Pour la première étape de l’exposition du Fonds International d’Objets Imprimés de Petite Taille le collectif Toner Toner propose de re-publier trois documents, présentés en amont de l’exposition et abordant tous les mois un sujet différent sur le statut des objets imprimés et/ou de l’information. Alors que le premier traite du statut des distributeurs de prospectus publicitaires, le second s’intéresse à l’aspect spectaculaire de l’information et le troisième est un extrait de l’ouvrage d’Inge Scholl qui décrit dans ce passage l’attention portée à la conception des tracts de résistance.
Afin de célébrer l’habileté technique de l’imprimeur parisien Gerfau, Christophe Jacquet assemble différentes techniques de fabrication et de finition pour y développer une forme d’essai visuel en écho au Bœuf écorché, célèbre tableau de Rembrandt. Ainsi se combinent des contre-collages de carton gris sérigraphié, de l’impression sur papier bible, une forme de découpe, des adhésifs, pour un objet aux strates multiples.
Pour cet ouvrage revenant sur une série de colloques et une exposition autour des questions migratoires en Europe centrale après 1902, deux techniques cinétiques sont employées en parallèle de la lecture du texte. La première, celle de la séquence d’images animées permet de voir en feuilletant l’ouvrage des formes migrantes qui passent de l’oiseau à la main ou l’ancre de bateau. La seconde permet de lire sur la tranche de l’ouvrage plié dans un sens ou dans l’autre, deux inscriptions manuscrites que l’on suppose être une version anglaise et une version tchèque du même contenu.
En charge de l’identité visuelle du Strelka Institute à Moscou, Anna Kulachëk porte une attention particulière aux matériaux utilisés pour les objets imprimés. Ici, deux cartons d’invitations à la rigidité renforcée : le premier joue de la teinte verdâtre et de la transparence du plexiglass quand le contre-collage des papiers teintés masse du second cite un jaspage sur tranche.
Après le projet The Annotated Reader, Ryan Gander poursuit son intérêt pour les annotations de textes majeurs en proposant ce pochoir dont les ajours sont définis par les annotations de l’artiste sur une page du texte Ways of Seeing de John Berger. Une synthèse visuelle d’informations textuelles qui invite à la soirée d’inauguration de la foire du livre d’art Printed Mater.
La maison d’édition de multiples d’artistes We do not work alone produit avec Elsa Werth, un objet dans la continuité de son intérêt pour l’appropriation joueuse des objets du monde du travail. L’objectif étant ici d’aller de 1 à 30 en incluant l’ensemble des mesures de la règle via une formule arithmétique complexe.
Pour la marque de joaillerie Patcharavipa, les graphistes conçoivent un catalogue sensuel usant de 4 papiers différents aux multiples formats, imprimés en noir ou gaufrés. Cet assemblage est discret en informations et laisse la place aux tonalités et à la main des papiers.
Pour le restaurant zurichois MIKI Ramen, le graphiste Laurenz Brunner joue du contraste entre finesse et préciosité de la dorrure à chaud aux motifs de nouilles et un verso brut dédié aux informations pratiques.
Les contre-formes du motif présentes au verso ainsi que l’utilisation d’un papier couché sur chrome brillant blanc au recto (zone habituelle d’écriture manuscrite) contraignent l’appropriation et la personnalisation que le photographe et directeur artistique Qiu Yang peut faire de sa carte de correspondance.
Pour cet objet assemblant carton d’invitation à l’exposition, affichette, invitation à un dîner, le studio anglais relie ; à l’aide d’un imposant trombone bicolore ; trois feuilles volantes, pliées ou non, utilisant huit tons Pantone au total. Ce feu d’artifice visuel souligne la thématique de l’exposition : mêler des travaux d’artistes de différentes générations abordant le sujet de l’humour.
Julie Peeters et Scott Ponik conçoivent depuis 2014 les cartons d’invitation du centre d’art canadien Artspeak. Cartons dont le rainage central invite à transformer leur format A5 initial en un dépliant A6 et ainsi isoler l’image au traitement bitmap dont la délicatesse est renforcée par une encre gonflante.
Lors de la constitution du fonds d’objets de petit format, les commissaires ont longtemps cherché un projet qui aurait pu s’emparer du papier et des plis multiples utilisés notamment pour les notices de médicament. N’en trouvant pas, ils ont alors réinvesti ce principe pour le carton d’invitation, permettant d’inclure ce type d’objet dans la collection.
Pour l’exposition au musée Hepworth Wakefield dont le commissariat était assuré par le styliste Jonathan Anderson, le studio OK-RM produit deux invitations, en écho l’une de l’autre, faisant elles-mêmes écho aux questions de références, de citations, de mises en comparaisons abordées dans l’exposition. Pour le carton d’invitation sont associées sur la même face une sculpture de Giacometti et une photographie de Jamie Hawkesworth faisant ici référence à l’Homme qui marche (célèbre sculpture de ce même Giacometti). Pour l’invitation au diner inaugural, ces deux œuvres s’associent par l’insertion d’un premier carton dans un second ajouré. On souligne ici la rencontre des genres au sein de l’exposition.
Éditée par la maison d’édition BAT, ancêtre de <o> future <o>, FAN (Free Art News) invitait un auteur, un commissaire d’exposition, un artiste ou encore un universitaire à s’emparer des deux faces d’un format A3 plié en A6. Chaque numéro, gratuit et tiré à 100 exemplaires en risographie, était envoyé par la poste aux tirés au sort parmi une liste d’inscrits.
La perruque est une revue au format long, mais étroit, qui édite et diffuse des spécimens typographiques. Chaque numéro est imprimé en amalgame d’autres impressions chez deux offsettistes belges et français, profitant ainsi d’espaces laissés habituellement vierges.
À la fois feuille de salle et catalogue d’exposition, le petit livret « Il pleut, tulipe » reprend le format d’un flip book au sein duquel défilent, sur l’ensemble des belles pages, les 24 caractères japonais issus de la vidéo Conversation avec un cactus, d’Elise Florenty et Marcel Türkowksy, puis une capture d’écran des films montrés dans l’exposition. Présent uniquement sur les pages de gauche, l’ensemble des textes et informations est composé d’un même corps de texte tout au long du livret.
Pour le programme du centenaire du plus grand mouvement de grève suisse, Simone Koller et Corina Neuenschwander décalent d’un peu plus de 2,5 centimètres le premier pli, allongeant légèrement le format qui aurait dû être un A5 plié. Grâce à cette astuce, la reproduction d’un tract original, composé avec une typographie Fraktur emblématique de la période, se confronte à une vision plus contemporaine par l’usage d’une linéale typiquement suisse.
Dans le cadre du festival de musique suisse Bad Bonn Kilbi, dont ils réalisent l’identité, Adeline Mollard et Clemens Piontek investissent un support singulier pour communiquer l’événement. En 2018 ils produisent un sticker dont la découpe et le papier miment le CD-ROM et qui fait référence à un univers musical déjà d’un autre temps.
En guise de scénario, comme support au déroulé de conférences riches en documentation, le studio officeabc produit un tirage très limité de dépliants fluorescents. Ces dépliants, imprimés sur une machine qui sert généralement à produire et plier des plans, permettent aussi de conserver une archive de conférences, trop souvent dans l’oubli faute d’archive accessible en ligne.
À la fois catalogue, cartel et affiche, ce document aborde les différentes strates temporelles et spatiales liées à l’exposition menée par Jérôme Dupeyrat aux Abattoirs de Toulouse. Les différents plis et sens de lecture organisent et segmentent les usages.
En charge de l’identité du CRAC Alsace, Coline Sunier et Charles Mazé proposent, pour l’exposition « Il pleut, tulipe », une initiation aux hiraganas : un des quatre systèmes d’écriture du japonais, également utilisé dans la vidéo Conversation avec un cactus d’Elise Florenty et Marcel Türkowksy, qui est projetée durant l’exposition. Clefs pour comprendre et traduire la vidéo, ces cartons d’invitation sont aussi des outils d’apprentissage chers aux graphistes, pour ce centre d’art dont le bâtiment est une ancienne école.
Alors que les cartes de visites rivalisent souvent pour avoir un papier le plus épais possible, celle de la galerie de Birmingham utilise, en plus d’un format carré contraignant, un support ultra léger qui en fait un objet précieux, à manipuler avec délicatesse.
Comme des portes qui s’ouvriraient dans les archives d’intentions curatoriales et artistiques passées et présentes, la publication du centre d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine articule, à travers des plis et replis, un ensemble de matériaux papiers et iconographiques aux contrastes puissants et sans cesse renouvelés.
Fictions, abstractions joyeuses et tentatives ordinaires, tel est le titre de la face catalogue du poster réalisé pour l’exposition de Jean-Marc Ballée en 2005. Ce poster assure d’un côté la communication de l’exposition à venir et, de l’autre, archive, documente et compile le travail montré. Cette invitation/archive de résidence qui donne la part belle aux formes, textures et matériaux est imprimée sur un délicat papier au calandrage crocodile.
En annonce du Festival international de l’affiche à venir et afin de souhaiter les bons vœux pour l’année 2007, la ville de Chaumont envoie un document modeste qui commence à assembler les éléments graphiques de l’affiche de l’événement futur. La légende voudrait que l’ensemble ait été imprimé chez un petit imprimeur du 18e arrondissement parisien dont les tarifs pour la dorure à chaud écrasaient toute concurrence.
Un reflet démoniaque brisé d’une Alice dans le miroir annonce l’exposition « Antidote 7 » de la Galerie des Galeries. En appui des finesses de dessin et de composition, un vernis sélectif vient amener une brillance à l’encre noire imprimée sur papier mat.
Cet ensemble de six modules permettant de développer des formes graphiques diverses à partir de textures de placage adhésif est ici mis à profit par Mathias Schweizer pour dessiner une typographie dont l’appareil photo est l’outil essentiel pour fixer les compositions et lettres produites.
Pour produire cette invitation au défilé, les graphistes s’emparent d’un document de la collection Hubert de Givenchy, traduit et interprété en huit couleurs pantone sous la forme d’un poster plié sous enveloppe.
L’identité visuelle du centre d’art Looiersgracht 60, réalisée par le Studio Veronica Ditting, part de la volonté de stocker et conserver l’ensemble des imprimés. Ainsi chaque document est perforé afin de permettre son rangement dans un classeur. Les façonnages et plis des livrets d’exposition varient à chaque fois, de même que le nombre et la forme des perforations. Cette liberté laissée permet d’identifier et de regrouper les différents événements au sein de la série.
En charge de l’identité visuelle du centre d’art amstellodamois Looiersgracht 60, le Studio Veronica Ditting utilise, pour les enveloppes, une gamme de papier dont les couleurs contrastent avec l’aplat noir imprimé sur la face intérieure. Celui-ci, qui permet d’assurer la confidentialité du contenu du pli, apporte également un élément de surprise lors de son ouverture.
Pendant six années, le graphiste fait conserver chez son imprimeur différentes « feuilles de passe » (premières feuilles d’impression dont la qualité, encore en réglage, les rend non utilisables). Ces feuilles de passe ou macules sont issues de l’impression des ouvrages qu’il a conçus, dont une bonne partie pour sa propre maison d’édition BOM DIA BOA TARDE BOA NOITE. Elles se compilent sous la forme d’un livre épais, dont l’intérêt est la contemplation d’un recueil de projets au moment du « faire ».
À la fois feuille de salle et catalogue en écho à la scénographie de l’exposition à l’ENAC de Lausanne, le document circulaire à pli croisé présente l’ensemble des ouvrages qui auraient alimenté le livre exemplaire d’Aldo Rossi L’architecture de la Ville, 1966.
Les noms des trois fondateurs de la galerie Mendes Wood DM étant centraux dans le nom du lieu, c’est l’articulation de leurs initiales qui fait vivre l’identité graphique. Comme une sorte de constant ré-accrochage, chaque support propose des articulations différentes des initiales sous forme de monogrammes.
Le Contemporary Art Club de Vienne communique à travers une identité graphique majoritairement fondée sur la typographie. Afin de promouvoir les trois événements d’un trimestre, Manuel Raeder propose une série de papiers colorés extra-fins pour accompagner la carte glissée sous enveloppe. Cette enveloppe est, elle aussi, doublée d’un papier très fin.
Pour l’exposition de l’école d’art expérimentale F + F, le studio NOI propose, dans un format faussement carré, une invitation où la face photographique fait écho à son verso typographique en reprenant les signes « F + F » à travers des corps humains.
Pour la salle de projection, de concert et d’événements culturels bruxelloise, les deux graphistes proposent une surcouverture pour les programmes qui fait écho aux cartons d’invitations, eux-mêmes dessinés en écho à la programmation au moyen de formes de découpe et autres plis.
Pour la présentation de la collection femme automne/hiver 2017–2018 de la marque Loewe, M/M (Paris) conçoit pour Jonathan Anderson un petit livre, dont le tirage est limité au nombre de sièges pour le défilé. L’ouvrage revient sur la scénographie conçue autour d’une collection d’orchidées rares et de photographies originales de Lionel Wendt et permet donc de mettre des mots sur les images et signes intégrés au défilé.
Afin d’établir un lien entre les différents ouvrages de la collection Beyond Sound, publiée par Christophe Daviet-Théry, les graphistes proposent un écho des types de papier entre chaque publication. Ainsi, le papier de l’intérieur d’un ouvrage est utilisé en couverture du suivant et ainsi de suite.
Afin de promouvoir, au sein même de la carte de vœux de l’institution, le déménagement du Centre National des Arts Plastiques, les graphistes proposent 2018 phrases différentes générées informatiquement à partir d’une même structure grammaticale.
Portfolios, affichettes, timbres, stickers, impressions sur soie ou glassine et marquages sur papier, les invitations aux défilés Givenchy prennent librement la forme d’images ou d’objets répondant à l’imaginaire du styliste Riccardo Tisci, dans un dialogue libre avec les campagnes publicitaires de la marque. Destiné à être porté au poignet, le masque, objet de costume et de regard, reprend ici un motif plusieurs fois revisité par les graphistes.
Tubelight est une revue critique néerlandaise gratuite au sujet de l’art dont la conception graphique des numéros 71 à 87 est confiée au studio Meeusontwerpt. De format A4 et imprimée en un ton noir sur un papier offset blanc standard, elle a la particularité d’être marquée au centre de l’ensemble de ses pages d’une ligne de prédécoupe. Celle-ci permet d’alléger la revue de ses textes critiques pour ne garder qu’une version image.
Le carton d’invitation de la photographe Cuny Janssen, réalisé par Jana & Hilde Meeus, est imprimé sur une carte au verso couleur kraft qui contraste avec le recto sur un couché blanc plus habituel. Deux lignes de prédécoupes diagonales traversent le format dans sa hauteur permettant à la carte de tenir debout une fois les deux angles cornés.
Des cartes postales sont éditées par Experimental Jetset à l’occasion d’expositions, de la publication de leur monographie, de déménagements, de conférences ou de la conception de timbres. Ces objets de correspondance attestent de la générosité d’écriture du studio, dont l’approche des projets intègre un rapport privilégié au texte pour la présentation et le commentaire du travail et de son sujet, au point d’atteindre l’emploi des formes typographiques. De façon générale, le format et les modalités de diffusion sont souvent pris en compte par Experimental Jetset afin d’ajuster l’usage dévolu à chaque support utilisé.
Dans son intérêt pour les modes et outils de production, Xavier Antin produit différentes séries de vis en bronze dont la clé est une lettre ou un glyphe composé dans la typographie Univers. Cet outil, d’habitude universel dans son usage, est alors réservé aux détenteurs de cette clé. L’outil devient sculpture mais aussi publication en articulant différents signes entre eux.
L’identité graphique du Centre d’Art Contemporain de Brétigny-sur-Orge s’écrit à travers une résidence au long cours de Coline Sunier et Charles Mazé. Un langage s’articule à travers la création et l’utilisation de deux typographies dont les noms reprennent ceux des RER reliant Brétigny à Paris. LARA s’augmente au rythme des projets du CACB qui sont autant d’occasions d’activer des signes supplémentaires prélevés dans l’environnement visuel du centre. Alors que le caractère BALI, sans sérif et sans contraste, sert à la transcription des messages. Le spécimen de ce dernier est imprimé sur crayon gris, permettant au BALI d’accompagner tous les types d’inscriptions du centre d’art.
Afin d’animer les visites de scolaires durant l’exposition « Membrains » de Florian Sumi, le CAC Brétigny produit une série de cinq tatouages éphémères reprenant des signes issus du Lycée Jean-Pierre Timbaud, situé en face du centre d’art, redessinés par les graphistes.
Dans le cadre du festival de musique suisse Bad Bonn Kilbi, dont ils réalisent l’identité, Adeline Mollard et Katharina Reidy investissent chaque année un support singulier pour communiquer l’événement. En 2017 des biscuits chinois refermant des maximes en langue allemande accompagnent la programmation plutôt que le thé.
Pour son cycle d’expositions au CNEAI centre national d’art contemporain, l’artiste Christophe Lemaitre invite les graphistes de Spassky Fischer à produire la communication. Pour chacune des quatre étapes, un tirage photo numérique reproduisant une œuvre réalisée pour les expositions est inséré dans une enveloppe sur laquelle les informations habituelles d’un carton d’invitation sont sérigraphiées. Un moyen pour l’artiste de produire l’archive de son travail en même temps que sa communication.
Les invitations aux défilés d’Alexander McQueen proposent plusieurs spécificités. La première est l’impression récurrente des informations logistiques sur un papier très fin de 18 gr/m2. Ce papier vient habiller l’impression d’une gravure sur cuivre pour la collection femme ou se superposer à une impression typographique au plomb pour les hommes.
Les invitations aux défilés d’Alexander McQueen proposent plusieurs spécificités. La première est l’impression récurrente des informations logistiques sur un papier très fin de 18 gr/m2. Ce papier vient habiller l’impression d’une gravure sur cuivre pour la collection femme ou se superposer à une impression typographique au plomb pour les hommes.
Pour cette invitation à la collection automne/hiver 2018 de la marque Miu Miu, une encre vient déposer l’image d’un abécédaire illustré sur un papier de grammage ultra léger glissé sous pochette à rabats.
Comme une déclinaison du vocabulaire formel du studio M/M (Paris), The World Of M/M (Paris) compile, redéploie et archive une série de signes iconiques à travers différents supports. Ici, il s’agit de tatouage éphémères produits à l’occasion de l’exposition « C’est Wouf ! » à la galerie Air De Paris.
Comme une mise à feu des premières collections de Natacha Ramsay-Levi pour Chloé, M/M (Paris) propose une série d’invitations matérialisées par une boîte d’allumettes. Ce modèle-ci reprend une illustration de Rithika Merchant, déjà présente dans la collection.
En écho aux fines brillances de la scénographie du défilé automne hiver 2017 de la marque Acne, le studio M/M (Paris) propose une invitation dorée à chaud puis découpée au laser afin d’offrir un maillage scintillant.
L’identité graphique et les cartons d’invitations de la galerie, spécialisée dans la photographie contemporaine, assemblent, par une même agrafe, un vocabulaire technique lié à la photographie et un aperçu du travail des artistes concernés. Ce couple de données est articulé dans des formats aux façonnages constamment différents.
Sollicité pour créer la carte de vœux 2007 du Centre National des Arts Plastiques, M/M (Paris) s’associe à l’artisan chocolatier Christian Constant pour produire une mise en volume de l’identifiant qu’ils ont conçu pour l’institution en 2005. Le signe comestible est un assemblage de trois chocolats différents.
En 2005, M/M (Paris) formule pour le Centre National des Arts Plastiques une identité visuelle qui conserve formellement la mémoire de la cocarde subvertie en 1984 par Grapus pour le CNAP. Le nouveau monogramme se comporte comme un poinçon d’artisan qui, en estampille, certifie et soutient le travail de l’art. La forme renvoie à l’essence administrative du CNAP et son dessin se rapproche des sinuosités des trombones qui relient les documents et les formulaires. Comme souvent, la carte de vœux est l’occasion de produire un objet inaugural, le logo lui-même découpé au laser dans un métal bleu, blanc ou rouge.
Depuis 2010, Joris Kritis (avec Julie Peeters de 2010 à 2013) est en charge de l’identité visuelle de la salle de projection, de concert et d’événements culturels belge, le Beursschouwburg. Deux des cartons d’invitation réalisés ont la particularité de pouvoir être utilisés pour se déguiser, au moyen de formes de découpes dessinées pour l’occasion. Le premier se déploie en couronne, pour fêter le 50e anniversaire du lieu, quand les trous du second permettent d’en faire un masque, pour une exposition sur le sujet de la mutation et de la métamorphose.
L’identité graphique du centre d’art et de cinéma indépendant Netwerk Aalst combine une référence à l’histoire du lieu – qui fut une usine – et un jeu graphique, au moyen d’un bégaiement du N capitale. Le motif aigu de la forme de découpe du haut du format accentue et souligne le clin d’œil historique.
The Grateful Dead est le journal de Gabriel Krampus, un artiste vivant depuis quarante-quatre ans sur une île déserte de l’océan Indien avec sa femme, artiste conceptuelle enterrée dans le sable jusqu’au cou. L’ouvrage est composé de deux couvertures, la première pose les bases de la collection alors que la seconde est le résultat d’une carte blanche donnée à l’artiste, auteure du livre.
Grace à une finition avec bords arrondis, le carton d’invitation au vernissage et à la soirée tombola organisée par Ateliers j&j se fait l’écho du mobilier en tubulaire que le studio conçoit et produit.
Éditée lors de l’exposition de Mélodie Mousset à Genève dans l’artist-run space Forde, cette carte reproduit certains organes de l’artiste, composés ici en une constellation d’autocollants prédécoupés sur un fond en aplat noir qu’un léger dégradé du blanc au jaune vient animer.
Expédiée filmée comme un prospectus, l’invitation à l’exposition « Showroom » de la galerie Binnen est surimprimée sur une page de catalogue IKEA. Une façon de confronter deux lieux consacrés, via des finalités distinctes, à la présentation du design industriel.
L’exposition du travail, des activités et des relations protéiformes de l’artiste suisse Serge Stauffer s’offre une invitation qui compile les noms des artistes présentés et les événements théoriques ou musicaux associés à cette exposition monographique à plusieurs têtes. Ainsi le carton et ses prédécoupes témoignent de cet assemblage d’activités, consultables séparément ou dans leur intégralité.
Invités à dessiner des couteaux à fromage et des planches à découper pour la Maison du Gruyère, les étudiants en design produit de la HEAD Genève présentaient leurs recherches au salon du design de Milan. C’est en toute logique qu’une découpe laser vient trancher l’invitation à l’événement.
À la fois objet de jeu et guide dans les différents espaces cloisonnés, la marque embossée d’une balle rebondissante dessine le titre de l’exposition des étudiants en design d’espace de la HEAD Genève au salon du mobilier de Milan.
Pour l’identité graphique 2016 de la Bâtie, le studio de graphisme recouvre des photographies par des images de dentifrice, un moyen de rafraîchir l’identité. Le carton et sa forme de découpe suivent ce même principe.
La période de Noël est celle du sapin et des bons vœux, alors pourquoi ne pas envoyer une carte en forme d’arbre magique ?
Quatre papiers de grammage et de texture de plus en plus légers sont superposés et piqués à cœur par trois agrafes « mort aux vaches » afin de mettre en scène le texte brutal de Manuel Joseph à propos du tatouage en prison.
Pour les événements organisés entre la marque COS et différents partenaires, Claire Huss propose des supports de communication mettant l’accent sur les sensibilités de textures et de façonnages de différents papiers. Les jeux de coupe, formats, gammes chromatiques et transparences font ici écho aux dessins des vêtements.
Célébrant les 10 ans de la marque, COS produit une collection capsule visant à ne pas perdre de matériau lors de la fabrication des vêtements. La graphiste Claire Huss réalise alors deux étiquettes prenant vie autour d’un même format orthogonal.
La traduction des termes techniques du graphisme entre les langues est parfois chose complexe. Claire Huss réalise avec B.Books le premier opus d’un glossaire bilingue français-anglais et anglais-français permettant de traduire des termes spécifiques au métier.
Pour chacune des trois expositions (« Broken Ensemble: War Damaged Musical Instruments (brass section) » de Susan Philipsz, « Birmingham Show » et « Silks » de Samara Scott) au sein du centre d’art Eastside Projects, le graphiste James Langdon produit un livret de 16 pages surimprimées sur les vues d’exposition de l’événement précédent. Le troisième livret est donc à lui seul l’archive annuelle.
Le programme de la série de performances, conférences et expositions « Weak Signals, Wild Cards » est composé d’un livret de douze pages d’un délicat couché brillant piqué à cheval, encarté dans un leporello imprimé sur une carte graphique une face offset, au grammage épais protecteur.
Mona Chancogne, Morgane Masse et Anouk Rebaud produisent, en écho aux difficultés d’une actualité, en fonction des modes de production et des possibilités de diffusion dans l’espace public, des feuillets anonymes présentant des rééditions d’articles, d’essais, de poèmes ou de bandes dessinées. Ces objets aux supports colorés différents, aux plis et formats rythmant leurs contenus, sont imprimés avec le risographe de l’association et proposés selon différents dispositifs allant du tractage au collage dans les toilettes en passant par des sculptures portatives.
Le Palais de la maçonnerie typographique est un lieu de pensée consacré par Richard Niessen à la valeur et l’intérêt des langages graphiques. Ses différents départements, cabinets et pavillons sont constitués au gré des invitations et des événements qui les rendent possibles. L’invitation endosse également le rôle de document de visite et permet la publication d’un texte et le recensement commenté des œuvres. Dans « The Asemic Cabinet », elle constitue en elle-même le matériau de l’exposition. Une prédécoupe est utilisée afin de compenser l’épaisseur du carton et replier son format A2 à la façon des plans disponibles dans les musées. Elle sert également à compartimenter visuellement la surface attribuée à chaque projet.
Consacré à la diversité culturelle, « De Droomintendant » était organisé par le Fonds voor Beeldende Kunsten Vormgeving En Bouwkunst. Le livret qui accompagne l’événement explore le thème à sa façon en prônant l’unité. Ses trois piqûres à cheval rassemblent en effet les documents établis en amont : invitation, programme et descriptif des projets auxquels s’ajoute sur papier couché une intervention artistique. Tandis que l’homogénéité est apportée par le traitement chromatique rouge, bleu or et par une typographie qui articule dans la matière des lettres des motifs de drapeaux, chaque objet contribue par la variété des formats de page à la singularité de l’ensemble.
Le duo de graphiste propose, pour cette revue thématique, un panel d’expériences d’impression et de façonnage en utilisant différents tons directs et prédécoupes, des vernis et des associations d’images frontales, qui animent de manière différente chacun des contenus.
Chaque année, l’imprimeur Lenoir Schuring propose à un graphiste de réaliser sa carte de vœux. Cette invitation fut pour Niessen et de Vries l’occasion de mettre à profit les possibilités de découpe, de pré-découpe et de rainage pour mettre au point un objet imprimé déployable, ajourable et montable sur une cordelette.
À l’occasion de l’exposition célébrant les vingt cinq années d’activités de l’artiste hollandais, le duo de graphiste propose une carte au multiples découpe typographiques laser derrière laquelle vient se glisser (historiquement, mais perdue ici) une photographie d’atelier.
Un objet hybride, restitution d’une discussion entre le designer Martijn Arts, dont les propos sont livrés en bleu reflex sur fond blanc, et Aysem Mert, chercheuse en sciences politiques, qui parle ici dans la réserve blanche d’un fond rouge fluo. Les pointillés sont tout à la fois le titre de l’ouvrage, Dotted Lines, la forme impromptue de l’échange et la technique appliquée aux pages. La publication peut ainsi être disloquée en fiches permettant de recomposer la cartographie du territoire discursif.
Invité lors du 18e Festival de Chaumont, Richard Niessen imagine avec Esther de Vries la maquette d’une ville typographique où les façades de bâtiments sont constituées par ses travaux graphiques. Mobilier, sacs et caisses de transport ou documents de médiation, l’ensemble du dispositif est pensé avec la rigueur d’une maçonnerie artisanale. L’invitation reprend dans sa composition stratifiée des éléments empruntés aux grilles des espaces urbains : façade, plan de rues ou échafaudages. Imprimé par Lenoirschuring, le carton combine forme de découpe et impression en deux tons directs où la typographie est traitée en réserve dans l’or surimprimé au noir.
Le projet artistique de la galerie W139 envisage la communication comme autant d’opportunités de commandes à des graphistes choisis plutôt que la simple reconduction de principes préétablis. En 2002–2003, elle invite De Designpolitie à concevoir les invitations de la saison. Dans sa réponse, le studio dédouble par une intervention publique la visibilité inhérente aux cartons. À chaque événement, un espace disponible, parce que négligé, est repéré dans l’espace urbain d’Amsterdam. Sa surface fraîchement repeinte reçoit un lettrage qui compose en capitales Lettera les noms de l’exposition et de la galerie. La photographie frontale de l’affichage est reproduite sur le recto couché du carton qui en reprend les proportions et, pour son verso, la couleur dans laquelle les informations sont imprimées en réserve dans le même Lettera capitales. Le format à chaque fois singulier dispense de l’utilisation d’enveloppe pour ces invitations, sur lesquelles sont simplement apposés un timbre et une étiquette d’expédition à l’adresse de chaque destinataire.
Le théâtre et l’orchestre symphonique de Saint Gall font programme commun, confié comme le reste de leur communication au studio Bureau Collective, lui aussi situé dans la ville. En l’absence de reliure, le pli apporte son unicité à l’objet en maintenant entre elles ses pages et en donnant à l’ensemble un format aisément transportable. Il intervient également pour renseigner la distribution des informations par des onglets ménagés par l’asymétrie et la variation du format de chaque feuille. Dépliées, celles-ci offrent sur leur verso un bel espace pleine page aux photographies des spectacles.
Pour les supports de correspondance du créateur de cocktails Philipp Grob, les graphistes Bureau Collective proposent un recadrage successif dans une illustration de Janine Widget. Ce recadrage fait brillamment écho aux notions de format mais aussi d’échelle et de volume.
Ueli Reusser est un expert du bois qui a ouvert sa menuiserie en 2014. Imprimées en sérigraphie sur des chutes issues de ses archives, ses cartes de visites fonctionnent comme des échantillons de son travail et mettent en avant la précision avec laquelle il traite le matériau.
Peut-être est-ce parce que l’eau est transparente ou alors parce que le papier n’aime pas l’eau que les graphistes proposent un ensemble de supports plastiques transparents pour le cinquième anniversaire de La danse de Constance, événement qui se tient au bord du lac éponyme.
Pour la carte de vœux de l’école des beaux arts de Toulouse, le duo de graphistes agence une constellation de références liées au roman Orlando de Virginia Woolf et à la série Deux flics à Miami. La particularité de l’objet tient tout autant à cette articulation de formes qu’aux étranges reflets de bleu, dus à la brillance de l’encre imprimée sur le papier doré.
Pour le salon de coiffure suisse Duett, les graphistes suisses mettent l’accent sur la coupe de la marge de tête de chacun des formats. La découpe, façon ciseaux crantés, fait ici davantage référence à la précision et à la créativité liées à l’univers de la mode qu’à la coiffure de Bart Simpson.
Une couture Singer à plat, un élastique ou une enveloppe sont autant de moyens pour le studio de graphisme suisse d’affirmer la nécessité de manipulation des matériaux par une ouverture contrainte des catalogues de saison réalisés pour la styliste Stefanie Biggel.
Le collectif de graphistes construit l’identité du restaurant/salon de thé Franz autour de deux typographies (une Égyptienne et une Didone) imprimées sur une gamme de supports beiges aux textures raffinées.
Plutôt qu’opter pour un papier classique et afin d’éviter les nombreux plis qui pourraient être faits une fois mise dans la poche, Bureau Collective propose d’imprimer la carte de visite du DJ Manuel Moreno sur plastique souple.
Souhaitant depuis plusieurs années ouvrir un musée sans en avoir les moyens, le collectif Åbäke fait vivre une collection d’œuvres référencées par le biais de cartes postales comportant une reproduction et le numéro d’inventaire correspondant. The Victoria and Alfred Museum échappe aux contraintes habituelles et n’existe ainsi qu’à travers ses documents et supports de médiation.
Frédéric Teschner a fréquemment collaboré avec les architectes Pierre Jorge Gonzalez et Judith Haase. Un livret destiné à présenter quatre de leurs projets répond par la sophistication de son façonnage à la modestie de son format. L’ensemble s’active au service d’un agencement optimal du contenu. Un carton brun couché blanc articule le titre sur la première de couverture et un texte critique sur la seconde. Un poster plié s’intercale ensuite. Pris dans la piqûre bouclette, il laisse sa face glacée seule accessible. Y figure une vue en couleurs de chaque projet. Imprimé dans le ton direct gris utilisé pour le texte, le verso mat reçoit des vues complémentaires. À la suite, la troisième de couverture contient les informations biographiques avant que l’opuscule ne se referme sur l’image plus diffuse d’une architecture restituée dans le nuage d’une trame forcie.
Invité par Étienne Bernard à faire exposition de son travail dans les salles de la Maison d’Art Bernard Anthonioz, Frédéric Teschner propose au visiteur, au commissaire et à ceux que celui-ci invite à son tour de s’arrêter sur trois questions posées à chacun d’eux : « Le design graphique est-il un outil critique ? », « Qu’est-ce qu’une pratique graphique contemporaine ? », « Le design graphique peut-il s’affranchir de la commande ? ». La réponse s’imprime sur des feuillets (cinq milles ont été imprimés) eux-mêmes assemblés en bloc dont le visiteur peut emporter les pages qu’il aura réunies dans une couverture cartonnée. Le partage s’établit ainsi : le recto est investi par Frédéric Teschner qui y place la matière qu’il a précédemment extraite du fonds de la bibliothèque de la MABA ; au verso se trouvent les contributions texte ou image de Pierre Bernard, Stéphane Calais, Thierry Chancogne, Jean-Marie Courant, Éric Degoutte, Alexandre Dimos, Alexandra Fau, Clo’e Floira, Vanina Pinter et Stefan Shankland.
La communication des saisons 2008–2009 et 2009–2010 constitue aussi une aire de diffusion pour une commande publique du théâtre de Gennevilliers à la photographe Valérie Jouve. Il convient de partager les espaces dévolus à l’écriture de la photographe et à celle du graphiste, à l’expression des informations institutionnelles et à l’intervention artistique. Les invitations sont imprimées sur un carton couché une face ordinairement utilisé dans la confection des packagings. Ici, il est utilisé à revers. La face brute est portée à l’extérieure où elle reçoit et hiérarchise les éléments typographiques : sur la première face l’annonce et la notice du spectacle concerné, au dos les crédits, la programmation annuelle et la mention des partenaires. Une fois déplié, l’intérieur révèle une photographie de Valérie Jouve où, de dos, des personnes apparaissent dans leur relation à la cité.
Invités à dessiner le graphisme de l’exposition « Period Room », produite par le Palais de Tokyo dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art, SpMillot propose en retour de consacrer le budget dévolu au catalogue à l’édition de deux textes d’Henri Focillon récemment « tombés » dans le domaine public. L’ouvrage qui en résulte est librement proposé au visiteur, accompagné d’un dépliant où sont inscrits les éléments relatifs à l’exposition : texte introductif et notices d’œuvres. Celles-ci partagent leurs numéros d’ordres, formulés en chiffres romains, avec les différentes sections du livre.
Un pli accordéon décalé inhabituel range une feuille A3 dans un format A5, encombrement normalisé pour une carte de vœux institutionnelle. Un papier de faible grammage est ainsi librement contenu dans une carte présentant une face couchée avant de révéler son intérieur de carton brut. L’ensemble articule la convivialité d’un message à l’annonce d’une programmation à venir. Une exploration sensible des enjeux portés par les missions des arts décoratifs est opérée dans le choix des matériaux, le façonnage et la convocation d’éléments ornementaux, eux-mêmes empruntés à l’architecture et à la typographie, et imprimés en tons directs métalliques et fluos.
Au format habituel, la carte de visite reprend au recto le cartouche composé pour les architectes Jordi Garcés, Daria de Seta et Anna Bonet par Frédéric Teschner et au verso, là encore de façon conventionnelle, les informations d’usage. Unique sophistication, un jaspage bleu sur la tranche de l’objet.
Un vernis sélectif égraine en syllabes les noms des designers sur l’image du vase Ruban de Pierre Charpin. Le geste évoque autant la relation historique de la manufacture de Sèvres avec des créateurs du temps que la dépose de l’émail sur la céramique.
La combinaison non démonstrative d’un papier à très fort grammage, de la dorure à chaud et d’un encollage discret permet l’édition en cartes postales de neuf illustrations de Masanao Hirayama sans atteinte à leur fragilité.
Afin de réactiver le regard sur les monuments de La Valette-du-Var présents dans le quotidien visuel des familiers du lieu, Frédéric Teschner s’empare du dépliant de cartes postales, support justement dédié à la mémoire photographique des objets architecturaux. Un pli roulé multiple agence des représentations photographiques des bâtiments, reproduites en accentuant la pixellisation de face en face. Muni de ce leporello, le public est invité à se déplacer in situ où un marquage au sol (repris au verso de chaque image) lui indique un point de vue singulier sur l’édifice concerné.
Afin de promouvoir la bibliothèque en ligne de profils colorimétriques d’impression (www.colorlibrary.ch) les graphistes du studio Maximage produisent des supports qui expérimentent et mettent en avant les caractéristiques techniques et la richesse des rendus possibles lors de l’usage d’un mode d’impression différent du classique Cyan/Magenta/Jaune/Noir.
En charge de l’identité de la résidence La Borne depuis 2014, Marie Proyart et Jean-Marie Courant ont contourné la contrainte budgétaire pour en faire un élément structurant des documents imprimés. Afin de réduire au minimum le nombre d’envois chez l’imprimeur, le carton d’invitation fait également office de couverture des publications des résidences. Le pli accordéon du carton se transforme en pli roulé et accueille les pages intérieures, piquées à cheval, permettant au passage de reléguer les informations relatives au vernissage à l’intérieur du rabat.
Au début de l’année 2018, par le biais de conférences, performances, projections de films, groupes de lecture, débats, expositions et conférences, le Studium Generale de la Rietveld Academie s’intéresse à la notion d’haptique, qui concerne le sens du toucher. En réponse à cette problématique et en écho au nom de domaine du site internet de l’événement, le carton d’invitation subit plusieurs découpes laser qui dessinent une anse permettant de le porter à la manière d’un sac ou d’une palette.
Initialement contrainte à utiliser les enveloppes chartées de la ville de Noisy-le-Sec pour l’envoi des cartons d’invitation du centre d’art contemporain La Galerie, la graphiste contourne le problème en intégrant directement l’enveloppe au dessin du carton d’invitation.
Souvent réalisées au dernier moment, les feuilles de salle qui accompagnent les expositions du FRAC prévoient l’éventualité où elles devraient être imprimées en interne sans que la différence de qualité ne se fasse ressentir par rapport à l’impression offset habituelle. Le papier, toujours offset, n’est jamais le même et présente des teintes légèrement différentes. L’impression monochrome est à chaque fois réalisée avec un nouveau ton direct issu d’une gamme de gris et noirs plus ou moins denses et colorés.
L’artiste allemand Thomas Geiger s’intéresse à la valeur de l’art, à son engagement, à sa diffusion. Une part de son travail est consacrée à la vente de son multiple I Want to Become a Millionaire, numéroté progressivement de 1 à 1 000 000 et vendu 1 euro. Il a aujourd’hui vendu plus de 32 000 tickets. Les fans de maths comprendront.
En charge de la conception graphique des documents de médiation de la saison 2010-11 de la galerie amstellodamoise W139, les deux graphistes belges fondent l’identité sur la récurrence de deux perforations qui simplifient l’archivage et sur un format A5 qui se déploie différemment sur chacun des documents. Chaque imprimé possède ainsi un façonnage qui lui est propre et auquel le graphisme et la typographie s’adaptent.
La revue d’entretiens berlinoise Mono.kultur consacre son 31e numéro au travail réaliste du peintre belge Michaël Borremans. Du fait du format A5 de la revue, les peintures reproduites à échelle 1 des pages intérieures ne montrent que des détails recadrés des toiles, alors que la couverture les recense toutes à une échelle 1/20e, à côté des nuances de couleurs les plus utilisées dans son travail.
Suite à l’achat par Julien Tavelli d’un poster psychédélique dans un marché berlinois que le duo de Maximage aimait particulièrement, ce dernier décida de commander leur carte de visite au même graphiste américain spécialiste en art psychédélique et utilisant des fractales. Le résultat illustre parfaitement le mantra qui accompagne les deux graphistes depuis leurs débuts : « Émotion et technologie ».
Le catalogue 2018 de la gamme tabulaire de l’Atelier j&j est réalisé via un service d’impression online standardisé, qui permet une production efficace et économique. En prenant compte de la palette utilisée par Atelier j&j, les six couleurs issus du nuancier RAL sont ici traduites en CMJN.
Le flyer tissé, Belle étiquette, support publicitaire, réalisé par l’artiste Français Jean-Michel Wicker est inséré et distribué dans une publication éponyme de 16 pages. Le flyer prenant la forme d’un mini tapis, est présenté sous tous ses aspects : plan technique échelle 1 : 1, reproductions recto et verso 1 : 1, jusqu’à sa mise en situation.
Ayant remporté le mandat pour la conception de l’identité visuelle et la communication de la Villette, Grapus s’attache à mettre en place les conditions qui permettent à chaque acteur du site de prétendre à une visibilité et un discours autonome indépendamment de son poids financier. Pour accompagner ce foisonnement d’expressions, une norme graphique est livrée, mais c’est davantage la négociation d’un contrat de suivi qui s’avère déterminant. Pendant un an, tous les documents émis par l’ensemble des établissements de la Villette sont conçus en interne au sein de Grapus, qui s’applique à chaque fois à réaliser un objet singulier.
Avec le souci évident d’une économie de moyens, une carte imprimée en une couleur est glissée dans un feuillet de papier teinté dans la masse lui aussi imprimé en un ton. Sur celui-ci est imprimé sans aucun ajout le logotype dessiné par Grapus pour le secours populaire français. Une différence de format laisse entrapercevoir, dépassant sur la carte, deux mains tendues en écho à la première. Elles appartiennent à un dessin offert par Riad Sattouf au Secours et contribuent à la réactivation et à l’universalité du signe.
Depuis 1991, l’association Ne pas plier travaille dans le champ de l’éducation et des luttes populaires « pour qu’aux signes de la misère ne vienne pas s’ajouter la misère des signes ». Son épicerie d’art frais, qui œuvre à la diffusion d’imprimés, est conçue par Gérard Paris-Clavel à travers des images proposées comme des outils d’appropriation et de discussion. Face aux situations critiques et contestables, mais aussi heureuses de la vie citoyenne et sociale, le graphiste propose à qui le veut d’être acteur de sa propre réaction. À la pesanteur du pavé, objet emblématique de la contestation populaire, s’allie la légèreté du papillon qui porte un dessin message sur ses ailes et qui désigne tout aussi bien un petit imprimé.
Adepte des matières sensibles imprimées, Mathias Schweizer fait cohabiter, sur un support épais, des effets de textures 3D ou dessinés, avec un passage d’encre sérigraphique gonflante blanche.
Pour la publication de l’artiste Florent Dubois, le duo de graphiste produit un objet tentaculaire autour d’un poster 120 × 176 cm, imprimé en sérigraphie puis recoupé, plié, assemblé et enroulé autour de la somme de documents. L’objet joueur dépasse le statut de la monographie convenue pour devenir une chorégraphie visuelle du travail.
Imprimé en amalgame d’un autre projet du graphiste anglais, ce dépliant présente une sélection imprimée à échelle 1 de signatures d’acteurs du monde du livre. Ainsi plusieurs dizaines de libraires, relieurs, compositeurs… se retrouvent à signer un seul format. Ces signatures sont extraites d’une collection visible en ligne menée par Greg Kindall (www.sevenroads.org).
Au fil des rencontres et des expériences, des commandes et des projets, la trajectoire de M/M (Paris) a activé une galaxie de signes dont les modulations permettent au duo de parler un langage sémantique et sensible en écho à leur vision du monde et appliqué aux projets qu’il communique. En 2016, World of M/M s’incarne progressivement en une série d’accessoires.
Parce qu’un nom sur une carte de visite ne renseigne pas toujours suffisamment la nature de l’institution qu’elle présente, Jan & Randoald miment une correction, une précision au stylo Bic rouge, afin de remédier au problème
La carte de visite de l’académie des arts visuels de Gand, qui présente une to do list d’actions accomplies plus ou moins grotesques (devenir pilote, écrire un livre ou voir des aurores boréales), propose de s’attaquer à de vrais objectifs, scolaires cette fois, sur son verso.
Les cartes de visite et de correspondance du commissaire d’exposition Philippe Van Cauteren ne présentent ni encre ni couleur. La signature des objets se fait au moyen d’une pince à gaufrer dont le léger relief laisse une place plus importante à d’éventuels messages.
Alors qu’il est le plus souvent laissé vierge d’information, le verso de la carte de visite est utilisé comme la continuité du recto par Jan en Randoald. Le support s’adapte ainsi à la longueur des mots et noms flamands composés en lettres capitales.
Brief aan mijn Kind est une pièce de théâtre dont la performance est réalisée en réaction aux « lettres à mon enfant » préalablement reçues par le public potentiel. Le carton d’invitation, imprimé sur une enveloppe vide, agit également comme une invitation à la rédaction d’une de ces lettres.
Le London Centre for Book Arts lance en 2018 un programme de soutien aux publications d’artistes. Le projet doit nécessairement être de format A6. Ce format, bien qu’économique, peut malgré tout se trouver quelque peu contraignant pour ouvrir le champ de l’imprimé.
Artiste à l’identité floue créé par Yonatan Vinitsky, Matt Montini signe ses œuvres à l’aide d’un tampon à son nom.
Rassemblant les programmations de différentes structures d’art contemporain françaises, l’Agenda Commun dresse, tous les 6 mois, le programme des expositions et évènements en France. À l’instar d’une grande partie du travail de Fanette Mellier, c’est ici l’approche « jubilatoire » de la couleur qui manifeste l’identité de ces objets fins et étroits. Ainsi le découpage de la France en cinq zones géographiques est signifié par l’usage de cinq tons directs Pantone, utilisés en aplats ou superposés.
La collection F.R. David, dessinée par Will Holder et publiée par le graphiste avec Mike Sperlinger, s’intéresse au statut de l’écrit dans l’art contemporain en publiant des essais et en republiant des textes au sein d’ouvrages au nombre de pages considérable. Différentes cartes, à la fois sommaires, marque-pages, échos poétiques à certains sujets ou œuvres à part entière, surgissent entre les pages des livres.
Souhaitant depuis plusieurs années ouvrir un musée sans en avoir les moyens, le collectif Åbäke tente d’établir une collection. Ils s’approprient ici un ancien stock de cartes du musée biologique de Stockholm pour y apposer un tampon validant la qualité de l’objet et le faisant alors entrer dans la collection du Victoria and Alfred Museum.
L’artiste Oliver Griffin rebondit sur le caractère ennuyeux des cartes de visites distribuées à tout-va et dont on peine parfois à se rappeler l’émetteur aussi bien que de la rencontre elle-même. Ainsi il personnalise ce support en y apposant la date de la rencontre et sa signature avant de la transmettre à son interlocuteur.
Parce que la carte de visite renseigne peu sur le travail des auteurs et sur les champs de leurs cultures, les membres d’Åbäke produisent des cartes de visite sous de fausses identités qui rebondissent sur des projets menés, des lieux visités ou des références marquantes.
À défaut de pouvoir dessiner les timbres officiels, ces derniers peuvent être mis en scène. Ainsi les graphistes d’Europa proposent une série d’enveloppes imprimées qui joue et compose avec le portrait de profil de la reine d’Angleterre.
eeebooks est une maison d’édition créée par le graphiste Marius Schwarz et qui édite des publications spécialement pour Iphone. Consciente du caractère non pérenne de ces dernières, elle produit et distribue gratuitement lors de chaque lancement un objet en rapport avec la parution. Malgré l’aspect éphémère de ces objets – canette en aluminium, autocollant ou boîte d’allumettes –, leur matérialité permet la collection.
Le graphiste Pierre Vanni développe des supports reliés économiques et singuliers en « bruts de rotative » de livre de poche. Ainsi, c’est seulement la griffe dans le cahier qui permet de relier les pages entre elles. Après Traité des excitants modernes, le procédé est utilisé pour les Siestes Électroniques 2016, puis pour l’identité du Théâtre de la Cité, Toulouse.
Ces fac-similés de cartes de visites d’artistes (du XVIIIe à nos jours) sont glissés entre les pages de l’ouvrage principal qui analyse l’usage de ces petits objets de communication. On peut ainsi y lire et y comparer différentes approches du sujet, différents dessins typographiques, différents supports.
La casse typographique exposée Pangramme présente un ensemble de caractères dessiné par la graphiste et imprimé par un panel d’imprimeurs, avec différentes techniques d’impression et dans une large diversité de supports et formats. Ces différences sont parfois liées à l’économie d’objets produits en amalgame d’autres projets, de choix restreints de sites d’impression en ligne ou de techniques d’impression complexes amenées par un lieu donné.
Dans un contraste entre objet populaire et citation des marquages et motifs d’artisanats divers, la carte de vœux du MAD Paris en forme de ticket de manège déplace par une approche joueuse l’histoire et les traditions associées à ce musée.
Accompagnée par l’avocate Agnès Tricoire, la fédération des professionnels de l’art contemporain (CIPAC) produit des modèles de contrat. La graphiste Fanette Mellier s’empare alors des codes graphiques habituels des formulaires (casses, filets et pointillés) pour pré-imprimer, dans une encre transparente en gamme avec la couleur du support papier, une structure dont la rigidité traditionnelle est bouleversée, comme remixée. Ces supports sont par la suite surimprimés à la demande pour être remplis et fonctionnels.
Invitée par la galerie Fotokino (Marseille), Fanette Mellier propose un panel d’objets imprimés constituant un jeu et des sommes à gagner, pour peut être remporter un chèque rempli par les soins de la graphiste. Une série de règles vise à activer et mettre en relation ces objets aux techniques d’impression et formats divers.
Pour promouvoir l’évènement Laterna Magica au centre Georges Pompidou (Paris), la graphiste met en avant la lumière à travers la transparence du papier. C’est l’usage subtil de l’opacité d’une encre blanche qui permet de proposer des contrastes lumineux puissants.
Le texte de Laure Limongi Ensuite j’ai rêvé de papayes et de bananes, se déploie ici dans des sens différents et crée alors son propre espace. Cette lecture contrainte et bouleversée contenue par une jaquette aux angles multiples fait écho au sujet de langage développé dans le texte de l’auteure, à sa conservation et à sa création, à sa manipulation, donc.
Partie intégrante de l’image graphique de la chaine de télévision française Canal+, le papier à en-tête propose un jeu subtil de transparences. Le logotype composé à l’envers est imprimé en défonce au verso de la feuille et lisible par transparence au recto laissé vierge. Un fois pliée en trois, la feuille laisse volontairement apparaitre une bande colorée grâce à un pli légèrement décalé. Lors de la réception du fichier à imprimer, l’imprimeur inquiet du logotype « à l’envers » retourna celui-ci sans faire part de son action. Ainsi ce sont plusieurs milliers de feuilles qui furent jetées.
Partie intégrante de l’image graphique de la chaine de télévision française Canal+, le papier à en-tête propose un jeu subtil de transparences. Le logotype composé à l’envers est imprimé en défonce au verso de la feuille et lisible par transparence au recto laissé vierge. Un fois pliée en trois, la feuille laisse volontairement apparaitre une bande colorée grâce à un pli légèrement décalé.
Afin de mettre l’accent sur le côté festif du lancement du magazine Bill, publié par Roma et édité par Julie Peeters, le graphiste Joris Kritis utilise un sous-verre en guise de carton d’invitation.
Un objet dérivé de plus qui témoigne de l’intérêt du Fraser Muggeridge Studio pour la fabrication d’extensions atypiques aux événements culturels.
En guise de catalogue de l’exposition « The Sound of Laughter Isn’t Necessarily Funny » dans sa ville natale de Leicester, Jonathan Monk présente cette cassette à travers laquelle on peut entendre une composition musicale de l’artiste, composée à partir de l’enregistrement de sa mère, nettoyant le piano de son père. Le catalogue audio fait ici figure de générique d’entrée ou de fin.
Le jeu de carte conçu par les graphistes (Europa) et l’artiste Ryan Gander présente des cartes à jouer dont les deux faces possèdent des figures ou des chiffres, différents sur chacun des deux cotés. Se créent ainsi des règles particulières dans un jeu qui semble constamment à découvert et vient perturber la lecture des actions de l’adversaire. Pour la seconde édition du jeu, l’ensemble a été imprimé en négatif. De la même manière la trame d’impression de la notice de jeu a été inversée.
En guise de catalogue à l’exposition « All the Knives (Any Printed Story on Request) » au Z33 de Hasselt en Belgique, les graphistes proposent une série de cartes volantes dans le format, le grammage et la boîte d’un jeu de cartes. Cet objet permet à la fois un séquençage des informations différent de la forme reliée catalogue mais aussi un ordre de consultation qui peut sans cesse être rebattu.
Grand collectionneur de multiple d’artistes, Jonathan Monk produit lui aussi un multiple présentant, comme souvent, une partie de sa collection. Ici ce sont des pièces des artistes Martin Kippenberger et Alighiero Boetti. Une seule image est divisée dans les 56 cartes du jeu et n’est donc lisible que par fragments.
Pour fêter le 50e anniversaire de la sortie de l’album Sergent Pepper des Beatles, ode à l’amitié, le carton d’invitation de l’artiste anglais Jeremy Deller vient en aide à « ses amis », habitants de Liverpool. Sur simple présentation, cette carte permet, entre autres, l’intervention gratuite d’un plombier ou d’un électricien la nuit du vernissage entre 20 h 30 et 5 heures du matin. Chacune des vingt-sept interventions réalisées à cette occasion aura été un moment d’échange lié à l’exposition organisée par Metal Culture Liverpool.
Une carte de visite est par bien des aspects lacunaire et devient vite obsolète au gré des changements d’adresses divers. Ici grâce à l’absence de toute autre renseignement le nom de l’artiste seul interpelle. Pour plus d’informations, rendez-vous sur l’internet.
Croisement entre le format d’un marque-page et les plis multiples d’une carte, la graphiste propose un document à manipuler qui présente les six lieux gérés par la bibliothèque de Saint-Herblain, de leurs activités à leur localisation.
Depuis 2009, des activistes de la ville de Brixton (UK) défendent cette monnaie qui n’est valable que dans l’enceinte de la ville afin de soutenir les productions locales. Alors que la série principale de billets a été dessinée par une agence de Brixton, c’est Jeremy Deller et Fraser Muggeridge qui se sont associés pour dessiner le billet célébrant le 5e anniversaire de la devise.
Les deux artistes produisent en 1996, sur l’invitation d’Hans-Ulrich Obrist, deux flip books, rééditant deux séries photographiques réalisées en 1972. L’une montre les deux artistes se faisant face, Georges fumant une cigarette. L’autre séquence une descente d’escalier des deux protagonistes.
Grâce à un astucieux pli économique, les graphistes anglais publient avec la Real Foundation une revue culturelle au format étroit qui se déploie chaque trimestre autour des questions de pouvoir. Ce pli permet, une fois l’objet complètement ouvert, de passer de deux à quatre pages, sur lesquelles des rencontres frontales d’images et de textes se créent.
Pour parler du travail sculptural de Gabriel Kuri, Oliver Knight et Rory McGrath proposent un espace rigide (couverture rembordée), sur lequel sont agencés et collés trois livrets de petit format. C’est ainsi une rencontre entre le format normé du catalogue d’exposition et la question de la mise en espace de l’exposition, dans l’espace des pages.
Suite à sa résidence, c’est accompagné de Mathias Schweizer que Jean-Marc Ballée propose des mix et re-mix de sons et d’images photographiques empruntées à la ville de Chaumont pour composer cet audiorama offrant un vinyl, un cd, un livret et un poster. L’environnement haut-marnais y est retranscrit par fragments rythmés et séquencés.
Adepte récurrent de l’appropriation d’œuvres d’art conceptuel ou minimal, l’artiste anglais Jonathan Monk tient un compte Instagram où l’on peut se procurer un dessin original de l’artiste réalisé sur la note de restaurant de son dernier repas. Les reproductions dessinées d’œuvres emblématiques sont vendues le prix indiqué sur la note.
L’imprimeur hollandais Robstolck propose sur les salons un livre relié dos carré collé de petit format. Le contenu de l’ouvrage nous donne à voir un extrait du projet colossal d’inventaire mené par des archéologues en parallèle de la construction de la ligne de métro nord-sud d’Amsterdam. Ainsi des milliers d’objets récents ou très anciens ont été retrouvés, inventoriés, numérisés puis imprimés pour constituer un ouvrage de grand format. Ici, ce sont les feuilles de passe (feuilles imprimées au démarrage de la machine offset) qui sont recyclées pour produire cet échantillon.
Par un intelligent amalgame (assemblage de fichiers imprimables sur une même matrice d’impression) Etienne Robial réalise pour la quatrième chaîne de télévision française des cartes dépliantes dont les motifs orthogonaux sont d’une grande variété. La disposition est telle que plusieurs dizaines de modèles sont ainsi possibles.
Afin de célébrer les 40 ans du Centre Georges Pompidou (Paris) Fanette Mellier propose des confettis dont le format démesuré entre en écho avec celui de l’espace. Les formes imprimées s’emparent des codes graphiques du document (typographie, couleurs et logotype).
Le studio du graphiste anglais produit depuis l’ouverture de la galerie des multiples en collaboration avec les artistes invités à chaque exposition. Du sac plastique au badge en passant par des assemblages de feuillets imprimés, ces extensions de l’exposition permettent une communication hétérogène et rythmée.
Initialement collée au centre de la première de couverture de l’ouvrage consacré au travail de Rafaël Rozendaal et éditée par Spheres publication, cette carte à impression lenticulaire est une reproduction au plus proche des légères variations et mouvements colorés que l’on peut trouver sur les nombreuses pages internet réalisées par l’artiste.
Habitués à utiliser des supports imprimés comme appuis et scénarios pour leur conférences, les membres de l’Agence du doute utilisent cette fois-ci un objet afin d’ouvrir des pistes pour un possible Crystal Maze, soit une articulation d’une constellation de documents, sources, images et propos autour d’un sujet général, qui prend la forme de conférences parfois performées. Il est ici intéressant de proposer un objet de prédiction plus qu’une trace imprimée d’un événement passé ou une invitation à un événement à venir.
Tous deux enseignants à l’ENSAD de Paris et membres de l’AGI, André Baldinger et Philippe Millot envisagent leur exposition commune comme l’occasion d’un échange visuel en deux temps dans les écoles d’art d’Amiens puis de Besançon. Le pacte est scellé sur une affiche qui répartit sur chacune de ses faces les travaux de chaque graphiste. Les livres dessinés par SpMillot sont ainsi rangés dans la grille que dessinent les plis croisés qui permettent de replier le document.
Le magazine étapes : est expédié sous film accompagné d’un carton destiné à rigidifier et solidifier l’envoi. Le Club des Chevreuils propose à la rédaction d’investir ce support, disponible sans avoir jamais été considéré pour lui-même. Sans rien ajouter que de l’encre sérigraphiée par l’imprimerie Deux-Ponts se constitue l’occasion d’un jeu de goodies réservé aux abonnés en même temps qu’un espace d’invitation pour trois mois à un graphiste. L’intervention inaugurale du collectif est un jeu de langage simple où l’objet et son action se ressassent dans un RVB décomposé à travers le temps. À l’approche du festival de Chaumont le carton d’avril inclut en outre un bon pour un hot dog à la brasserie Chez Nénesse.
Sur invitation de la Maison d’Art Bernard Anthonioz, Étienne Hervy propose une exposition qui s’intéresse au retournement des objets graphiques et aux mécaniques à deux temps de leur activation. Il sollicite à son tour trois studios pour concevoir chacun une version du carton d’invitation qui mette à profit un de leurs projets précédemment refusés.
Cette carte est destinée à repérer sur le plan de la ville de Chaumont les lieux investis par le festival. L’utilisation de la bichromie permet de distinguer la topographie du territoire et la représentation anamorphique des bâtiments concernés. Au verso un programme déploie la programmation associée à chaque site. Les informations sont traitées dans un caractère développé depuis 2008 par le studio afin de répondre aux usages et contraintes de la cartographie : composition en petit corps, famille de pictogrammes étendue, fonction OpenType pour la présentation des nombres en cartouche… Le Ceremony est désormais distribué par la fonderie Optimo.
L’entreprise Direktrecycling récupère des cartes routières et d’état major afin de constituer ses gammes d’enveloppes et de papeterie de bureau confectionnées à partir de procédés écologiques. L’impression, et parfois son doublage, de la face interne des enveloppes permet d’assurer la confidentialité de leur contenu. Ici, la révélation des motifs de la cartographie lors de l’ouverture apporte un élément de surprise poétique.
Au sein du catalogue de la maison d’édition se trouve un marque-page à remplir où l’on peut cocher la case des livres que l’on souhaite commander. L’objet fonctionne-t-il seulement timbré et plié ?
Grâce à leur format (A4) et leur caractéristique matérielle (papier offset blanc d’environ 90 grammes) les cartons d’invitation de la galerie berlinoise Lüttgenmeijer ont plusieurs fonctions. Ils sont à la fois papier à en-tête, couverture de dossier de presse et invitations. Cet usage multiple permet de lier les différentes correspondances et documents imprimés en interne à la programmation de la galerie. Par un jeu de dégradé d’une couleur imprimée en ton direct vers la suivante, l’ensemble des A4 s’ordonne temporellement.
Imprimés sur carte graphique offset 1 face, les cartons d’invitation aux différents événements du LIG Art Hall en Corée proposent à chaque fois une interprétation par le graphiste Karl Nawrot de ce qu’il se produira sur la scène. Cet espace revient sur l’ensemble des rectos imprimés sur la face couchée. Outre la composition des textes, la face offset des cartes graphiques varie parfois afin d’animer une langue que le graphiste ne maitrise pas.
La reproduction de la scène du LIG Art Hall, réalisée par Karl Nawrot et qui accueillera sur chaque carton les interprétations des événements à venir, n’est ici habitée que de deux lignes de texte gaufrées que la brillance du papier et la trame d’impression rendent à peine perceptible sur ce premier document.
Ce carré de 12,5 par 12,5 cm, imprimé à l’occasion du livre Incomplete Discography de Karl Nawrot, est la reproduction à échelle 1 d’une des matrices utilisées par le graphiste pour dessiner sur une pochette de CD. La perforation, présente sur l’ensemble des matrices de la collection, sert à la rotation de l’outil.
Les trois petits livrets Mind Walk reviennent sur les expositions éponymes réalisées par le graphiste Karl Nawrot. Les nombreux papiers utilisés rendent compte de la finesse et de l’attention portées par ce dernier à ce type d’objets. À noter que deux des trois doubles pages centrales du Mind Walk, Extended Play recomposent, une fois posées sur leur flan, l’espace carré de cette exposition.
La pièce de théâtre protéiforme Bibliomania amène ses deux protagonistes à produire des objets permettant de lier des situations, des espaces et des temporalités. L’acte 1 donne lieu à la production de « bookmarks » animés par des « bookworms » mangeurs de livres, sur des rubans honorifiques personnalisés en ligne. Par la suite de nouveaux rubans s’introduisent dans la librairie San Seriffe (Amsterdam) avant qu’une troisième série d’objets personnalisés n’annonce un opus au Crédac (Ivry). Entre temps, vingt serviettes personnalisées en lignes sont produites à l’occasion de Bibliomania Act 2 afin de séquencer la discussion mise en place dans le bar Bob’s Your Uncle au Kunstverein (Amsterdam).
Partageant la même cour, c’est assez naturellement que les graphistes sont amenés à réaliser l’identité du bar restaurant Alberte à Gand. Afin de ne pas multiplier les supports inutilement, le sous verre est également utilisé comme carte de visite. Un moyen de rendre encore plus évidente la nature de l’établissement.
En 2002, Christian Lacroix confie au duo Antoine + Manuel – Antoine Audiau et Manuel Warosz – l’expression graphique de sa maison de couture. Les cartons d’invitation pour ses défilés sont l’occasion d’une collaboration entre les graphistes et des ateliers de gravure, de dorure… comparable aux échanges qui relient le styliste à l’atelier de confection. Partant du dessin à plat, plusieurs allers-retours sont nécessaires pour parfaire dans sa gravure la contreforme de laiton nécessaire à l’embossage du carton.
Pendant plus d’une dizaine d’années, sous la direction de Pierre Bal-Blanc, les graphistes conçoivent l’identité graphique du lieu. Les formes typographiques frontales, exemplaires du travail de Vier5 s’impriment sur une multitude de formats, dans des manipulations différentes et sur des supports parfois utilisés à plusieurs échelles.
Imprimées en noir sur un papier offset de très faible grammage, permettant de nombreux plis sans risque de pattes d’oie, les photographies de la maison dessinée par l’architecte Marie-José Van Hee prises par David Grandorge se déploient sur 32 pages, grâce à un premier pli horizontal suivi de plis roulés à la manière d’un leporello.
La saison 2015–16 du centre de musique de Bijloke à Gand est pensée comme une série de rencontres entre un lieu, via son public, et les musiciens qui s’y produisent. Un écusson imprimé sur autocollant est ainsi dessiné pour chacun des groupes invités, permettant à cette programmation d’être présente sur nombre de voitures de la région, au même titre et parfois à la place des équipes de football supportées.
Par son format identique et grâce à la prédécoupe centrale qui invite au pli, la carte de visite de la marque Emely Van Impe reprend et cite la forme de l’étiquette cousue sur les vêtements en laine.
Pour ce calendrier de l’année 2009 adapté au format livre, Manuel Raeder propose l’usage d’un encrier, processus permettant de mélanger des encres dans la machine d’impression, afin de rendre chaque exemplaire unique et de considérer le temps et le rythme de la production.
Les trois programmes du cycle de conférences au Studium Generale rendent compte des baisses du budget alloué à la communication. Ils passent en trois saisons d’un objet imprimé en trichromie sur un offset blanc au grammage choisi qui déploie ses huit faces jusqu’au format A2, à un simple A5 noir et blanc recto verso sur un offset 90 grammes par défaut.
Labt est un éditeur belge de mobilier qui collabore régulièrement avec des designers. En charge de leur identité graphique Jan en Randoald ont également dessiné une collection nommée Bureau Grotesque. Présents lors du calage de la brochure correspondante, les deux graphistes ont décidé de ne pas massicoter la barbe du bord extérieur droit. Au-delà de la coquetterie graphique, ce geste est également un moyen de mettre en avant la spécificité de cette collection, dessinée par des graphistes habitués des supports imprimés.
Les graphistes Jan en Randoald profitent d’un support déjà existant, un format A4 sur papier autocollant aux découpes pensées pour accompagner un CD-ROM, pour imprimer et rythmer les différentes informations invitant à découvrir la nouvelle collection printemps/été 2012 du magasin de vêtements Het Oorcussen. La forme circulaire des découpes et sa similitude formelle avec un soleil d’été s’accorde avec la période de la collection.
White on White est une publication réalisée par Jean Norad Land, anagramme de Jan en Randoald, dont la brillance de l’encre blanche sur couché mat trahit la présence sous le contenu imprimé en CMJN du magazine gratuit d/academie, composé par ces mêmes graphistes.
Le conservatoire royal de Gand propose un répertoire de groupes musicaux, leurs présentations ainsi que leurs adresses de contact afin de pouvoir les inviter à se produire. Le document est réalisé de sorte à pouvoir détacher les feuilles nominatives grâce à un filet de colle sur le haut du bloc papier.
Sous une enveloppe blanche, une carte aux informations incomplètes se trouve accompagnée d’une seconde enveloppe de couleur noire, renfermant elle même une nouvelle carte ainsi qu’une troisième enveloppe au motif de briques sur papier jaune. L’ouverture de cette dernière nous renseigne enfin sur la nature exacte de l’ensemble du pli : une invitation à découvrir la nouvelle collection automne/hiver 2011–2012 du magasin de vêtements Het Oorcussen.
En plus de sa fonction habituelle qui vise à énoncer l’ensemble des évènements, le livret programme du festival De Tulp (« la tulipe »), une promenade à travers les jardins et les musées d’Anvers, est autant une mémoire de sa visite qu’un ticket d’entrée. Un espace est ainsi réservé en 1re et 4e de couverture pour y apposer le tampon dessiné pour l’occasion, de chacun des douze lieux partenaires.
De la même manière que les graphistes Jan en Randoald qui signent chacun de leurs mails d’une image différente et qui ont dessiné leur identité, l’entreprise d’évènementiel gantoise Handelsreizigers in Ideeën a la possibilité de personnaliser chaque élément de sa papeterie à l’aide d’une série de tampons. Tampons dont le graphisme à la ligne et trame épaisses s’oppose à la finesse du caractère monospace choisi pour les informations textuelles. Dernier élément d’identification, une perforation standard classeur vient ajourer l’ensemble des documents, facilitant ainsi l’archivage.
Imprimés sur un papier recyclé de faible grammage, les flyers de la foire aux livres d’art de Gand reprennent l’animation de la forme d’un drapeau dont le fantôme chasse le texte. Malgré un tirage de 1000 exemplaires, les graphistes choisissent une impression numérique qui permet de reproduire une étape différente de l’animation sur chacun des exemplaires, une autre forme d’unique dans la série.
Le projet de dessin de mémoire et de détournement de logotypes mené par Mathias Schweizer avec les étudiants de l’ÉSAC Cambrai compile un ensemble d’expériences relié par une mousseline adhésive blanche dont les aspérités rentrent en contraste avec le papier couché brillant et l’impression rose fluorescent.
En 2015, le nouveau directeur de l’ESAC Cambrai, Jean-Michel Géridan, compose avec ses étudiants et Mathias Schweizer, enseignant à l’école, un projet de bons vœux qui joue par son format. En effet, l’école à laquelle on reproche de ne pas rendre ses activités assez visibles envoie au ministère de la Culture une carte de vœux format abribus. Ne pouvant mener cette action avec tous ses partenaires, l’école propose deux autres cartes qui, comme l’affiche, utilisent un recyclage d’outils du monde à la fois froid et généreux du chocolat. Un inventaire dessiné de mémoire des logotypes que rencontrent les étudiants cambrésiens sur le chemin qui les mène à l’école est également utilisé en couverture de la carte au format le plus long.
Roose & Ternier est un atelier spécialisé dans la réalisation de meubles en bois. En écho à l’empreinte laissée par la scie circulaire dans le bois, une fine découpe rectangulaire qui souligne les coordonnées des artisans sur l’enveloppe signe à elle seule le papier à en-tête.
Par un pli accordéon combiné à une association d’aplats et de formes typographiques (Jaako et Grotesque 6 de la fonderie A is for Apple, Traula par Bureau Brut) l’invitation produit le sentiment métaphorique de ce qu’elle annonce : un assemblage d’objets et d’expressions graphiques.
« Toute matière étrangère est bonne, et même toute bonne matière est étrangère », tel est le titre du colloque organisé par les beaux arts de Toulouse. Ce titre devient matière à proposer une image typographique manipulée en ascii, dorée à chaud, dont la lisibilité se trouve altérée dans sa deuxième partie.
Entre enquête et jeu de piste et afin de garder une trace des projections de films organisées par Jemma Desai, la graphiste propose des objets qui fonctionnent par addition, manipulation… tout en renseignant seulement de manière fragmentaire et découpée sur le propos.
Fonderie de caractères typographiques créée à Paris par Jean-Baptiste Levée, Productiontype harmonise l’édition de ses spécimens et objets de communication par l’emploi constant du format Din A5 qu’une double perforation permet de collectionner et de conserver dans un classeur rigide conçu par Julien Lelièvre. Dans ce cadre défini, le design est confié à des graphistes choisis par la fonderie en fonction du projet : Emmanuel Besse, Building Paris, Superscript2 ou Julien Lelièvre.
Pour continuer une collaboration amorcée avec les invitations aux défilés Christian Lacroix, Antoine + Manuel et les Ateliers André produisent une carte hivernale où la matrice d’embossage est gravée à la main et rencontre dorures et dessins.
Après avoir dessiné le logotype de la manufacture nationale de Sèvres en 2005, Antoine + Manuel accompagnent en 2010 sa réunion avec le Musée national de la céramique au sein de Sèvres – Cité de la Céramique. La carte de vœux intronise ce rapprochement sur les trois pans de deux plis roulés : les deux façades encadrent le signe qui leur est désormais commun. La découpe laser est privilégiée à l’impression. Au recto, la finesse de la dentelle évoque le savoir-faire des artisanats d’art. Au verso, les marques de la combustion rappellent que la céramique appartient aux arts du feu.
Porté par son projet artistique et ses convictions politiques, le collectif Grapus est connu pour sa pratique d’images construites de façon à permettre l’expression du débat contestataire dans l’espace public. En regard, le groupe déploie une galaxie de « petits matériels » : autocollants, cartes postales ou badges destinés à l’appropriation complice de chacun. Ici, une forme de découpe est utilisée pour une carte postale en forme de journal plié sur lequel la mention « lisez » s’inscrit à la main devant le titre raccourci de l’« organe central du PCF ». Le journal acquiert ainsi la familiarité d’un objet (du) quotidien.
Jouer de l’insatisfaction comme rapport à l’objet. Le programme du festival de Chaumont 2007 se présente comme inachevé : le massicot n’est pas intervenu pour débarrasser la feuille de ses repères d’impression et délier toutes les pages. Face à cette imperfection, le lecteur doit davantage abîmer l’objet et s’attaquer au pli piqué qui dissimule la matière iconographique.
Des pigeons affairés à un carnage chaotique que n’interrompt aucun élément typographique : voilà posée l’urbanité glauque et marginale du récit. De la première à la quatrième de couverture, une photographie de Maxime Ballesteros enveloppe le roman de Jérôme Bertin composé en Thermidor, resserré entre des marges réduites au maximum, enclos dans un format vertical et une pagination réduite.
Des silhouettes de passereaux superposés l’une sur l’autre : deux oiseaux s’affairant au nid sont imagés par une forme de découpe combinée à deux plis roulés asymétriques. Un objet inédit élude par son façonnage toute réponse trop immédiate à la question posée entre les guillemets de la couverture. Les trois pans de la couverture intérieure font correspondre aux formes évidées une typographie en réserve sur un fond bleu réflex : une nuit étoilée comme cadre apaisé à un service d’accueil de jour que le conseil départemental de Seine-Saint-Denis propose aux parents.
Un mode d’impression industriel parmi les plus rudimentaires : du noir en rotative sur papier journal est qualifié par deux piqûres à cheval et une mise au format par massicot. Il reçoit en couverture un vinyle adhésif sérigraphié en quadrichromie et découpé à l’aide d’une forme de découpe qui déplace l’objet vers ce qu’il est vraiment. En suivant Clint Eastwood dans son film High Plains Drifter, le visiteur peut s’engager à la rencontre du fonds d’affiches contemporaines de la ville de Chaumont tel qu’il a été disposé par Jean-Marc Ballée et Étienne Hervy dans les espaces de la Galerie Nationale de la Tapisserie à Beauvais.
Une cinquantaine de centres d’art se coordonne au sein de d.c.a., association française dédiée au développement et à la valorisation des centres d’art contemporain. La visibilité du réseau et de ses actions conditionne celle de leur sujet. Frédéric Teschner emploie une écriture basse définition, une absence de quadrichromie et d’illustration de l’art, une trame bitmap grossière… Il agence ces composantes dans des objets simples dont l’économie de moyens n’empêche pas la modulation des effets : un carton glissé dans une feuille pliée, un livret dont le façonnage asymétrique révèle la teinte des différents papiers. Une telle matérialité compense l’absence de lieu en propre pour d.c.a. et permet l’inscription de son action dans les événements et les espaces où elle s’infiltre.
Assurant le graphisme de la maison d’édition le Feu Sacré, le duo Bizzarri-Rodriguez dessine la collection Les Feux Follets, proposant de courts essais. Dans un souci économique l’usage des formats des papiers est optimisé afin d’imprimer parfois une seule feuille qui, une fois pliée et massicotée, produira un livre. Les différents titres sont imprimés par série afin de pouvoir amalgamer plusieurs couvertures sur un même support d’impression.
Le travail d’Ed Fella regarde la typographie vernaculaire, saisie comme composante constitutive du paysage américain et élément de l’écriture que le graphiste manipule pendant vingt ans sur le format récurrent du flyer. Avec son recto-verso imprimé tête-bêche en noir sur un papier bon marché marqué de deux plis roulés, l’objet sert indistinctement à la communication de la Detroit Focus Gallery, pour marquer et commenter (souvent a posteriori) la venue d’un graphiste invité à l’école Calarts ou signaler telle ou telle activité de Fella lui-même.
En 2010 paraît I Swear I Use No Art At All, monographie de Joost Grootens séquencée de façon à rendre compte de dix ans de pratique à travers 100 livres, soit 18 788 pages, conçus par le studio. Rapidement épuisé, l’ouvrage est réédité l’année suivante, augmenté de la présentation d’un 101e livre : I Swear I Use No Art At All lui-même. Celui-ci se voit appliquer le même regard analytique qu’il a porté sur son contenu : réseau de collaborateurs, relations texte/image, spectre chromatique, choix typographiques, modulations de la grille et façonnage. Façonné de façon à se déployer à la façon d’un plan carte, le document cartographie au verso les ventes du premier tirage dans le monde.
La pièce de théâtre protéiforme Bibliomania amène ses deux protagonistes à produire des objets permettant de lier des situations, des espaces et des temporalités. L’acte 1 donne lieu à la production de « bookmarks » animés par des « bookworms » mangeurs de livres, sur des rubans honorifiques personnalisés en ligne. Par la suite de nouveaux rubans s’introduisent dans la librairie San Seriffe (Amsterdam) avant qu’une troisième série d’objets personnalisés n’annonce un opus au Crédac (Ivry). Entre temps, vingt serviettes personnalisées en lignes sont produites à l’occasion de Bibliomania Act 2 afin de de séquencer la discussion mise en place dans le bar Bob’s Your Uncle au Kunstverein (Amsterdam).
Malgré une nécessaire économie de moyens, le studio de OK-RM propose pour cet évènement invitant à la réflexion sur l’espace urbain, un assemblage de documents imprimés en noir sur recyclé gris et une impression noir/rouge sur couché brillant. Ce rapport de textures, souligné par les traductions en 5 langues témoignent ici de la richesse de cette exposition, débat et espace de travail.
SpMillot dessine pour les éditions Cent Pages deux livres. Le premier contient les Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon et le second fait office de catalogue des éditions Cent Pages, avec les proverbes de Paul Éluard et Benjamin Péret. Une seule impression, une même reliure produisent les deux ouvrages solidaires jusqu’à ce qu’un coup de massicot ne les sépare. Hormis le papier et la sérigraphie sur la couverture, aucune trace ne permet de re-lier ces anciens siamois.
Plié, sur son recto-verso A5, l’objet décompose en gros corps noir sur blanc les deux syllabes de Nuit. Les cinq plis accordéon se détendent, sur près d’un mètre de papier couché une face. Brillant, le recto poursuit le clignotement typographique, l’intervention de l’impression en réserve puis la reprise du noir sur blanc jouent comme le passage du jour à la nuit… et puis l’aube enfin. Une seule typographie et un seul corps, le verso mat déroule, comme un listing organisé avec une rigueur aussi sobre que soignée, la programmation mise en place par le MAC/VAL à l’occasion de la Nuit des musées 2016. Et puis cette censure, dont la biffure profane sans trembler la sagesse institutionnelle.
Ce tote bag est produit afin de légender la sculpture monumentale réalisée en bottes de paille par l’artiste Guillaume Boulley, le jour du vernissage, au milieu d’un champ.
En 2015, lorsque Spassky Fischer reprend l’identité visuelle du Mucem, ouvert depuis deux ans, l’ensemble de son petit matériel de communication s’éparpille dans une diversité de tailles et de proportions. Le studio inscrit les plans, programmes et documents de visite dans un format dont la verticalité agit en marqueur identifiant. S’y conjuguent les trois composantes du langage graphique du lieu : typographie composée en Neue Haas, couleurs en aplats et iconographie. En couverture de ces formats fermés, leurs agencements spécifiques complètent le titre pour singulariser l’usage de chaque document. Adaptés au contenu et à sa fonction, leurs déploiements jouent des scénarios de (dé)pliage et de façonnage qui achèvent de les distinguer et activent l’attention.
L’invitation, programme et plan de l’exposition prenant place dans les vitrines désaffectées de la ville de Nevers présente une découpe et un pliage permettant de consulter l’objet comme un livret mais aussi comme une carte.
Pour l’exposition de l’artiste Liz Magic Laser, les deux graphistes réinvestissent les schémas d’expressions faciales du pédagogue français François Delsarte. Ces dessins, imprimés au recto blanc du carton d’invitation viennent compléter un verso réfléchissant dans lequel le visage de l’invité à l’événement se reflète.
De manière générale, le recto des cartons d’invitation est investi par la reproduction photographique d’une œuvre de l’exposition qu’il annonce. Pour le Consortium, Michaël Amzalag et Mathias Augustyniak lui substituent une citation choisie par eux et composée dans une de leurs typographies imprimée en thermographie tandis que le verso reçoit en offset les informations usuelles. De la sorte, les invitations du Consortium sont envisagées comme un espace en propre du centre d’art où, à travers le temps, s’expose et s’archive le travail typographique de M/M (Paris). La simple différence d’impression entre les deux faces suffit à moduler le regard et la lecture du destinataire.
Le graphiste Pierre Vanni développe des supports reliés économiques et singuliers en « bruts de rotative » de livre de poche. Ainsi, c’est seulement la griffe dans le cahier qui permet de relier les pages entre elles. Après Traité des excitants modernes, le procédé est utilisé pour les Siestes Électroniques 2016, puis pour l’identité du Théâtre de la Cité, Toulouse.
Deux plis roulés dissymétriques agencent une feuille A4 au format normé d’une invitation. Le plus grand pan, un A5 donc, contient les informations relatives à l’évènement annoncé augmentées grâce au pliage de quatre colonnes dévolues à la programmation du lieu.
SpMillot dessine pour les éditions Cent Pages deux livres. Le premier contient les Billets quotidiens de Stig Dagerman et le second reproduit un extrait de Sodome et Gomorrhe au cours duquel Marcel Proust convoque la figure de Céleste Albaret, sa gouvernante et secrétaire. Une seule impression, une même reliure produisent les deux ouvrages solidaires jusqu’à ce qu’un coup de massicot ne les sépare. Les siamois restent intriqués par un poème dédié par Proust à sa suivante imprimé à cheval sur la dernière page de chacun d’eux. Si c’est le pli (à la main) qui fait le livre, alors Céleste en contient un entre ses lignes.
De 1993 à 2016, le Stedelijk Museum Bureau Amsterdam – SMBA était une plateforme dévolue à l’art contemporain et située par le Stedelijk Museum au centre ville. Éditée toutes les sept semaines, sa newsletter trouve sa forme définitive en 2006 lorsque Armand Mevis & Linda Van Deursen en font un livret au format A5 imprimé en noir, exception faite d’un titre imprimé en ton direct sur la couverture. La finition de l’objet est apportée par un scellé prédécoupé, ce qui permet donc au lecteur de l’ôter aisément. Ce sera finalement le directeur du lieu qui s’en séparera de la façon la plus radicale au motif d’une réduction des coûts budgétaires. L’objet continua à être édité à l’identique amputé de sa bande adhésive.
Pour le 23e festival de Chaumont, Jean-Marc Ballée réalise une série dans le style des dessins de presse du Playboy des années 1950/60. Des figures de Chaumont-le-festival y côtoient des protagonistes de Chaumont-la-ville. Ces images s’incarnent ensuite dans le format et la matérialité des supports de communication qu’elles activent. Plutôt que les expressions institutionnelles, ces objets empruntent leur comportement à l’alternative. Le carton d’invitation suit le modèle des soirées VIP et adopte une épaisseur et un clinquant qui incitent à le conserver. Au verso, le message est passé comme une attention personnelle par une inscription manuscrite. Une partie du tirage conserve cette face vierge afin de doter le directeur du festival d’une carte de correspondance à sa mesure.
Depuis 1986 à Amsterdam, Henriëtte van Egten, Rúna Thorkelsdóttir et Jan Voss animent Boekie Woekie, librairie dédiée aux livres et publications d’artistes. Les livres vendus sont empaquetés dans des enveloppes conçues à cet effet par Jan Voss avec les papiers qui ont retenu son intérêt.
Un fascicule reproduit à l’échelle 1/2,25e des doubles-pages conçues par le studio Joost Grootens, spécialisé dans le livre d’architecture et la conception d’atlas. Tandis que le noir est conservé, un ton direct fluo est substitué aux interventions originelles de la couleur attestant de la préoccupation de ces graphistes à formuler non pas des représentations réalistes mais des traductions articulées au propos éditorial. L’utilisation des piqûres bouclettes confirme l’intention d’une continuation en série sans que cela ne soit nécessairement suivi d’effets.
En guise de carte de vœux pour l’année 2016, M/M (Paris) envoie à ses amis une pochette cartonnée renfermant en son sein un écusson brodé. La pochette blanche permet aux deux graphistes d’y inscrire un envoi amical. Elle est ornée en son centre du monogramme du duo marqué à chaud en noir et or sur un embossage. La face interne est imprimée à la façon des toiles que les maisons de couture utilisent au revers de leurs pièces. En septembre de la même année, Michaël Amzalag et Mathias Augustyniak présentaient World of M/M, une collection capsule de sacs conçus en collaboration avec Tokishi. Ornés des mêmes écussons à l’extérieur, leur intérieur reçoit en doublure une toile siglée au motif semblable à celui de leurs vœux.
Le Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques est le seul centre d’art français à n’être qu’un lieu de production. L’exposition des projets se fait alors dans d’autres lieux. Cette spécificité logistique a orienté l’identité graphique qui propose d’utiliser un fonds iconographique sur chacun des supports imprimés du centre d’art. Ainsi, la plaquette mécénat renferme en son sein une délicate sélection de vues d’atelier, de vues d’exposition et de vues de la collection.
Bizzarri-Rodriguez manipulent les matériaux imprimés de la communication du Cyclop. Pour les programmes du lieu, les deux graphistes proposent un contraste frontal de matériaux : couché brillant et carton brut. On peut y voir un clin d’œil aux matériaux souvent bruts assemblés par Tinguely dans ses sculptures.
Le studio Bizzarri-Rodriguez manipule les matériaux imprimés de la communication du Cyclop. Les cartons d’invitations réunissent plusieurs vernissages et expositions qu’une pré-découpe peut dissocier.
Pour la carte de vœux 2006 du Centre National des Arts Plastiques, Philippe et Sophie Millot livrent un objet siamois, un regard marqué à chaud qu’une ligne de prédécoupe permet de scinder en deux signets.
En guise d’« expérience pédagogique », Étienne Bernard et Aurélien Mole proposent une exposition où se confrontent les références habituellement convoquées par la pédagogie de l’art. L’invitation reprend à l’échelle des fragments de l’affiche, qui elle-même reproduit des images et documents rassemblés par les graphistes en référence aux artistes présents dans l’exposition.
Faisant suite au célèbre Bulletin publié par la galerie hollandaise Art & Project de 1968 à 1989, le CNEAI et le collectif new-yorkais Continuous Project proposent à de nouveaux artistes d’investir une forme d’objet similaire dans son format : un A3 blanc imprimé en noir et plié croisé/accordéon.
À partir de l’ouverture de sa galerie en 1989, Florence Loewy conçoit chaque semestre un livret présentant une description détaillée des ouvrages et multiples à vendre. Un artiste est invité à chaque parution à investir la couverture. Ici c’est Michelangelo Pistoletto qui propose « 31 ans dans le miroir ».
La sensibilité au façonnage, à la dorure et à l’embossage a qualifié pendant plusieurs années le travail mené par Antoine + Manuel pour les collections haute couture Christian Lacroix. Les graveurs de l’Atelier André et de l’Atelier Gamar ont participé à cette exigence lors de la réalisation des contre-formes d’embossage en laiton gravées à la main pour les cartons d’invitation aux défilés.
La pièce de théâtre protéiforme Bibliomania amène ses deux protagonistes à produire des objets permettant de lier des situations, des espaces et des temporalités. L’acte 1 donne lieu à la production de « bookmarks » animés par des « bookworms » mangeurs de livres, sur des rubans honorifiques personnalisés en ligne. Par la suite de nouveaux rubans s’introduisent dans la librairie San Seriffe (Amsterdam) avant qu’une troisième série d’objets personnalisés n’annonce un opus au Crédac (Ivry). Entre temps, vingt serviettes personnalisées en lignes sont produites à l’occasion de Bibliomania Act 2 afin de de séquencer la discussion mise en place dans le bar Bob’s Your Uncle au Kunstverein (Amsterdam).
La pièce de théâtre protéiforme Bibliomania amène ses deux protagonistes à produire des objets permettant de lier des situations, des espaces et des temporalités. L’acte 1 donne lieu à la production de « bookmarks » animés par des « bookworms » mangeurs de livres, sur des rubans honorifiques personnalisés en ligne. Par la suite de nouveaux rubans s’introduisent dans la librairie San Seriffe (Amsterdam) avant qu’une troisième série d’objets personnalisés n’annonce un opus au Crédac (Ivry). Entre temps, vingt serviettes personnalisées en lignes sont produites à l’occasion de Bibliomania Act 2 afin de de séquencer la discussion mise en place dans le bar Bob’s Your Uncle au Kunstverein (Amsterdam).
Chaque année, l’imprimerie Lézard Graphique confie à un graphiste choisi la conception de sa carte de vœux sous la forme d’un calendrier. Jean-Marc Ballée répond à l’invitation par une série de stickers expédiés dans une enveloppe de carton sérigraphié. Comme excavé des espaces sauvages et contre-culturels américains, ce tas de pierres, précieuses ou non, compose un paysage minéral, environnement naturel du lézard, une collection de cailloux tels qu’en ramassent les enfants.
Pour la communication de l’exposition « Une autre conspiration » organisée par l’ENSBA Lyon, la HGB Leipzig et la BF15 Lyon, les deux graphistes investissent le risographe de l’École des beaux arts de Lyon et rentabilisent le format A3 en le découpant en six bandes. Ce format pouvant se glisser sous le manteau peut aussi être re-découpé en petits tickets à diffuser par chacun : « envoie cette lettre à dix personnes que tu connais ».
Depuis 2001 SpMillot dessine l’ensemble des livres de la collection Cosaques des éditions Cent Pages. Un marque-page reprenant l’ensemble des titres parus est imprimé sur une carte couchée une face au grammage considérable dont l’épaisseur et la rigidité mettent à mal la finesse de la reliure en dos carré collé des ouvrages de la collection.
Tels qu’ils apparaissent en couverture de leur monographie M/M (Paris) de M à M, les profils de Mathias et de Michaël apparaissent sur les faces de cette double médaille, chacune enrichie d’un répertoire de 26 signes et travaux du duo. Dessinées par M/M (Paris) et réalisées par les artisans des ateliers de gravure de la Monnaie de Paris, ces médailles étaient accessibles dans six distributeurs répartis sur le parcours de la Nuit Blanche 2013. Chacun d’eux contenait une pièce en argent réunissant les deux faces sur une même pièce.
Pour promouvoir le site internet du chausseur bordelais Michard Ardiller, Benoît Cannaferina n’utilise qu’un embossage sur papier afin de citer le marquage des cuirs.
En écho à l’exposition « Beyond These Walls » qui s’intéresse à mettre en jeu l’architecture de la South London Gallery, le studio OK-RM propose une invitation-programme à l’architecture joueuse. À l’aide des textures d’un papier affiche à dos bleu, d’un pli accordéon di-symétrique replié et d’un carton gris inséré on obtient des rythmes saccadés de déploiement de l’information.
En guise de carte de visite, le graphiste hollandais Karel Martens imprime ses coordonnées à l’aide d’un tampon sur des pansements adhésifs.
Outils de la performance au long cours de l’artiste Adrian Piper, ces deux cartes sont distribuées dans deux situations traitant de l’identité. La première est distribuée aux individus ayant eu des propos racistes à proximité de l’artiste. La seconde aux personnes tentant de draguer Piper lorsqu’elle arrive seule dans un bar.
L’identité graphique du Centre d’Art Contemporain de Brétigny-sur-Orge s’écrit à travers une résidence au long cours de Coline Sunier et Charles Mazé. Un langage s’articule à travers la création et l’utilisation de deux typographies dont les noms reprennent ceux des RER reliant Brétigny à Paris. Sans sérif et sans contraste, le caractère BALI sert à la transcription des messages. LARA s’augmente au rythme des projets du CACB qui sont autant d’occasions d’activer des signes supplémentaires prélevés dans l’environnement visuel du centre. Imprimées au format carte de visite, les invitations de la première exposition sont l’occasion de l’édition des balbutiements de l’abécédaire : une série de A, B et C capitales, trois premières lettres qui déjà composent l’acronyme CACB.
Accueilli par le Bazaar Compatible Program à Shanghai, Claude Closky, dont on connait la curiosité pour le temps, produit, sur un objet normalement voué à promouvoir les prestations d’entreprises, un calendrier 2017 dont les dates vont à l’encontre de la productivité.
Chargé de la conception d’Everything You Wanted To Know About Curating, paru chez Sternberg Press et signé par Hans Ulrich Obrist, Zak Group imagine en 2011 un nouveau signe de ponctuation dont le dessin est réalisé avec le dessinateur de caractères Radim Peško, qui associe le tracé d’un point d’interrogation à celui du signe ∞. Le point d’interfinité marque une question appelant tout à la fois un nombre infini de réponses et aucune réponse en soi. En 2017, à l’occasion d’une exposition de la biennale de Brno, ce spécimen typographique est publié, associé à une collection de questions interfinies, le livret présente une série de signes destinés à compléter les typographies dessinées par Radim Peško.
Chargé de l’identité et de la communication du Johann Jacobs Museum, Vier5 en développe l’écriture à travers la combinaison du Zueri-tangente et du Zueri-rund, deux typographies spécifiquement créées par eux. Dédié aux pratiques hybrides qui relient les démarches purement artistiques aux artefacts du quotidien, le lieu voit ses messages s’inscrire diversement selon leurs finalités et les modalités de leur diffusion. Les objets de communication reçoivent une matérialité forte via le recours à la sérigraphie qui permet d’imprimer le tissu de bannières informatives disposées à l’entrée du lieu ou de marquer le carton format enveloppe destiné à la production aussi bien des invitations que des cartes de correspondance.
Entre 2003 et 2006, l’artiste Claude Closky investit les cartes du galeriste Davis Fleiss et du designer Olivier Vadrot, pour y apposer manuellement ses propres coordonnées en rayant les informations précédemment imprimées. Dans le sens inverse l’artiste propose aux deux protagonistes de noter leurs coordonnées sur ce qui était auparavant sa propre carte de visite. Scannées et imprimées à plusieurs centaines d’exemplaires, ces cartes continuent d’être fonctionnelles, en partageant un même territoire pour deux individus.
Invités à réaliser les différents documents et supports de médiations de la Documenta 14 à Athènes, les graphistes de Vier5 dessinent une typographie vernaculaire qui est utilisée pour l’ensemble des cartels. De petits panneaux de plastique blanc carrés, issus du vocabulaire de la rue, sont utilisés comme support aux lettres adhésives de la signalétique des œuvres exposées en extérieur. Dans la même idée, de précieux petits pavés de marbre sérigraphiés aux noms des artistes viennent fixer au sol des toiles composées des cartels des œuvres exposées en intérieur.
L’artiste Marie-Ange Guilleminot investit, Quai Conti à Paris, trois boîtes historiquement dédiées aux bouquinistes. Deux teintes de vert sont autorisées par l’administration pour les couleurs de ces boîtes. Pour en faire la promotion SpMillot produit deux modèles de cartes de visites embossées et dorées à chaud sur deux papiers teintés en leur masse dans ces deux couleurs. Si l’une des cartes est composée d’un seul papier, l’autre est contre-collée sur un papier blanc, sans doute afin d’avoir une épaisseur identique pour les deux objets.
Chargés de la conception du programme, des annonces presse et de l’invitation à la 24e édition du Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont, Marie Proyart et Jean-Marie Courant évitent de reproduire l’affiche du festival ou de créer une image supplémentaire pour le recto de l’invitation. Celle-ci est abordée comme le générique de l’événement, déroulant son contenu au fil de ses plis accordéons. Recto pour le français, verso pour l’anglais. L’objet est expédié filmé, accompagné de cartes postales dont les rectos portent chacun un visuel relatif à l’un des projets annoncés.
Invités à réaliser les différents documents et supports de médiations de la Documenta 14 à Athènes, les graphistes de Vier5 proposent d’envahir la ville du signe 14 à l’aide de graffitis, stickers et même chaussettes. Un moyen pour eux d’annoncer, d’intégrer et de faire cohabiter au fur et à mesure l’évènement au contexte grec.
Trois perruches à collier, une espèce considérée comme invasive, illustrent le nombre important d’artistes français ayant migré à Bruxelles. À la manière des étiquettes sur les fruits, elles font office de logotype pour le programme culturel EXTRA organisé par l’ambassade française, qui vise à soutenir la scène française de Bruxelles dont faisaient partie les graphistes.
Apparue dans le décor de la pièce La Pluie d’Été/Hiroshima mon amour, after Marguerite Duras, dirigée par Éric Vigner en 2006, à travers différentes expositions mais aussi au sein d’une typographie nommée Irradiation, ce motif de trame agrandie (un point dessiné par une constellation de points) met en sujet ce qui disparaît généralement au titre de forme de la technique. Comme le détail qui deviendrait l’objet permanent de la discussion, cet usage en linoléum permet ainsi de composer couleurs et densités carré par carré, tel un affichage écran.
Adepte de la manipulation des objets dédiés à l’organisation du temps, Manuel Raeder propose en 2016 un nouveau calendrier à déployer en invitant douze artistes internationaux. Le paysage que les différentes feuilles ajourées et superposées composent est propre à l’alignement des perforations et à l’organisation donnée par le propriétaire.
Olivier Lellouche et Olivier Lebrun interrogent, à travers De Stihl, les modes de production du design. Ils proposent en 2013, une projection de diapositives sur la vie d’Ugo Mari, frère dans l’ombre d’Enzo. Chaque diapositive est sous-titrée par les paroles de ce frère. Tel un livret d’opéra cette publication présente les textes de cette projection, mais surtout, renseigne sur leurs provenances réelles : paroles de chansons, citations de textes théoriques, extraits des Simpson. Cet objet fournit donc les clés d’une imposture, mais prolonge aussi cette projection d’un personnage fictif dans notre réel.
Le catalogue de l’exposition collective des nominés au 15e prix de la Fondation d’entreprise Ricard dont le titre est empreint à l’œuvre de Marguerite Duras, propose en son cœur, un corpus de cartes postales, marque-pages volants, sur lesquels sont imprimés des reproductions photographiques de pièces, des vues d’expositions ou les sources des citations utilisées par la revue Criticism dont certains textes sont reproduits dans l’ouvrage. C’est ainsi une somme de documents qui peuvent être consultés, manipulés et ré-ordonnés.