri­mé en néga­tif. De la même manière la trame d’impression de la notice de jeu a été inversée.

En guise de cata­logue à l’exposition « All the Knives (Any Printed Story on Request) » au Z33 de Hasselt en Belgique, les gra­phistes pro­posent une série de cartes volantes dans le for­mat, le gram­mage et la boîte d’un jeu de cartes. Cet objet per­met à la fois un séquen­çage des infor­ma­tions dif­fé­rent de la forme reliée cata­logue mais aus­si un ordre de consul­ta­tion qui peut sans cesse être rebattu.

Grand col­lec­tion­neur de mul­tiple d’artistes, Jonathan Monk pro­duit lui aus­si un mul­tiple pré­sen­tant, comme sou­vent, une par­tie de sa col­lec­tion. Ici ce sont des pièces des artistes Martin Kippenberger et Alighiero Boetti. Une seule image est divi­sée dans les 56 cartes du jeu et n’est donc lisible que par fragments.

Pour fêter le 50e anni­ver­saire de la sor­tie de l’album Sergent Pepper des Beatles, ode à l’amitié, le car­ton d’invitation de l’artiste anglais Jeremy Deller vient en aide à « ses amis », habi­tants de Liverpool. Sur simple pré­sen­ta­tion, cette carte per­met, entre autres, l’intervention gra­tuite d’un plom­bier ou d’un élec­tri­cien la nuit du ver­nis­sage entre 20 h 30 et 5 heures du matin. Chacune des vingt-sept inter­ven­tions réa­li­sées à cette occa­sion aura été un moment d’échange lié à l’exposition orga­ni­sée par Metal Culture Liverpool.

Une carte de visite est par bien des aspects lacu­naire et devient vite obso­lète au gré des chan­ge­ments d’adresses divers. Ici grâce à l’absence de toute autre ren­sei­gne­ment le nom de l’artiste seul inter­pelle. Pour plus d’informations, ren­dez-vous sur l’internet.

Croisement entre le for­mat d’un marque-page et les plis mul­tiples d’une carte, la gra­phiste pro­pose un docu­ment à mani­pu­ler qui pré­sente les six lieux gérés par la biblio­thèque de Saint-Herblain, de leurs acti­vi­tés à leur localisation.

Depuis 2009, des acti­vistes de la ville de Brixton (UK) défendent cette mon­naie qui n’est valable que dans l’enceinte de la ville afin de sou­te­nir les pro­duc­tions locales. Alors que la série prin­ci­pale de billets a été des­si­née par une agence de Brixton, c’est Jeremy Deller et Fraser Muggeridge qui se sont asso­ciés pour des­si­ner le billet célé­brant le 5e anni­ver­saire de la devise.

Les deux artistes pro­duisent en 1996, sur l’invitation d’Hans-Ulrich Obrist, deux flip books, réédi­tant deux séries pho­to­gra­phiques réa­li­sées en 1972. L’une montre les deux artistes se fai­sant face, Georges fumant une ciga­rette. L’autre séquence une des­cente d’escalier des deux protagonistes.

Grâce à un astu­cieux pli éco­no­mique, les gra­phistes anglais publient avec la Real Foundation une revue cultu­relle au for­mat étroit qui se déploie chaque tri­mestre autour des ques­tions de pou­voir. Ce pli per­met, une fois l’objet com­plè­te­ment ouvert, de pas­ser de deux à quatre pages, sur les­quelles des ren­contres fron­tales d’images et de textes se créent.

Pour par­ler du tra­vail sculp­tu­ral de Gabriel Kuri, Oliver Knight et Rory McGrath pro­posent un espace rigide (cou­ver­ture rem­bor­dée), sur lequel sont agen­cés et col­lés trois livrets de petit for­mat. C’est ain­si une ren­contre entre le for­mat nor­mé du cata­logue d’exposition et la ques­tion de la mise en espace de l’exposition, dans l’espace des pages.

Suite à sa rési­dence, c’est accom­pa­gné de Mathias Schweizer que Jean-Marc Ballée pro­pose des mix et re-mix de sons et d’images pho­to­gra­phiques emprun­tées à la ville de Chaumont pour com­po­ser cet audio­ra­ma offrant un vinyl, un cd, un livret et un pos­ter. L’environnement haut-mar­nais y est retrans­crit par frag­ments ryth­més et séquencés.

Adepte récur­rent de l’appropriation d’œuvres d’art concep­tuel ou mini­mal, l’artiste anglais Jonathan Monk tient un compte Instagram où l’on peut se pro­cu­rer un des­sin ori­gi­nal de l’artiste réa­li­sé sur la note de res­tau­rant de son der­nier repas. Les repro­duc­tions des­si­nées d’œuvres emblé­ma­tiques sont ven­dues le prix indi­qué sur la note.

L’imprimeur hol­lan­dais Robstolck pro­pose sur les salons un livre relié dos car­ré col­lé de petit for­mat. Le conte­nu de l’ouvrage nous donne à voir un extrait du pro­jet colos­sal d’inventaire mené par des archéo­logues en paral­lèle de la construc­tion de la ligne de métro nord-sud d’Amsterdam. Ainsi des mil­liers d’objets récents ou très anciens ont été retrou­vés, inven­to­riés, numé­ri­sés puis impri­més pour consti­tuer un ouvrage de grand for­mat. Ici, ce sont les feuilles de passe (feuilles impri­mées au démar­rage de la machine off­set) qui sont recy­clées pour pro­duire cet échantillon.

Par un intel­li­gent amal­game (assem­blage de fichiers impri­mables sur une même matrice d’impression) Etienne Robial réa­lise pour la qua­trième chaîne de télé­vi­sion fran­çaise des cartes dépliantes dont les motifs ortho­go­naux sont d’une grande varié­té. La dis­po­si­tion est telle que plu­sieurs dizaines de modèles sont ain­si possibles.

Afin de célé­brer les 40 ans du Centre Georges Pompidou (Paris) Fanette Mellier pro­pose des confet­tis dont le for­mat déme­su­ré entre en écho avec celui de l’espace. Les formes impri­mées s’emparent des codes gra­phiques du docu­ment (typo­gra­phie, cou­leurs et logotype).

Le stu­dio du gra­phiste anglais pro­duit depuis l’ouverture de la gale­rie des mul­tiples en col­la­bo­ra­tion avec les artistes invi­tés à chaque expo­si­tion. Du sac plas­tique au badge en pas­sant par des assem­blages de feuillets impri­més, ces exten­sions de l’exposition per­mettent une com­mu­ni­ca­tion hété­ro­gène et rythmée.

Initialement col­lée au centre de la pre­mière de cou­ver­ture de l’ouvrage consa­cré au tra­vail de Rafaël Rozendaal et édi­tée par Spheres publi­ca­tion, cette carte à impres­sion len­ti­cu­laire est une repro­duc­tion au plus proche des légères varia­tions et mou­ve­ments colo­rés que l’on peut trou­ver sur les nom­breuses pages inter­net réa­li­sées par l’artiste.

Habitués à uti­li­ser des sup­ports impri­més comme appuis et scé­na­rios pour leur confé­rences, les membres de l’Agence du doute uti­lisent cette fois-ci un objet afin d’ouvrir des pistes pour un pos­sible Crystal Maze, soit une arti­cu­la­tion d’une constel­la­tion de docu­ments, sources, images et pro­pos autour d’un sujet géné­ral, qui prend la forme de confé­rences par­fois per­for­mées. Il est ici inté­res­sant de pro­po­ser un objet de pré­dic­tion plus qu’une trace impri­mée d’un évé­ne­ment pas­sé ou une invi­ta­tion à un évé­ne­ment à venir.

Tous deux ensei­gnants à l’ENSAD de Paris et membres de l’AGI, André Baldinger et Philippe Millot envi­sagent leur expo­si­tion com­mune comme l’occasion d’un échange visuel en deux temps dans les écoles d’art d’Amiens puis de Besançon. Le pacte est scel­lé sur une affiche qui répar­tit sur cha­cune de ses faces les tra­vaux de chaque gra­phiste. Les livres des­si­nés par SpMillot sont ain­si ran­gés dans la grille que des­sinent les plis croi­sés qui per­mettent de replier le document.

Le maga­zine étapes : est expé­dié sous film accom­pa­gné d’un car­ton des­ti­né à rigi­di­fier et soli­di­fier l’envoi. Le Club des Chevreuils pro­pose à la rédac­tion d’investir ce sup­port, dis­po­nible sans avoir jamais été consi­dé­ré pour lui-même. Sans rien ajou­ter que de l’encre séri­gra­phiée par l’imprimerie Deux-Ponts se consti­tue l’occasion d’un jeu de goo­dies réser­vé aux abon­nés en même temps qu’un espace d’invitation pour trois mois à un gra­phiste. L’intervention inau­gu­rale du col­lec­tif est un jeu de lan­gage simple où l’objet et son action se res­sassent dans un RVB décom­po­sé à tra­vers le temps. À l’approche du fes­ti­val de Chaumont le car­ton d’avril inclut en outre un bon pour un hot dog à la bras­se­rie Chez Nénesse.

Sur invi­ta­tion de la Maison d’Art Bernard Anthonioz, Étienne Hervy pro­pose une expo­si­tion qui s’intéresse au retour­ne­ment des objets gra­phiques et aux méca­niques à deux temps de leur acti­va­tion. Il sol­li­cite à son tour trois stu­dios pour conce­voir cha­cun une ver­sion du car­ton d’invitation qui mette à pro­fit un de leurs pro­jets pré­cé­dem­ment refusés.

Cette carte est des­ti­née à repé­rer sur le plan de la ville de Chaumont les lieux inves­tis par le fes­ti­val. L’utilisation de la bichro­mie per­met de dis­tin­guer la topo­gra­phie du ter­ri­toire et la repré­sen­ta­tion ana­mor­phique des bâti­ments concer­nés. Au ver­so un pro­gramme déploie la pro­gram­ma­tion asso­ciée à chaque site. Les infor­ma­tions sont trai­tées dans un carac­tère déve­lop­pé depuis 2008 par le stu­dio afin de répondre aux usages et contraintes de la car­to­gra­phie : com­po­si­tion en petit corps, famille de pic­to­grammes éten­due, fonc­tion OpenType pour la pré­sen­ta­tion des nombres en car­touche… Le Ceremony est désor­mais dis­tri­bué par la fon­de­rie Optimo.

L’entreprise Direktrecycling récu­père des cartes rou­tières et d’état major afin de consti­tuer ses gammes d’enveloppes et de pape­te­rie de bureau confec­tion­nées à par­tir de pro­cé­dés éco­lo­giques. L’impression, et par­fois son dou­blage, de la face interne des enve­loppes per­met d’assurer la confi­den­tia­li­té de leur conte­nu. Ici, la révé­la­tion des motifs de la car­to­gra­phie lors de l’ouverture apporte un élé­ment de sur­prise poétique.

Au sein du cata­logue de la mai­son d’édition se trouve un marque-page à rem­plir où l’on peut cocher la case des livres que l’on sou­haite com­man­der. L’objet fonc­tionne-t-il seule­ment tim­bré et plié ?

Grâce à leur for­mat (A4) et leur carac­té­ris­tique maté­rielle (papier off­set blanc d’environ 90 grammes) les car­tons d’invitation de la gale­rie ber­li­noise Lüttgenmeijer ont plu­sieurs fonc­tions. Ils sont à la fois papier à en-tête, cou­ver­ture de dos­sier de presse et invi­ta­tions. Cet usage mul­tiple per­met de lier les dif­fé­rentes cor­res­pon­dances et docu­ments impri­més en interne à la pro­gram­ma­tion de la gale­rie. Par un jeu de dégra­dé d’une cou­leur impri­mée en ton direct vers la sui­vante, l’ensemble des A4 s’ordonne temporellement.

Imprimés sur carte gra­phique off­set 1 face, les car­tons d’invitation aux dif­fé­rents évé­ne­ments du LIG Art Hall en Corée pro­posent à chaque fois une inter­pré­ta­tion par le gra­phiste Karl Nawrot de ce qu’il se pro­dui­ra sur la scène. Cet espace revient sur l’ensemble des rec­tos impri­més sur la face cou­chée. Outre la com­po­si­tion des textes, la face off­set des cartes gra­phiques varie par­fois afin d’animer une langue que le gra­phiste ne mai­trise pas.

La repro­duc­tion de la scène du LIG Art Hall, réa­li­sée par Karl Nawrot et qui accueille­ra sur chaque car­ton les inter­pré­ta­tions des évé­ne­ments à venir, n’est ici habi­tée que de deux lignes de texte gau­frées que la brillance du papier et la trame d’impression rendent à peine per­cep­tible sur ce pre­mier document.

Ce car­ré de 12,5 par 12,5 cm, impri­mé à l’occasion du livre Incomplete Discography de Karl Nawrot, est la repro­duc­tion à échelle 1 d’une des matrices uti­li­sées par le gra­phiste pour des­si­ner sur une pochette de CD. La per­fo­ra­tion, pré­sente sur l’ensemble des matrices de la col­lec­tion, sert à la rota­tion de l’outil.

Les trois petits livrets Mind Walk reviennent sur les expo­si­tions épo­nymes réa­li­sées par le gra­phiste Karl Nawrot. Les nom­breux papiers uti­li­sés rendent compte de la finesse et de l’attention por­tées par ce der­nier à ce type d’objets. À noter que deux des trois doubles pages cen­trales du Mind Walk, Extended Play recom­posent, une fois posées sur leur flan, l’espace car­ré de cette exposition.

La pièce de théâtre pro­téi­forme Bibliomania amène ses deux pro­ta­go­nistes à pro­duire des objets per­met­tant de lier des situa­tions, des espaces et des tem­po­ra­li­tés. L’acte 1 donne lieu à la pro­duc­tion de « book­marks » ani­més par des « book­worms » man­geurs de livres, sur des rubans hono­ri­fiques per­son­na­li­sés en ligne. Par la suite de nou­veaux rubans s’introduisent dans la librai­rie San Seriffe (Amsterdam) avant qu’une troi­sième série d’objets per­son­na­li­sés n’annonce un opus au Crédac (Ivry). Entre temps, vingt ser­viettes per­son­na­li­sées en lignes sont pro­duites à l’occasion de Bibliomania Act 2 afin de séquen­cer la dis­cus­sion mise en place dans le bar Bob’s Your Uncle au Kunstverein (Amsterdam).

Partageant la même cour, c’est assez natu­rel­le­ment que les gra­phistes sont ame­nés à réa­li­ser l’identité du bar res­tau­rant Alberte à Gand. Afin de ne pas mul­ti­plier les sup­ports inuti­le­ment, le sous verre est éga­le­ment uti­li­sé comme carte de visite. Un moyen de rendre encore plus évi­dente la nature de l’établissement.

En 2002, Christian Lacroix confie au duo Antoine + Manuel – Antoine Audiau et Manuel Warosz – l’expression gra­phique de sa mai­son de cou­ture. Les car­tons d’invitation pour ses défi­lés sont l’occasion d’une col­la­bo­ra­tion entre les gra­phistes et des ate­liers de gra­vure, de dorure… com­pa­rable aux échanges qui relient le sty­liste à l’atelier de confec­tion. Partant du des­sin à plat, plu­sieurs allers-retours sont néces­saires pour par­faire dans sa gra­vure la contre­forme de lai­ton néces­saire à l’embossage du carton.

Pendant plus d’une dizaine d’années, sous la direc­tion de Pierre Bal-Blanc, les gra­phistes conçoivent l’identité gra­phique du lieu. Les formes typo­gra­phiques fron­tales, exem­plaires du tra­vail de Vier5 s’impriment sur une mul­ti­tude de for­mats, dans des mani­pu­la­tions dif­fé­rentes et sur des sup­ports par­fois uti­li­sés à plu­sieurs échelles.

Imprimées en noir sur un papier off­set de très faible gram­mage, per­met­tant de nom­breux plis sans risque de pattes d’oie, les pho­to­gra­phies de la mai­son des­si­née par l’architecte Marie-José Van Hee prises par David Grandorge se déploient sur 32 pages, grâce à un pre­mier pli hori­zon­tal sui­vi de plis rou­lés à la manière d’un leporello.

La sai­son 2015–16 du centre de musique de Bijloke à Gand est pen­sée comme une série de ren­contres entre un lieu, via son public, et les musi­ciens qui s’y pro­duisent. Un écus­son impri­mé sur auto­col­lant est ain­si des­si­né pour cha­cun des groupes invi­tés, per­met­tant à cette pro­gram­ma­tion d’être pré­sente sur nombre de voi­tures de la région, au même titre et par­fois à la place des équipes de foot­ball supportées.

Par son for­mat iden­tique et grâce à la pré­dé­coupe cen­trale qui invite au pli, la carte de visite de la marque Emely Van Impe reprend et cite la forme de l’étiquette cou­sue sur les vête­ments en laine.

Pour ce calen­drier de l’année 2009 adap­té au for­mat livre, Manuel Raeder pro­pose l’usage d’un encrier, pro­ces­sus per­met­tant de mélan­ger des encres dans la machine d’impression, afin de rendre chaque exem­plaire unique et de consi­dé­rer le temps et le rythme de la production.

Les trois pro­grammes du cycle de confé­rences au Studium Generale rendent compte des baisses du bud­get alloué à la com­mu­ni­ca­tion. Ils passent en trois sai­sons d’un objet impri­mé en tri­chro­mie sur un off­set blanc au gram­mage choi­si qui déploie ses huit faces jusqu’au for­mat A2, à un simple A5 noir et blanc rec­to ver­so sur un off­set 90 grammes par défaut.

Labt est un édi­teur belge de mobi­lier qui col­la­bore régu­liè­re­ment avec des desi­gners. En charge de leur iden­ti­té gra­phique Jan en Randoald ont éga­le­ment des­si­né une col­lec­tion nom­mée Bureau Grotesque. Présents lors du calage de la bro­chure cor­res­pon­dante, les deux gra­phistes ont déci­dé de ne pas mas­si­co­ter la barbe du bord exté­rieur droit. Au-delà de la coquet­te­rie gra­phique, ce geste est éga­le­ment un moyen de mettre en avant la spé­ci­fi­ci­té de cette col­lec­tion, des­si­née par des gra­phistes habi­tués des sup­ports imprimés.

Les gra­phistes Jan en Randoald pro­fitent d’un sup­port déjà exis­tant, un for­mat A4 sur papier auto­col­lant aux découpes pen­sées pour accom­pa­gner un CD-ROM, pour impri­mer et ryth­mer les dif­fé­rentes infor­ma­tions invi­tant à décou­vrir la nou­velle col­lec­tion printemps/été 2012 du maga­sin de vête­ments Het Oorcussen. La forme cir­cu­laire des découpes et sa simi­li­tude for­melle avec un soleil d’été s’accorde avec la période de la collection.

White on White est une publi­ca­tion réa­li­sée par Jean Norad Land, ana­gramme de Jan en Randoald, dont la brillance de l’encre blanche sur cou­ché mat tra­hit la pré­sence sous le conte­nu impri­mé en CMJN du maga­zine gra­tuit d/academie, com­po­sé par ces mêmes graphistes.

Le conser­va­toire royal de Gand pro­pose un réper­toire de groupes musi­caux, leurs pré­sen­ta­tions ain­si que leurs adresses de contact afin de pou­voir les invi­ter à se pro­duire. Le docu­ment est réa­li­sé de sorte à pou­voir déta­cher les feuilles nomi­na­tives grâce à un filet de colle sur le haut du bloc papier.

Sous une enve­loppe blanche, une carte aux infor­ma­tions incom­plètes se trouve accom­pa­gnée d’une seconde enve­loppe de cou­leur noire, ren­fer­mant elle même une nou­velle carte ain­si qu’une troi­sième enve­loppe au motif de briques sur papier jaune. L’ouverture de cette der­nière nous ren­seigne enfin sur la nature exacte de l’ensemble du pli : une invi­ta­tion à décou­vrir la nou­velle col­lec­tion automne/hiver 2011–2012 du maga­sin de vête­ments Het Oorcussen.

En plus de sa fonc­tion habi­tuelle qui vise à énon­cer l’ensemble des évè­ne­ments, le livret pro­gramme du fes­ti­val De Tulp (« la tulipe »), une pro­me­nade à tra­vers les jar­dins et les musées d’Anvers, est autant une mémoire de sa visite qu’un ticket d’entrée. Un espace est ain­si réser­vé en 1re et 4e de cou­ver­ture pour y appo­ser le tam­pon des­si­né pour l’occasion, de cha­cun des douze lieux partenaires.

De la même manière que les gra­phistes Jan en Randoald qui signent cha­cun de leurs mails d’une image dif­fé­rente et qui ont des­si­né leur iden­ti­té, l’entreprise d’évènementiel gan­toise Handelsreizigers in Ideeën a la pos­si­bi­li­té de per­son­na­li­ser chaque élé­ment de sa pape­te­rie à l’aide d’une série de tam­pons. Tampons dont le gra­phisme à la ligne et trame épaisses s’oppose à la finesse du carac­tère mono­space choi­si pour les infor­ma­tions tex­tuelles. Dernier élé­ment d’identification, une per­fo­ra­tion stan­dard clas­seur vient ajou­rer l’ensemble des docu­ments, faci­li­tant ain­si l’archivage.

Imprimés sur un papier recy­clé de faible gram­mage, les flyers de la foire aux livres d’art de Gand reprennent l’animation de la forme d’un dra­peau dont le fan­tôme chasse le texte. Malgré un tirage de 1000 exem­plaires, les gra­phistes choi­sissent une impres­sion numé­rique qui per­met de repro­duire une étape dif­fé­rente de l’animation sur cha­cun des exem­plaires, une autre forme d’unique dans la série.

Le pro­jet de des­sin de mémoire et de détour­ne­ment de logo­types mené par Mathias Schweizer avec les étu­diants de l’ÉSAC Cambrai com­pile un ensemble d’expériences relié par une mous­se­line adhé­sive blanche dont les aspé­ri­tés rentrent en contraste avec le papier cou­ché brillant et l’impression rose fluorescent.

En 2015, le nou­veau direc­teur de l’ESAC Cambrai, Jean-Michel Géridan, com­pose avec ses étu­diants et Mathias Schweizer, ensei­gnant à l’école, un pro­jet de bons vœux qui joue par son for­mat. En effet, l’école à laquelle on reproche de ne pas rendre ses acti­vi­tés assez visibles envoie au minis­tère de la Culture une carte de vœux for­mat abri­bus. Ne pou­vant mener cette action avec tous ses par­te­naires, l’école pro­pose deux autres cartes qui, comme l’affiche, uti­lisent un recy­clage d’outils du monde à la fois froid et géné­reux du cho­co­lat. Un inven­taire des­si­né de mémoire des logo­types que ren­contrent les étu­diants cam­bré­siens sur le che­min qui les mène à l’école est éga­le­ment uti­li­sé en cou­ver­ture de la carte au for­mat le plus long.

Roose & Ternier est un ate­lier spé­cia­li­sé dans la réa­li­sa­tion de meubles en bois. En écho à l’empreinte lais­sée par la scie cir­cu­laire dans le bois, une fine découpe rec­tan­gu­laire qui sou­ligne les coor­don­nées des arti­sans sur l’enveloppe signe à elle seule le papier à en-tête.

Par un pli accor­déon com­bi­né à une asso­cia­tion d’aplats et de formes typo­gra­phiques (Jaako et Grotesque 6 de la fon­de­rie A is for Apple, Traula par Bureau Brut) l’invitation pro­duit le sen­ti­ment méta­pho­rique de ce qu’elle annonce : un assem­blage d’objets et d’expressions graphiques.

« Toute matière étran­gère est bonne, et même toute bonne matière est étran­gère », tel est le titre du col­loque orga­ni­sé par les beaux arts de Toulouse. Ce titre devient matière à pro­po­ser une image typo­gra­phique mani­pu­lée en ascii, dorée à chaud, dont la lisi­bi­li­té se trouve alté­rée dans sa deuxième partie.

Entre enquête et jeu de piste et afin de gar­der une trace des pro­jec­tions de films orga­ni­sées par Jemma Desai, la gra­phiste pro­pose des objets qui fonc­tionnent par addi­tion, mani­pu­la­tion… tout en ren­sei­gnant seule­ment de manière frag­men­taire et décou­pée sur le propos.

Fonderie de carac­tères typo­gra­phiques créée à Paris par Jean-Baptiste Levée, Productiontype har­mo­nise l’édition de ses spé­ci­mens et objets de com­mu­ni­ca­tion par l’emploi constant du for­mat Din A5 qu’une double per­fo­ra­tion per­met de col­lec­tion­ner et de conser­ver dans un clas­seur rigide conçu par Julien Lelièvre. Dans ce cadre défi­ni, le desi­gn est confié à des gra­phistes choi­sis par la fon­de­rie en fonc­tion du pro­jet : Emmanuel Besse, Building Paris, Superscript2 ou Julien Lelièvre.

Pour conti­nuer une col­la­bo­ra­tion amor­cée avec les invi­ta­tions aux défi­lés Christian Lacroix, Antoine + Manuel et les Ateliers André pro­duisent une carte hiver­nale où la matrice d’embossage est gra­vée à la main et ren­contre dorures et dessins.

Après avoir des­si­né le logo­type de la manu­fac­ture natio­nale de Sèvres en 2005, Antoine + Manuel accom­pagnent en 2010 sa réunion avec le Musée natio­nal de la céra­mique au sein de Sèvres – Cité de la Céramique. La carte de vœux intro­nise ce rap­pro­che­ment sur les trois pans de deux plis rou­lés : les deux façades encadrent le signe qui leur est désor­mais com­mun. La découpe laser est pri­vi­lé­giée à l’impression. Au rec­to, la finesse de la den­telle évoque le savoir-faire des arti­sa­nats d’art. Au ver­so, les marques de la com­bus­tion rap­pellent que la céra­mique appar­tient aux arts du feu.

Porté par son pro­jet artis­tique et ses convic­tions poli­tiques, le col­lec­tif Grapus est connu pour sa pra­tique d’images construites de façon à per­mettre l’expression du débat contes­ta­taire dans l’espace public. En regard, le groupe déploie une galaxie de « petits maté­riels » : auto­col­lants, cartes pos­tales ou badges des­ti­nés à l’appropriation com­plice de cha­cun. Ici, une forme de découpe est uti­li­sée pour une carte pos­tale en forme de jour­nal plié sur lequel la men­tion « lisez » s’inscrit à la main devant le titre rac­cour­ci de l’« organe cen­tral du PCF ». Le jour­nal acquiert ain­si la fami­lia­ri­té d’un objet (du) quotidien.

Jouer de l’insatisfaction comme rap­port à l’objet. Le pro­gramme du fes­ti­val de Chaumont 2007 se pré­sente comme inache­vé : le mas­si­cot n’est pas inter­ve­nu pour débar­ras­ser la feuille de ses repères d’impression et délier toutes les pages. Face à cette imper­fec­tion, le lec­teur doit davan­tage abî­mer l’objet et s’attaquer au pli piqué qui dis­si­mule la matière iconographique.

Des pigeons affai­rés à un car­nage chao­tique que n’interrompt aucun élé­ment typo­gra­phique : voi­là posée l’urbanité glauque et mar­gi­nale du récit. De la pre­mière à la qua­trième de cou­ver­ture, une pho­to­gra­phie de Maxime Ballesteros enve­loppe le roman de Jérôme Bertin com­po­sé en Thermidor, res­ser­ré entre des marges réduites au maxi­mum, enclos dans un for­mat ver­ti­cal et une pagi­na­tion réduite.

Des sil­houettes de pas­se­reaux super­po­sés l’une sur l’autre : deux oiseaux s’affairant au nid sont ima­gés par une forme de découpe com­bi­née à deux plis rou­lés asy­mé­triques. Un objet inédit élude par son façon­nage toute réponse trop immé­diate à la ques­tion posée entre les guille­mets de la cou­ver­ture. Les trois pans de la cou­ver­ture inté­rieure font cor­res­pondre aux formes évi­dées une typo­gra­phie en réserve sur un fond bleu réflex : une nuit étoi­lée comme cadre apai­sé à un ser­vice d’accueil de jour que le conseil dépar­te­men­tal de Seine-Saint-Denis pro­pose aux parents.

Un mode d’impression indus­triel par­mi les plus rudi­men­taires : du noir en rota­tive sur papier jour­nal est qua­li­fié par deux piqûres à che­val et une mise au for­mat par mas­si­cot. Il reçoit en cou­ver­ture un vinyle adhé­sif séri­gra­phié en qua­dri­chro­mie et décou­pé à l’aide d’une forme de découpe qui déplace l’objet vers ce qu’il est vrai­ment. En sui­vant Clint Eastwood dans son film High Plains Drifter, le visi­teur peut s’engager à la ren­contre du fonds d’affiches contem­po­raines de la ville de Chaumont tel qu’il a été dis­po­sé par Jean-Marc Ballée et Étienne Hervy dans les espaces de la Galerie Nationale de la Tapisserie à Beauvais.

Une cin­quan­taine de centres d’art se coor­donne au sein de d.c.a., asso­cia­tion fran­çaise dédiée au déve­lop­pe­ment et à la valo­ri­sa­tion des centres d’art contem­po­rain. La visi­bi­li­té du réseau et de ses actions condi­tionne celle de leur sujet. Frédéric Teschner emploie une écri­ture basse défi­ni­tion, une absence de qua­dri­chro­mie et d’illustration de l’art, une trame bit­map gros­sière… Il agence ces com­po­santes dans des objets simples dont l’économie de moyens n’empêche pas la modu­la­tion des effets : un car­ton glis­sé dans une feuille pliée, un livret dont le façon­nage asy­mé­trique révèle la teinte des dif­fé­rents papiers. Une telle maté­ria­li­té com­pense l’absence de lieu en propre pour d.c.a. et per­met l’inscription de son action dans les évé­ne­ments et les espaces où elle s’infiltre.

Assurant le gra­phisme de la mai­son d’édition le Feu Sacré, le duo Bizzarri-Rodriguez des­sine la col­lec­tion Les Feux Follets, pro­po­sant de courts essais. Dans un sou­ci éco­no­mique l’usage des for­mats des papiers est opti­mi­sé afin d’imprimer par­fois une seule feuille qui, une fois pliée et mas­si­co­tée, pro­dui­ra un livre. Les dif­fé­rents titres sont impri­més par série afin de pou­voir amal­ga­mer plu­sieurs cou­ver­tures sur un même sup­port d’impression.

Le tra­vail d’Ed Fella regarde la typo­gra­phie ver­na­cu­laire, sai­sie comme com­po­sante consti­tu­tive du pay­sage amé­ri­cain et élé­ment de l’écriture que le gra­phiste mani­pule pen­dant vingt ans sur le for­mat récur­rent du flyer. Avec son rec­to-ver­so impri­mé tête-bêche en noir sur un papier bon mar­ché mar­qué de deux plis rou­lés, l’objet sert indis­tinc­te­ment à la com­mu­ni­ca­tion de la Detroit Focus Gallery, pour mar­quer et com­men­ter (sou­vent a pos­te­rio­ri) la venue d’un gra­phiste invi­té à l’école Calarts ou signa­ler telle ou telle acti­vi­té de Fella lui-même.

En 2010 paraît I Swear I Use No Art At All, mono­gra­phie de Joost Grootens séquen­cée de façon à rendre compte de dix ans de pra­tique à tra­vers 100 livres, soit 18 788 pages, conçus par le stu­dio. Rapidement épui­sé, l’ouvrage est réédi­té l’année sui­vante, aug­men­té de la pré­sen­ta­tion d’un 101e livre : I Swear I Use No Art At All lui-même. Celui-ci se voit appli­quer le même regard ana­ly­tique qu’il a por­té sur son conte­nu : réseau de col­la­bo­ra­teurs, rela­tions texte/image, spectre chro­ma­tique, choix typo­gra­phiques, modu­la­tions de la grille et façon­nage. Façonné de façon à se déployer à la façon d’un plan carte, le docu­ment car­to­gra­phie au ver­so les ventes du pre­mier tirage dans le monde.

La pièce de théâtre pro­téi­forme Bibliomania amène ses deux pro­ta­go­nistes à pro­duire des objets per­met­tant de lier des situa­tions, des espaces et des tem­po­ra­li­tés. L’acte 1 donne lieu à la pro­duc­tion de « book­marks » ani­més par des « book­worms » man­geurs de livres, sur des rubans hono­ri­fiques per­son­na­li­sés en ligne. Par la suite de nou­veaux rubans s’introduisent dans la librai­rie San Seriffe (Amsterdam) avant qu’une troi­sième série d’objets per­son­na­li­sés n’annonce un opus au Crédac (Ivry). Entre temps, vingt ser­viettes per­son­na­li­sées en lignes sont pro­duites à l’occasion de Bibliomania Act 2 afin de de séquen­cer la dis­cus­sion mise en place dans le bar Bob’s Your Uncle au Kunstverein (Amsterdam).

Malgré une néces­saire éco­no­mie de moyens, le stu­dio de OK-RM pro­pose pour cet évè­ne­ment invi­tant à la réflexion sur l’espace urbain, un assem­blage de docu­ments impri­més en noir sur recy­clé gris et une impres­sion noir/rouge sur cou­ché brillant. Ce rap­port de tex­tures, sou­li­gné par les tra­duc­tions en 5 langues témoignent ici de la richesse de cette expo­si­tion, débat et espace de travail.

SpMillot des­sine pour les édi­tions Cent Pages deux livres. Le pre­mier contient les Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon et le second fait office de cata­logue des édi­tions Cent Pages, avec les pro­verbes de Paul Éluard et Benjamin Péret. Une seule impres­sion, une même reliure pro­duisent les deux ouvrages soli­daires jusqu’à ce qu’un coup de mas­si­cot ne les sépare. Hormis le papier et la séri­gra­phie sur la cou­ver­ture, aucune trace ne per­met de re-lier ces anciens siamois.

Plié, sur son rec­to-ver­so A5, l’objet décom­pose en gros corps noir sur blanc les deux syl­labes de Nuit. Les cinq plis accor­déon se détendent, sur près d’un mètre de papier cou­ché une face. Brillant, le rec­to pour­suit le cli­gno­te­ment typo­gra­phique, l’intervention de l’impression en réserve puis la reprise du noir sur blanc jouent comme le pas­sage du jour à la nuit… et puis l’aube enfin. Une seule typo­gra­phie et un seul corps, le ver­so mat déroule, comme un lis­ting orga­ni­sé avec une rigueur aus­si sobre que soi­gnée, la pro­gram­ma­tion mise en place par le MAC/VAL à l’occasion de la Nuit des musées 2016. Et puis cette cen­sure, dont la bif­fure pro­fane sans trem­bler la sagesse institutionnelle.

Ce tote bag est pro­duit afin de légen­der la sculp­ture monu­men­tale réa­li­sée en bottes de paille par l’artiste Guillaume Boulley, le jour du ver­nis­sage, au milieu d’un champ.

En 2015, lorsque Spassky Fischer reprend l’identité visuelle du Mucem, ouvert depuis deux ans, l’ensemble de son petit maté­riel de com­mu­ni­ca­tion s’éparpille dans une diver­si­té de tailles et de pro­por­tions. Le stu­dio ins­crit les plans, pro­grammes et docu­ments de visite dans un for­mat dont la ver­ti­ca­li­té agit en mar­queur iden­ti­fiant. S’y conjuguent les trois com­po­santes du lan­gage gra­phique du lieu : typo­gra­phie com­po­sée en Neue Haas, cou­leurs en aplats et ico­no­gra­phie. En cou­ver­ture de ces for­mats fer­més, leurs agen­ce­ments spé­ci­fiques com­plètent le titre pour sin­gu­la­ri­ser l’usage de chaque docu­ment. Adaptés au conte­nu et à sa fonc­tion, leurs déploie­ments jouent des scé­na­rios de (dé)pliage et de façon­nage qui achèvent de les dis­tin­guer et activent l’attention.

L’invitation, pro­gramme et plan de l’exposition pre­nant place dans les vitrines désaf­fec­tées de la ville de Nevers pré­sente une découpe et un pliage per­met­tant de consul­ter l’objet comme un livret mais aus­si comme une carte.

Pour l’exposition de l’artiste Liz Magic Laser, les deux gra­phistes réin­ves­tissent les sché­mas d’expressions faciales du péda­gogue fran­çais François Delsarte. Ces des­sins, impri­més au rec­to blanc du car­ton d’invitation viennent com­plé­ter un ver­so réflé­chis­sant dans lequel le visage de l’invité à l’événement se reflète.

De manière géné­rale, le rec­to des car­tons d’invitation est inves­ti par la repro­duc­tion pho­to­gra­phique d’une œuvre de l’exposition qu’il annonce. Pour le Consortium, Michaël Amzalag et Mathias Augustyniak lui sub­sti­tuent une cita­tion choi­sie par eux et com­po­sée dans une de leurs typo­gra­phies impri­mée en ther­mo­gra­phie tan­dis que le ver­so reçoit en off­set les infor­ma­tions usuelles. De la sorte, les invi­ta­tions du Consortium sont envi­sa­gées comme un espace en propre du centre d’art où, à tra­vers le temps, s’expose et s’archive le tra­vail typo­gra­phique de M/M (Paris). La simple dif­fé­rence d’impression entre les deux faces suf­fit à modu­ler le regard et la lec­ture du destinataire.

Le gra­phiste Pierre Vanni déve­loppe des sup­ports reliés éco­no­miques et sin­gu­liers en « bruts de rota­tive » de livre de poche. Ainsi, c’est seule­ment la griffe dans le cahier qui per­met de relier les pages entre elles. Après Traité des exci­tants modernes, le pro­cé­dé est uti­li­sé pour les Siestes Électroniques 2016, puis pour l’identité du Théâtre de la Cité, Toulouse.

Deux plis rou­lés dis­sy­mé­triques agencent une feuille A4 au for­mat nor­mé d’une invi­ta­tion. Le plus grand pan, un A5 donc, contient les infor­ma­tions rela­tives à l’évènement annon­cé aug­men­tées grâce au pliage de quatre colonnes dévo­lues à la pro­gram­ma­tion du lieu.

SpMillot des­sine pour les édi­tions Cent Pages deux livres. Le pre­mier contient les Billets quo­ti­diens de Stig Dagerman et le second repro­duit un extrait de Sodome et Gomorrhe au cours duquel Marcel Proust convoque la figure de Céleste Albaret, sa gou­ver­nante et secré­taire. Une seule impres­sion, une même reliure pro­duisent les deux ouvrages soli­daires jusqu’à ce qu’un coup de mas­si­cot ne les sépare. Les sia­mois res­tent intri­qués par un poème dédié par Proust à sa sui­vante impri­mé à che­val sur la der­nière page de cha­cun d’eux. Si c’est le pli (à la main) qui fait le livre, alors Céleste en contient un entre ses lignes.

De 1993 à 2016, le Stedelijk Museum Bureau Amsterdam – SMBA était une pla­te­forme dévo­lue à l’art contem­po­rain et située par le Stedelijk Museum au centre ville. Éditée toutes les sept semaines, sa news­let­ter trouve sa forme défi­ni­tive en 2006 lorsque Armand Mevis & Linda Van Deursen en font un livret au for­mat A5 impri­mé en noir, excep­tion faite d’un titre impri­mé en ton direct sur la cou­ver­ture. La fini­tion de l’objet est appor­tée par un scel­lé pré­dé­cou­pé, ce qui per­met donc au lec­teur de l’ôter aisé­ment. Ce sera fina­le­ment le direc­teur du lieu qui s’en sépa­re­ra de la façon la plus radi­cale au motif d’une réduc­tion des coûts bud­gé­taires. L’objet conti­nua à être édi­té à l’identique ampu­té de sa bande adhésive.

Pour le 23e fes­ti­val de Chaumont, Jean-Marc Ballée réa­lise une série dans le style des des­sins de presse du Playboy des années 1950/60. Des figures de Chaumont-le-fes­ti­val y côtoient des pro­ta­go­nistes de Chaumont-la-ville. Ces images s’incarnent ensuite dans le for­mat et la maté­ria­li­té des sup­ports de com­mu­ni­ca­tion qu’elles activent. Plutôt que les expres­sions ins­ti­tu­tion­nelles, ces objets empruntent leur com­por­te­ment à l’alternative. Le car­ton d’invitation suit le modèle des soi­rées VIP et adopte une épais­seur et un clin­quant qui incitent à le conser­ver. Au ver­so, le mes­sage est pas­sé comme une atten­tion per­son­nelle par une ins­crip­tion manus­crite. Une par­tie du tirage conserve cette face vierge afin de doter le direc­teur du fes­ti­val d’une carte de cor­res­pon­dance à sa mesure.

Depuis 1986 à Amsterdam, Henriëtte van Egten, Rúna Thorkelsdóttir et Jan Voss animent Boekie Woekie, librai­rie dédiée aux livres et publi­ca­tions d’artistes. Les livres ven­dus sont empa­que­tés dans des enve­loppes conçues à cet effet par Jan Voss avec les papiers qui ont rete­nu son intérêt.

Un fas­ci­cule repro­duit à l’échelle 1/2,25e des doubles-pages conçues par le stu­dio Joost Grootens, spé­cia­li­sé dans le livre d’architecture et la concep­tion d’atlas. Tandis que le noir est conser­vé, un ton direct fluo est sub­sti­tué aux inter­ven­tions ori­gi­nelles de la cou­leur attes­tant de la pré­oc­cu­pa­tion de ces gra­phistes à for­mu­ler non pas des repré­sen­ta­tions réa­listes mais des tra­duc­tions arti­cu­lées au pro­pos édi­to­rial. L’utilisation des piqûres bou­clettes confirme l’intention d’une conti­nua­tion en série sans que cela ne soit néces­sai­re­ment sui­vi d’effets.

En guise de carte de vœux pour l’année 2016, M/M (Paris) envoie à ses amis une pochette car­ton­née ren­fer­mant en son sein un écus­son bro­dé. La pochette blanche per­met aux deux gra­phistes d’y ins­crire un envoi ami­cal. Elle est ornée en son centre du mono­gramme du duo mar­qué à chaud en noir et or sur un embos­sage. La face interne est impri­mée à la façon des toiles que les mai­sons de cou­ture uti­lisent au revers de leurs pièces. En sep­tembre de la même année, Michaël Amzalag et Mathias Augustyniak pré­sen­taient World of M/M, une col­lec­tion cap­sule de sacs conçus en col­la­bo­ra­tion avec Tokishi. Ornés des mêmes écus­sons à l’extérieur, leur inté­rieur reçoit en dou­blure une toile siglée au motif sem­blable à celui de leurs vœux.

Le Centre inter­na­tio­nal de recherche sur le verre et les arts plas­tiques est le seul centre d’art fran­çais à n’être qu’un lieu de pro­duc­tion. L’exposition des pro­jets se fait alors dans d’autres lieux. Cette spé­ci­fi­ci­té logis­tique a orien­té l’identité gra­phique qui pro­pose d’utiliser un fonds ico­no­gra­phique sur cha­cun des sup­ports impri­més du centre d’art. Ainsi, la pla­quette mécé­nat ren­ferme en son sein une déli­cate sélec­tion de vues d’atelier, de vues d’exposition et de vues de la collection.

Bizzarri-Rodriguez mani­pulent les maté­riaux impri­més de la com­mu­ni­ca­tion du Cyclop. Pour les pro­grammes du lieu, les deux gra­phistes pro­posent un contraste fron­tal de maté­riaux : cou­ché brillant et car­ton brut. On peut y voir un clin d’œil aux maté­riaux sou­vent bruts assem­blés par Tinguely dans ses sculptures.

Le stu­dio Bizzarri-Rodriguez mani­pule les maté­riaux impri­més de la com­mu­ni­ca­tion du Cyclop. Les car­tons d’invitations réunissent plu­sieurs ver­nis­sages et expo­si­tions qu’une pré-découpe peut dissocier.

Pour la carte de vœux 2006 du Centre National des Arts Plastiques, Philippe et Sophie Millot livrent un objet sia­mois, un regard mar­qué à chaud qu’une ligne de pré­dé­coupe per­met de scin­der en deux signets.

En guise d’« expé­rience péda­go­gique », Étienne Bernard et Aurélien Mole pro­posent une expo­si­tion où se confrontent les réfé­rences habi­tuel­le­ment convo­quées par la péda­go­gie de l’art. L’invitation reprend à l’échelle des frag­ments de l’affiche, qui elle-même repro­duit des images et docu­ments ras­sem­blés par les gra­phistes en réfé­rence aux artistes pré­sents dans l’exposition.

Faisant suite au célèbre Bulletin publié par la gale­rie hol­lan­daise Art & Project de 1968 à 1989, le CNEAI et le col­lec­tif new-yor­kais Continuous Project pro­posent à de nou­veaux artistes d’investir une forme d’objet simi­laire dans son for­mat : un A3 blanc impri­mé en noir et plié croisé/accordéon.

À par­tir de l’ouverture de sa gale­rie en 1989, Florence Loewy conçoit chaque semestre un livret pré­sen­tant une des­crip­tion détaillée des ouvrages et mul­tiples à vendre. Un artiste est invi­té à chaque paru­tion à inves­tir la cou­ver­ture. Ici c’est Michelangelo Pistoletto qui pro­pose « 31 ans dans le miroir ».

La sen­si­bi­li­té au façon­nage, à la dorure et à l’embossage a qua­li­fié pen­dant plu­sieurs années le tra­vail mené par Antoine + Manuel pour les col­lec­tions haute cou­ture Christian Lacroix. Les gra­veurs de l’Atelier André et de l’Atelier Gamar ont par­ti­ci­pé à cette exi­gence lors de la réa­li­sa­tion des contre-formes d’embossage en lai­ton gra­vées à la main pour les car­tons d’invitation aux défilés.

La pièce de théâtre pro­téi­forme Bibliomania amène ses deux pro­ta­go­nistes à pro­duire des objets per­met­tant de lier des situa­tions, des espaces et des tem­po­ra­li­tés. L’acte 1 donne lieu à la pro­duc­tion de « book­marks » ani­més par des « book­worms » man­geurs de livres, sur des rubans hono­ri­fiques per­son­na­li­sés en ligne. Par la suite de nou­veaux rubans s’introduisent dans la librai­rie San Seriffe (Amsterdam) avant qu’une troi­sième série d’objets per­son­na­li­sés n’annonce un opus au Crédac (Ivry). Entre temps, vingt ser­viettes per­son­na­li­sées en lignes sont pro­duites à l’occasion de Bibliomania Act 2 afin de de séquen­cer la dis­cus­sion mise en place dans le bar Bob’s Your Uncle au Kunstverein (Amsterdam).

La pièce de théâtre pro­téi­forme Bibliomania amène ses deux pro­ta­go­nistes à pro­duire des objets per­met­tant de lier des situa­tions, des espaces et des tem­po­ra­li­tés. L’acte 1 donne lieu à la pro­duc­tion de « book­marks » ani­més par des « book­worms » man­geurs de livres, sur des rubans hono­ri­fiques per­son­na­li­sés en ligne. Par la suite de nou­veaux rubans s’introduisent dans la librai­rie San Seriffe (Amsterdam) avant qu’une troi­sième série d’objets per­son­na­li­sés n’annonce un opus au Crédac (Ivry). Entre temps, vingt ser­viettes per­son­na­li­sées en lignes sont pro­duites à l’occasion de Bibliomania Act 2 afin de de séquen­cer la dis­cus­sion mise en place dans le bar Bob’s Your Uncle au Kunstverein (Amsterdam).

Chaque année, l’imprimerie Lézard Graphique confie à un gra­phiste choi­si la concep­tion de sa carte de vœux sous la forme d’un calen­drier. Jean-Marc Ballée répond à l’invitation par une série de sti­ckers expé­diés dans une enve­loppe de car­ton séri­gra­phié. Comme exca­vé des espaces sau­vages et contre-cultu­rels amé­ri­cains, ce tas de pierres, pré­cieuses ou non, com­pose un pay­sage miné­ral, envi­ron­ne­ment natu­rel du lézard, une col­lec­tion de cailloux tels qu’en ramassent les enfants.

Pour la com­mu­ni­ca­tion de l’exposition « Une autre conspi­ra­tion » orga­ni­sée par l’ENSBA Lyon, la HGB Leipzig et la BF15 Lyon, les deux gra­phistes inves­tissent le riso­graphe de l’École des beaux arts de Lyon et ren­ta­bi­lisent le for­mat A3 en le décou­pant en six bandes. Ce for­mat pou­vant se glis­ser sous le man­teau peut aus­si être re-décou­pé en petits tickets à dif­fu­ser par cha­cun : « envoie cette lettre à dix per­sonnes que tu connais ».

Depuis 2001 SpMillot des­sine l’ensemble des livres de la col­lec­tion Cosaques des édi­tions Cent Pages. Un marque-page repre­nant l’ensemble des titres parus est impri­mé sur une carte cou­chée une face au gram­mage consi­dé­rable dont l’épaisseur et la rigi­di­té mettent à mal la finesse de la reliure en dos car­ré col­lé des ouvrages de la collection.

Tels qu’ils appa­raissent en cou­ver­ture de leur mono­gra­phie M/M (Paris) de M à M, les pro­fils de Mathias et de Michaël appa­raissent sur les faces de cette double médaille, cha­cune enri­chie d’un réper­toire de 26 signes et tra­vaux du duo. Dessinées par M/M (Paris) et réa­li­sées par les arti­sans des ate­liers de gra­vure de la Monnaie de Paris, ces médailles étaient acces­sibles dans six dis­tri­bu­teurs répar­tis sur le par­cours de la Nuit Blanche 2013. Chacun d’eux conte­nait une pièce en argent réunis­sant les deux faces sur une même pièce.

Pour pro­mou­voir le site inter­net du chaus­seur bor­de­lais Michard Ardiller, Benoît Cannaferina n’utilise qu’un embos­sage sur papier afin de citer le mar­quage des cuirs.

En écho à l’exposition « Beyond These Walls » qui s’intéresse à mettre en jeu l’architecture de la South London Gallery, le stu­dio OK-RM pro­pose une invi­ta­tion-pro­gramme à l’architecture joueuse. À l’aide des tex­tures d’un papier affiche à dos bleu, d’un pli accor­déon di-symé­trique replié et d’un car­ton gris insé­ré on obtient des rythmes sac­ca­dés de déploie­ment de l’information.

En guise de carte de visite, le gra­phiste hol­lan­dais Karel Martens imprime ses coor­don­nées à l’aide d’un tam­pon sur des pan­se­ments adhésifs.

Outils de la per­for­mance au long cours de l’artiste Adrian Piper, ces deux cartes sont dis­tri­buées dans deux situa­tions trai­tant de l’identité. La pre­mière est dis­tri­buée aux indi­vi­dus ayant eu des pro­pos racistes à proxi­mi­té de l’artiste. La seconde aux per­sonnes ten­tant de dra­guer Piper lorsqu’elle arrive seule dans un bar.

L’identité gra­phique du Centre d’Art Contemporain de Brétigny-sur-Orge s’écrit à tra­vers une rési­dence au long cours de Coline Sunier et Charles Mazé. Un lan­gage s’articule à tra­vers la créa­tion et l’utilisation de deux typo­gra­phies dont les noms reprennent ceux des RER reliant Brétigny à Paris. Sans sérif et sans contraste, le carac­tère BALI sert à la trans­crip­tion des mes­sages. LARA s’augmente au rythme des pro­jets du CACB qui sont autant d’occasions d’activer des signes sup­plé­men­taires pré­le­vés dans l’environnement visuel du centre. Imprimées au for­mat carte de visite, les invi­ta­tions de la pre­mière expo­si­tion sont l’occasion de l’édition des bal­bu­tie­ments de l’abécédaire : une série de A, B et C capi­tales, trois pre­mières lettres qui déjà com­posent l’acronyme CACB.

Accueilli par le Bazaar Compatible Program à Shanghai, Claude Closky, dont on connait la curio­si­té pour le temps, pro­duit, sur un objet nor­ma­le­ment voué à pro­mou­voir les pres­ta­tions d’entreprises, un calen­drier 2017 dont les dates vont à l’encontre de la productivité.

Chargé de la concep­tion d’Everything You Wanted To Know About Curating, paru chez Sternberg Press et signé par Hans Ulrich Obrist, Zak Group ima­gine en 2011 un nou­veau signe de ponc­tua­tion dont le des­sin est réa­li­sé avec le des­si­na­teur de carac­tères Radim Peško, qui asso­cie le tra­cé d’un point d’interrogation à celui du signe ∞. Le point d’interfinité marque une ques­tion appe­lant tout à la fois un nombre infi­ni de réponses et aucune réponse en soi. En 2017, à l’occasion d’une expo­si­tion de la bien­nale de Brno, ce spé­ci­men typo­gra­phique est publié, asso­cié à une col­lec­tion de ques­tions inter­fi­nies, le livret pré­sente une série de signes des­ti­nés à com­plé­ter les typo­gra­phies des­si­nées par Radim Peško.

Chargé de l’identité et de la com­mu­ni­ca­tion du Johann Jacobs Museum, Vier5 en déve­loppe l’écriture à tra­vers la com­bi­nai­son du Zueri-tan­gente et du Zueri-rund, deux typo­gra­phies spé­ci­fi­que­ment créées par eux. Dédié aux pra­tiques hybrides qui relient les démarches pure­ment artis­tiques aux arte­facts du quo­ti­dien, le lieu voit ses mes­sages s’inscrire diver­se­ment selon leurs fina­li­tés et les moda­li­tés de leur dif­fu­sion. Les objets de com­mu­ni­ca­tion reçoivent une maté­ria­li­té forte via le recours à la séri­gra­phie qui per­met d’imprimer le tis­su de ban­nières infor­ma­tives dis­po­sées à l’entrée du lieu ou de mar­quer le car­ton for­mat enve­loppe des­ti­né à la pro­duc­tion aus­si bien des invi­ta­tions que des cartes de correspondance.

Entre 2003 et 2006, l’artiste Claude Closky inves­tit les cartes du gale­riste Davis Fleiss et du desi­gner Olivier Vadrot, pour y appo­ser manuel­le­ment ses propres coor­don­nées en rayant les infor­ma­tions pré­cé­dem­ment impri­mées. Dans le sens inverse l’artiste pro­pose aux deux pro­ta­go­nistes de noter leurs coor­don­nées sur ce qui était aupa­ra­vant sa propre carte de visite. Scannées et impri­mées à plu­sieurs cen­taines d’exemplaires, ces cartes conti­nuent d’être fonc­tion­nelles, en par­ta­geant un même ter­ri­toire pour deux individus.

Invités à réa­li­ser les dif­fé­rents docu­ments et sup­ports de média­tions de la Documenta 14 à Athènes, les gra­phistes de Vier5 des­sinent une typo­gra­phie ver­na­cu­laire qui est uti­li­sée pour l’ensemble des car­tels. De petits pan­neaux de plas­tique blanc car­rés, issus du voca­bu­laire de la rue, sont uti­li­sés comme sup­port aux lettres adhé­sives de la signa­lé­tique des œuvres expo­sées en exté­rieur. Dans la même idée, de pré­cieux petits pavés de marbre séri­gra­phiés aux noms des artistes viennent fixer au sol des toiles com­po­sées des car­tels des œuvres expo­sées en intérieur.

L’artiste Marie-Ange Guilleminot inves­tit, Quai Conti à Paris, trois boîtes his­to­ri­que­ment dédiées aux bou­qui­nistes. Deux teintes de vert sont auto­ri­sées par l’administration pour les cou­leurs de ces boîtes. Pour en faire la pro­mo­tion SpMillot pro­duit deux modèles de cartes de visites embos­sées et dorées à chaud sur deux papiers tein­tés en leur masse dans ces deux cou­leurs. Si l’une des cartes est com­po­sée d’un seul papier, l’autre est contre-col­lée sur un papier blanc, sans doute afin d’avoir une épais­seur iden­tique pour les deux objets.

Chargés de la concep­tion du pro­gramme, des annonces presse et de l’invitation à la 24e édi­tion du Festival inter­na­tio­nal de l’affiche et du gra­phisme de Chaumont, Marie Proyart et Jean-Marie Courant évitent de repro­duire l’affiche du fes­ti­val ou de créer une image sup­plé­men­taire pour le rec­to de l’invitation. Celle-ci est abor­dée comme le géné­rique de l’événement, dérou­lant son conte­nu au fil de ses plis accor­déons. Recto pour le fran­çais, ver­so pour l’anglais. L’objet est expé­dié fil­mé, accom­pa­gné de cartes pos­tales dont les rec­tos portent cha­cun un visuel rela­tif à l’un des pro­jets annoncés.

Invités à réa­li­ser les dif­fé­rents docu­ments et sup­ports de média­tions de la Documenta 14 à Athènes, les gra­phistes de Vier5 pro­posent d’envahir la ville du signe 14 à l’aide de graf­fi­tis, sti­ckers et même chaus­settes. Un moyen pour eux d’annoncer, d’intégrer et de faire coha­bi­ter au fur et à mesure l’évènement au contexte grec.

Trois per­ruches à col­lier, une espèce consi­dé­rée comme inva­sive, illus­trent le nombre impor­tant d’artistes fran­çais ayant migré à Bruxelles. À la manière des éti­quettes sur les fruits, elles font office de logo­type pour le pro­gramme cultu­rel EXTRA orga­ni­sé par l’ambassade fran­çaise, qui vise à sou­te­nir la scène fran­çaise de Bruxelles dont fai­saient par­tie les graphistes.

Apparue dans le décor de la pièce La Pluie d’Été/Hiroshima mon amour, after Marguerite Duras, diri­gée par Éric Vigner en 2006, à tra­vers dif­fé­rentes expo­si­tions mais aus­si au sein d’une typo­gra­phie nom­mée Irradiation, ce motif de trame agran­die (un point des­si­né par une constel­la­tion de points) met en sujet ce qui dis­pa­raît géné­ra­le­ment au titre de forme de la tech­nique. Comme le détail qui devien­drait l’objet per­ma­nent de la dis­cus­sion, cet usage en lino­léum per­met ain­si de com­po­ser cou­leurs et den­si­tés car­ré par car­ré, tel un affi­chage écran.

Adepte de la mani­pu­la­tion des objets dédiés à l’organisation du temps, Manuel Raeder pro­pose en 2016 un nou­veau calen­drier à déployer en invi­tant douze artistes inter­na­tio­naux. Le pay­sage que les dif­fé­rentes feuilles ajou­rées et super­po­sées com­posent est propre à l’alignement des per­fo­ra­tions et à l’organisation don­née par le propriétaire.

Olivier Lellouche et Olivier Lebrun inter­rogent, à tra­vers De Stihl, les modes de pro­duc­tion du desi­gn. Ils pro­posent en 2013, une pro­jec­tion de dia­po­si­tives sur la vie d’Ugo Mari, frère dans l’ombre d’Enzo. Chaque dia­po­si­tive est sous-titrée par les paroles de ce frère. Tel un livret d’opéra cette publi­ca­tion pré­sente les textes de cette pro­jec­tion, mais sur­tout, ren­seigne sur leurs pro­ve­nances réelles : paroles de chan­sons, cita­tions de textes théo­riques, extraits des Simpson. Cet objet four­nit donc les clés d’une impos­ture, mais pro­longe aus­si cette pro­jec­tion d’un per­son­nage fic­tif dans notre réel.

Le cata­logue de l’exposition col­lec­tive des nomi­nés au 15e prix de la Fondation d’entreprise Ricard dont le titre est empreint à l’œuvre de Marguerite Duras, pro­pose en son cœur, un cor­pus de cartes pos­tales, marque-pages volants, sur les­quels sont impri­més des repro­duc­tions pho­to­gra­phiques de pièces, des vues d’expositions ou les sources des cita­tions uti­li­sées par la revue Criticism dont cer­tains textes sont repro­duits dans l’ouvrage. C’est ain­si une somme de docu­ments qui peuvent être consul­tés, mani­pu­lés et ré-ordonnés.